Soutien à l’Ukraine

La foi à l’épreuve des épreuves — I Pierre 1:3-9 (culte complet)

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Comme une biche

Comme une biche soupire
Après des courants d’eau, courants d’eau
Comme une biche soupire après des courants d’eau
Ainsi mon âme soupire après toi,
Soupire après toi, ô Dieu,
Mon âme a soif de toi,
Du Dieu vivant, Dieu vivant.

Comme une biche soupire
Après des courants d’eau, courants d’eau
Comme une biche soupire après des courants d’eau

John van den Hogen

Mon ancre et ma voile

1. Dieu tu es ma force, ma consolation,
Une lampe devant mes pas.
Ta voix a triomphé de l’ouragan,
Remporté le combat.

Refrain:
Tu m’offres chaque jour
Ton infaillible amour;
Toi qui as fixé le cours des étoiles,
Sois mon ancre, sois ma voile!

2. Tu étends mes ailes pour toucher les cieux
Protégé par ta main.
Ta grâce m’appelle à lever les yeux
Et suivre ton chemin.

Refrain

3. Ta miséricorde coule de la croix,
Ton sang m’a racheté.
Tout ce que je suis me vient de toi.
Sans fin je te louerai.

Refrain

Rolf Schneider / David Durham

La foi à l’épreuve des épreuves

1 Pierre 1 : 3-9

En chemin avec Pierre

Nous parlons de Pierre le disciple ou l’apôtre depuis deux dimanches. Il y a deux semaines, il était question de son rétablissement sur les bords du lac de Tibériade, un retour à la confiance et une relance pour sa mission de témoin du Christ ressuscité. La semaine dernière, nous avons retrouvé Pierre 30 ans après, dans les années 60 au moment où il écrit une lettre aux chrétiens qui sont en Asie Mineure (Turquie).

Quand Pierre fait dans l’encouragement…

Et là on découvre un Pierre qui a bien changé. Il n’est plus dans la comparaison ou dans la compétition. C’en est fini des prétentions à être plus fort, plus rapide, plus engagé que les autres, Pierre a changé et il se met à encourager ses amis chrétiens, ses frères et ses soeurs en Christ. Pour les encourager, il commence par leur rappeler l’espérance qui est en Jésus Christ. Une espérance vivante parce qu’elle est fondée sur le Christ ressuscité qui est bien vivant assis à la droite du Père. Sa résurrection annonce la nôtre et nous donne la vie.

Vivante aussi parce qu’elle a des implications dans la vie présente. Bien sûr, on espère dans un avenir que l’on ne voit pas, mais elle commence maintenant! Cette espérance est comme une corde d’escalade. Nous ne voyons pas toujours le point d’ancrage plus haut sur la voie, ou on pourrait également dire que l’on a perdu de vue le premier de cordée (Jésus !) qui a fixé les pitons, mais nous avons un bout de la corde entre les mains et ceci dans notre présent. Cette corde ou ce bout de corde nous sécurise et nous aide à grimper à aller plus haut dans la vie chrétienne ou à tout simplement continuer l’escalade. Vous l’avez compris, si nous prenons l’image de la corde, c’est parce qu’en hébreu c’est le même mot pour désigner la corde et l’espérance, c’est la Tikvah la corde/espérance. Et puis il nous parle de cet héritage que nous avons dans les cieux qui n’est pas sujet aux fluctuations de la bourse ou à la baisse du PIB. Un héritage qui nous est gardé et pour lequel nous sommes gardés. A la fois l’idée de fidélité de Dieu mais aussi celle de sa protection, une protection rapprochée pour chacun d’entre nous. Tu me gardes Seigneur jusqu’à la fin !

L’Evangile et les épreuves

Et puis Pierre va parler des épreuves. Parce qu’il fallait en parler à l’époque à ces chrétiens dispersés dans l’Empire romain au statut précaire de « résident temporaire » sans protection ni légale ni sociale. Il fallait en parler parce qu’elles sont là les épreuves, il fallait en parler à ces chrétiens de première ou de deuxième génération qui s’étonnent peut-être de vivre ces épreuves alors qu’on leur avait parlé de vie abondante.

Oui, il fallait en parler des épreuves et il faut en parler aujourd’hui encore alors que nous traversons un temps d’épreuve assez particulier. Je parle de l’épidémie et du confinement. C’est assez particulier parce que cette épreuve est à la fois mondiale et très personnelle. Chacun en effet vit cette épreuve à son niveau. Il a ses propres inquiétudes, ses propres réactions par rapport à la peur de la contamination et de la mort. C’est un temps d’épreuve assez inédit. Les baby boomers comme la génération Millénium ne s’y attendaient certainement pas. On est pour le moins surpris par l’épreuve (celle-ci et toutes les autres). La même question se pose pour nous: que faire de ces épreuves, comment les intégrer à notre vie de foi ?

Les épreuves, une douche froide sur l’espérance ?

Pierre répond à cette question en rappelant l’espérance qui est en Christ, ça c’est fait et de belle manière! Ensuite il va aborder de front la question des épreuves. Il en parle au verset 6, il ne veut pas éluder la question puisqu’elle est sensible, autant pour lui que pour eux. Il va commencer un peu bizarrement par un « même si » ou un « quoique » qui vient comme une concession: même si pour l’instant vous passez par quelques épreuves.

Un quoique qui viendrait en quelque sorte contraster avec l’espérance vivante, cet héritage qui nous est gardé auprès de Dieu. Il y a tout cela mais il y a les épreuves. Pierre en fait ne les oppose pas, il ne dit pas que ces épreuves viendraient en quelque sorte refroidir l’espérance. Non, il nous invite plutôt à regarder ces épreuves à travers la fenêtre lumineuse de cette espérance vivante, de cet héritage qui nous est gardé, de ce salut merveilleux dans lequel les anges désirent planter leur regard (v12)

Remettre les choses en perspective

Pierre en quelque sorte va remettre les choses en perspective et c’est extrêmement utile pour les chrétiens d’alors comme pour les chrétiens d’aujourd’hui… Parce que dans la vie on en manque et je manque de perspective. C’est pour moi un grand défi. Je m’aperçois que lorsque l’épreuve survient, je perds vite de vue le projet de Dieu pour moi et le monde. J’ai la fâcheuse tendance me focaliser sur l’épreuve et sur l’effet négatif qu’elle a sur moi. Pour finir, je rentre en moi-même et me concentre sur mes émotions, mes sentiments, je guette mes peurs et je m’apitoie sur mon sort.

Et je sais que j’ai besoin d’ouvrir les fenêtres, les portes, les baies vitrées de ma petite maison intérieure sur cette espérance vivante, cet héritage incorruptible. « Elargis l’espace de ta tente, dit le prophète Esaïe, plante plus loin tes piquets. » Regarde plus loin, élargis tes perspectives. Et Pierre ouvre la focale grand angle sur la question des épreuves. ll va dire deux choses importantes.

Pierre parle des épreuves

Dans un premier temps, il va dire qu’elles sont temporaires. « Même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves. » Quelle que soit l’intensité de ces épreuves, elles ne durent qu’un temps. « Un peu de temps, » dit même Pierre. Le temps c’est vrai est une donnée relative nous disait Einstein. Le temps des épreuves l’est aussi. Et puisqu’il est relatif, Il faut le mettre en relation avec une autre donnée temporelle qui est l’éternité. Le temps des épreuves est relativement court au regard de l’éternité dans laquelle nous sommes engagés si nous sommes en Christ. Cela permet non pas de relativiser mais de changer encore une fois de perspective.

L’apôtre Paul dira dans la même veine dans ce superbe chapitre 8 de l’épitre aux Romains au verset 18: « Il n’y a aucune commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui va être révélée en nous. » A sa manière Paul dit la même chose que Pierre ou sensiblement: il n’y pas de comparaison possible entre les souffrances du temps présent relativement court et la gloire qui est à venir et qui est éternelle !

Temporaires oui mais jusques à quand ?

Certes, il nous faut les entendre ces paroles qui nous viennent de la Parole de Dieu. Parce que ces vérités fondent notre foi et la font vivre. Mais Il faut avouer que quand on est au cœur de l’épreuve, dans l’œil du cyclone, l’encouragement ne porte pas très loin. Dans l’épreuve nous aurions envie de dire comme Habakuk qui parle dans un temps de détresse extrême en Israël (situation désastreuse en interne et en externe les chaldéens arrivent au grand galop). Habakuk commence son message par une question « jusques à quand » Habakuk 1:2 . C’est une bonne question que ce « Jusques à quand ? » Parce que Seigneur, nous sommes dans ce temps présent et que l’épreuve nous semble longue ! « Jusques à quand » dit Habakuk et nous avec lui ! Et heureusement que ce questionnement d’Habakuk est dans la Bible comme une parole humaine que Dieu entend. Heureusement qu’elle est là pour qu’on puisse la dire à notre tour quand on est au cœur de l’épreuve : « Jusqu’à quand cela va-t-il durer? »

Je suis toujours surpris de la liberté de ton que prennent parfois les auteurs de la Bible. Dans notre lecture de la Bible en 2 ans nous avions mercredi le Psaume 69 et il y a une phrase magnifique du Psalmiste qui s’épuise à crier vers Dieu et dont les yeux sont usés à force de l’attendre (verset 4). Au verset 7 il va l’interpeller sans faire dans la dentelle : « Qu’il n’aient pas à rougir ceux qui ont mis leur espérance en toi. » Le lien avec l’espérance comme dans notre passage aujourd’hui m’a semblé très intéressant. « Seigneur ne nous mets pas la honte, nous qui avons placé notre espérance en toi. » Jusques à quand cette épreuve va-t-elle durer?

Et dire notre impatience à Dieu voire même notre incompréhension, c’est déjà changer de perspective et nous permettre de rentrer dans sa présence, de placer de nouveau notre confiance et notre espérance en Lui sachant que le maître du temps sait toutes choses et que son projet de grâce pour le monde et pour chacun d’entre nous est toujours dans son accomplissement. C’est notre espérance vivante et elle nous fait vivre.

– Dans un second temps, Pierre va dire que ces épreuves vont nous être utiles (verset 7) ou littéralement qu’elles vont servir à quelque chose et en particulier à notre foi. Quand on parle d’épreuve qui sert à quelque chose, il faut d’emblée rappeler que Dieu ne tente personne comme le dit très clairement l’apôtre Jacques. La tentation ou l’épreuve (c’est le même mot en grec) ne sont jamais voulues ou envoyées par Dieu qui est le souverain Bien. La Parole le dit clairement en particulier le Nouveau Testament. A ce sujet, Il faut rappeler que l’Ancien Testament doit être lu et interprété à la lumière du Nouveau Testament qui nous parle du temps de la grâce. Nous sommes sous ce temps de grâce et il est important de le souligner alors que certains osent parler de l’épidémie comme d’un jugement de Dieu. C’est un très mauvais choix de mot qui porte malheureusement à conséquences.

Une foi éprouvée, un travail d’orfèvre…

Par contre à travers cette épreuve, à travers toutes les épreuves que nous pouvons vivre, Dieu va nous travailler au cœur à cœur et au cœur de notre foi. Comme il en a le secret (l’histoire de Joseph dans la Genèse nous l’a bien montré) Dieu sait transformer le mal en bien et donc utiliser l’épreuve pour travailler et affiner notre foi. Et Pierre va utiliser l’image du l’or que l’on purifiait à l’époque en le passant au creuset. On fait chauffer l’or dans un récipient il devient liquide et, parait-il, les scories, les imperfections de l’or remontent à la surface et l’artisan peut alors les enlever pour que l’or soit pur.

L’image ne nous parle pas beaucoup peut-être mais derrière cette image, il y a tout le travail que Dieu veut faire en nous au travers des épreuves. Dieu est un artisan qui travaille son œuvre, un potier qui façonne l’argile, un pédagogue qui enseigne inlassablement pour le bien de son élève. Dans son travail d’artisan, il utilise les épreuves, et il le fait pour notre croissance spirituelle, pour que nous devenions de plus en plus à l’image de son Fils.

Et ça marche ! On se doit de constater que les gens qui sont passés à travers des épreuves dans leur vie ont une profondeur et une authenticité, une fraîcheur dans leur vie et leur foi que celui qui a eu la vie facile ou relativement préservée n’a pas toujours. On aimerait que cela puisse se faire autrement, mais il semble que seules les épreuves permettent cette transformation du cœur.

Alors quand on est au cœur de l’épreuve, on a bien du mal à se dire que Dieu est en train de faire son œuvre en nous. Notre premier réflexe est bien souvent de nous replier sur nous-mêmes et alors de fuir ou de nous mettre en colère contre Dieu et ce monde qui ne semble pas vraiment être sous contrôle. Ce sont des réactions normales qui sont parfois même tout à fait saines, comme la colère par exemple, mais qui doivent être temporaires elles aussi et mener à un renouvellement de notre confiance en Celui qui sait ce qu’il fait, en « Celui qui a commencé en nous son bel ouvrage et qui va le poursuivre jusqu’à l’achèvement au jour du retour de Jésus-Christ. » Je cite Paul aux Philippiens (1:16) mais cela rejoint Pierre qui dit au verset : « Mais beaucoup plus précieuse que l’or périssable est la foi qui a résisté à l’épreuve. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. »

Une foi éprouvée, un triomphe…

Pierre nous dit que l’or, on s’en fiche pas mal ! Il nous parle ici de notre foi qui est le bien le plus précieux. Et bien cette foi éprouvée et épurée, nous dit Pierre, va être un vrai sujet de louange, de gloire et d’honneur lorsque Jésus viendra une seconde fois pour établir un monde nouveau où nous serons partie prenante dans nos corps de résurrection.

On se rappelle que Pierre inspiré par l’Esprit du Christ dit cela à des résidents temporaires qui sont à la peine dans cet empire qui les écrase, il parle à des hommes et des femmes qui subissent la pression d’un monde hostile et indifférent. A tous ces gens dans l’épreuve, Pierre leur parle de triomphe ! Ils se tiendrons, non pas derrière le char du vainqueur mais dans le char du vainqueur, avec les pétales de fleurs qu’on lance à la volée, avec une Hola dans le stade qui n’en finit pas.

La joie et les épreuves

Et il leur parle aussi de la joie. La joie de voir Christ et de partager avec lui notre foi éprouvée. I Pierre 4 :13 : Au contraire, réjouissez-vous, car vous participez aux souffrances du Christ, afin d’être remplis de joie quand il paraîtra dans toute sa gloire.

Et vous remarquerez qu’il est question de deux joies dans cette parole, une joie maintenant et une joie plus tard. Et il semble qu’il y ait un lien entre ces deux joies. Que cette joie d’être avec Dieu, provoque ou sous-tend notre joie d’aujourd’hui malgré les épreuves. Elles sont en quelque sorte en prolongement l’une de l’autre. C’est une joie en espérance, mais dans le sens dont parlait Samuel Bénétreau « l’entrée en jouissance maintenant » ou dans le sens de la corde, une joie bien ancrée en hauteur mais dont on a déjà un bout entre les mains !

Joie et épreuve ne forment pas une paire naturelle, il faut en convenir. On pourrait à la limite les placer dans une séquence temporelle, d’abord épreuve ensuite éventuellement et finalement la joie quand tout sera accompli sur une terre renouvelée où la justice habitera et où le mal ne sera plus. Mais Pierre nous invite à les faire coexister dans nos vies. Même si les souffrances ont effectivement une fin, même si la joie ne sera complète et parfaite que lorsque Jésus reviendra, il nous rappelle la possibilité unique de la foi chrétienne: être joyeux dans les épreuves. De cette joie qu’il y a à gravir un sommet, encordés tous ensemble à la même espérance.

Amen

Mon secours est en toi

1. Si la lune me glace et le soleil menace
Créateur des étoiles, mon secours est en toi
Si mes larmes ruissellent, et que mon pas chancelle,
Créateur de la terre, mon secours est en toi,

Refrain:
Je lève les yeux, vers les hauts sommets,
Toi seul est mon Dieu, je proclamerai .
Toi seul est ma force, Toi seul me restaure
Mon secours est en toi
Toujours tu me portes, jamais tu ne dors
Mon secours est en toi

2. Si la peur m’envahit et mon âme chavire,
Créateur de la vie, mon secours est en toi

Refrain

Ta victoire, mon espoir, ton chemin, mon destin
Ton salut, mon refuge, tout est en toi.
Ta victoire, mon espoir, ton chemin, mon destin
Ton salut, mon refuge, tout est en toi.