Soutien à l’Ukraine

La joie de croire

Bonjour à tous et à toutes. Ca y est, le mois de Décembre est arrivé. Le froid est tombé presque d’un coup, les décorations de noël commencent à apparaitre dans les rues. Il n’y a plus aucun doute possible, noël approche, nous sommes bel et bien dans la période de l’Avent. Nous sommes d’ailleurs le 2ème dimanche de l’Avent.

L’Avent, du latin « adventus », ça signifie « la venue ». Et l’Avent est justement une période particulière de 4 dimanches précédant noël durant laquelle nous voulons nous préparer à nous souvenir de la venue du Christ sur terre.

Nous voulons nous souvenir, mais c’est compliqué de se souvenir d’une chose à laquelle nous n’avons pas assisté. Comment est-ce que je fais pour me souvenir, si ce n’est pas un évènement inscrit dans ma mémoire ? Si je n’ai pas été témoin de la chose en question ?

La période de l’Avent, cette période de souvenir, ça me fait avant tout me poser la question : qu’est-ce qui me permet de me souvenir ?

Et j’aimerais commencer cette prédication par vous lire le début de la 1ère épître de Jean.

1 Jean 1.1-4

L’apôtre Jean nous dit ici que ce que les disciples de Jésus nous racontent dans la Bible, ce n’est pas une invention, ce n’est pas une illusion, ce n’est pas un mythe. Ils l’ont vu, ils l’ont entendu, ils l’ont touché. Jean a vécu, expérimenté la présence du Christ avec tout son être, il nous en parle ici avec ces 3 sens, la vue, l’ouïe et le touché. C’est bien réel !

Lorsqu’on désire se souvenir de venue du Christ, la première question qu’on doit se poser c’est « est-ce que c’est vraiment vrai tout ça ? Est-ce que ça c’est vraiment passé ? ». Et la 2ème question c’est « qu’est-ce qui me permet d’y croire ? Qu’est-ce qui me permet de me souvenir d’une chose à laquelle je n’ai pas assisté ?

Ici, dans la Bible, nous avons le témoignage direct de ceux qui ont vu, entendu et touché. Ce sont eux les vrais témoins, ceux qui ont vu et entendu directement le Christ. Ce sont eux qui peuvent en 1er se souvenir. Mais ils ne font pas que se souvenir, ils ne gardent pas leur témoignage pour eux-mêmes, ils vont en parler aux autres.

Ils sont en communion avec ce Dieu réel qu’ils ont vu, touché et entendu. Ca a bouleversé leur vie ! Alors ils nous l’annoncent pour que nous aussi nous puissions croire, pour que nous puissions être en communion avec Dieu et eux, pour que nous puissions nous nous aussi nous souvenir ! Parce que, nous dit notre texte, ça produit la joie.

Avoir vu, entendu et touché le Christ et se souvenir de tout ça produit chez ses disciples une joie immense ! Mais elle n’est pas encore complète ! Pour être parfaitement heureux ça ne suffit pas d’avoir vu, entendu et touché le Christ ! Non. Mais ils nous disent « si nous vous écrivons ces choses, c’est pour que notre joie soit complète ». Leur joie ne peut pas être complète s’ils gardent tout ça pour eux. Ce n’est qu’en partageant, en témoignant, que leur joie sera enfin pleine et entière.

Mais les disciples ne témoignent pas seulement pour leur propre joie. Ils le font également pour la nôtre ! « Oui ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que VOUS AUSSI vous soyez en communion avec nous ». Ils veulent que nous aussi nous sachions, ils veulent que nous aussi nous croyions, ils veulent que nous aussi nous nous souvenions, et qu’enfin nous aussi nous puissions témoigner. Pour être en communion avec Dieu et avec eux. Pour que leur joie, cette joie « complète » soit aussi la nôtre.

L’Avent est une période durant laquelle nous nous souvenons. Nous nous souvenons d’un évènement que nous n’avons pas vécu, mais qui parvient jusqu’à nous par l’intermédiaire des témoins directs de toutes ces choses. C’est pour ça que nous avons l’assurance que tout ça est vrai.

Et pourtant, quand on le raconte ça a l’air un peu abracadabrantesque ! Dieu qui devient un homme ? Qui nait d’une femme comme n’importe quel bébé ? Une femme qui devient enceinte sans relation sexuelle ? Une histoire de mages qui viennent d’on ne sait où en suivant une étoile ? Un petit groupe de berger qui voit une armée d’anges apparaitre dans le ciel ? C’est quoi cette histoire ? Même Tolkien ne pousse pas le bizarre aussi loin dans le Seigneur des Anneaux !

Comment est-ce qu’on peut y croire, sans l’avoir vu de nos yeux ? Et bien nous pouvons y croire parce que ceux qui ont vu, entendu et touché, ceux qui ont vécu avec le Christ, ceux qui sont les témoins directs nous racontent, nous témoignent, comme le dit l’apôtre Jean au verset 2, « que celui qui est la vie s’est manifesté : nous l’avons vu, nous en parlons en témoins et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée pour nous ».

Tout cela est vrai. Ils en témoignent. C’est pour ça que nous pouvons nous souvenir sans avoir vu, entendu et touché. C’est pour ça que nous pouvons annoncer à notre tour et que tout ça peut produire en nous cette joie « complète » qui était celle des premiers disciples du Christ.

L’Avent, cette période de souvenir et d’annonce de la venue du Christ, c’est avant tout pour nous une période où Dieu nous appelle à vivre une joie complète auprès de Lui. La joie de la foi, la joie de la communion avec Dieu et les autres croyants, la joie du souvenir, la joie du témoignage.

Alors là vous allez me dire, ok, avoir vu et entendu Jésus puis l’annoncer aux autres ça remplit les disciples de joie. Mais moi je l’ai pas vu, je l’ai pas entendu directement. Donc oui connaître Dieu va me donner un peu de joie, mais pas autant qu’à eux. Eux c’était le nirvana, le pied total, ils vivaient avec le Christ, ils le voyaient, ils l’entendaient ! C’est forcément ça la joie la plus grande ! Moi ça va forcément être moins fort.

Alors laissez-mi vous lire juste deux autres passages. Le premier en 1 Pierre au chapitre 1, uniquement le verset 8.

1 Pierre 1.8

Et le second passage dans l’Évangile de Jean, au chapitre 20, les versets 27 à 29 où Jésus dit à Thomas.

 Jean 20.27-29

Souvent j’entends des chrétiens me dire que ça serait tellement plus facile si Dieu venait se manifester devant tout le monde ! Fini les questions ! Fini les incertitudes ! Fini les doutes ! Fini la crainte qu’on peut ressentir parfois d’en parler aux autres et de recevoir la moquerie ou de passer pour un débile !

Si un de nos amis ne voudrait pas nous croire, on pourrait le prendre par le bras, aller voir Jésus et lui demander « hé, dis lui, toi, que c’est bien vrai le coup de la naissance virginale ».

Nous n’aurions plus aucun doute, on croirait comme Thomas, très facilement, et on n’aurait plus peur de l’annoncer aux autres. Nous serions tellement plus heureux ! Enfin, d’après nous…

Pourtant Jésus nous dit que la joie de ceux qui croient après avoir vu est moins grande que pour ceux qui croient sans avoir vu.

Notre joie est plus grande que celle de Thomas ! Elle est plus grande que celle de Pierre et de Jean ! Elle est plus grande que celle de Paul qui a eu besoin d’une apparition miraculeuse tellement il n’arrivait pas à croire !

Notre joie est plus grande que celle de tous les premiers disciples qui se sont enfermés dans une maison à la mort du Christ, tellement ils avaient peur ! Ces disciples qui ne voulaient pas croire les femmes qui sont venues leur dire que Jésus était ressuscité, parce qu’elles avaient vu le tombeau vide, elles l’avaient vu et sont venues témoigner mais ils n’arrivaient pas à croire ! Ces disciples qui ont été obligé de courir jusqu’au tombeau pour voir de leurs yeux qu’il était vide, tellement ils n’arrivaient pas à croire sans voir !

Ces disciples qui sont nos modèles, ces disciples dont on étudie le témoignage dans la Bible, ces disciples qui ont été les fondateurs de l’église ! Ces disciples qui ont vécu avec le Christ ! Qui ont vu ses miracles ! Qui ont fait eux-mêmes des miracles ! Ces disciples auxquels on n’oserait même pas se comparer ! Notre joie est plus grande que la leur nous dit Jésus. Parce qu’ils ont cru en voyant. Mais nous avons cru sans avoir vu.

La joie complète dont parle l’apôtre Jean, elle est encore plus complète pour nous que pour eux. Parce que nous avons cru sans avoir vu.

Oui c’est plus difficile. Croire sans voir c’est plus difficile que croire en ayant vu. Et Dieu le sait. C’est pour ça que Jésus a prié spécialement pour nous. Oui, Jésus a prié spécialement pour vous et moi. Pour tous ceux qui doivent croire sans voir. Jésus a prié spécialement pour nous ! D’ailleurs je vous lis juste ce passage de Jean chapitre 17. Jésus est en train de prier pour ses disciples de l’époque, mais il veut pas prier que pour eux, et il dit :

Jean 17.20.

C’est nous ça. Ceux qui ont cru grâce au témoignage des premiers disciples, c’est nous. C’est vous, c’est moi. Jésus savait que ça serait plus dur pour nous de croire sans voir. Alors il a prié à Dieu spécialement pour nous. Et il nous l’assure lui-même, lorsque nous croyons, lorsque nous nous souvenons et lorsque que nous annonçons sa venue, il nous donne une joie qui est plus grande que celle de ceux qui ont cru en ayant vu. Une joie parfaite. Une joie complète.

Nous vivons dans un monde dur, nous sommes dans un pays qui fait tout pour ne pas entendre parler du Christ. C’est pas facile tous les jours pour nous d’être des disciples du Christ ! D’affirmer que Dieu est devenu un homme, qu’il est né comme tous les autres bébés, sauf que sa mère à lui était vierge parce qu’il a été conçu par le Saint-Esprit, qui est prêt à écouter ça sans nous rire au nez ?

Et bien l’Avent est une période privilégiée pour nous. Une période faite exprès pour nous souvenir. Une période faite exprès pour annoncer, pour inviter les gens qui nous entourent à entendre, à discuter, à exprimer leurs doutes. Une période faite exprès pour témoigner.

Et dimanche prochain, nous allons vivre la fête de noël de notre Église. Oui je sais c’est 2 semaines avant noël, mais après c’est les vacances et personne n’est dispo. Dimanche prochain nous allons vivre la fête de noël de notre Église. Et cette année, nous l’avons pensée et préparée pour être une occasion de souvenir, mais aussi de discussion et de témoignage.

En effet, le matin, le culte sera consacré au souvenir, à la louange, à l’adoration. Puis nous partagerons un repas tous ensemble, où chacun peut amener du salé ou du sucré qu’on mettra tous en commun.

Puis l’après-midi sera très différente des années d’avant. Elle commencera à nouveau dans le souvenir et la louange. On rappellera le sens de l’évènement de noël et on chantera quelques cantiques traditionnels. Ensuite il y aura dans les salles en bas des activités prévues spécialement pour les enfants. Et dans la salle de culte, nous aurons un moment très convivial et détendu fait pour discuter.

Ce moment se vivra sous forme de salon de thé/discussion, par petites tables, par petit groupe, avec du thé, du café et des petits gâteaux. Et ça sera vraiment un moment propice au témoignage, à l’échange autour de ce qu’est noël. S’il y a des personnes extérieures à notre communauté, c’est l’occasion d’écouter et de rebondir sur ce qu’elles pensent ou ont entendu dire. Si nous sommes avec des membres de notre communauté c’est l’occasion de nous édifier les uns les autres.

Mais là vous vous dites « d’accord, mais je saurai pas quoi dire sur noël ! Je saurai pas comment rebondir sur les questions des gens ! Je saurai pas comment parler du message de noël pour nos vies aujourd’hui ! ».

Et bien justement, pour nous aider, pour guider nos réflexions, pour préparer ce moment de discussion et de témoignage, nous avons fait un petit guide de réflexion. Je l’ai envoyé à tout le monde par mail, mais au cas où j’en ai imprimé un bon paquet que vous pouvez prendre à la sortie du culte.

Il est très court, et il nous propose 4 sujets de réflexion qui touchent au message de noël : l’accueil de l’autre, la place des biens matériels, les aspects individuels et collectifs de noël, et enfin la tension entre notre rationalité et les évènements surnaturels présents dans le récit biblique de noël.

Pour tous ces sujets, ce guide propose quelques versets bibliques pour alimenter notre réflexion, ainsi que plusieurs questions qui touchent à nos vies, notre présent ou notre actualité. Ainsi nous pouvons réfléchir le message de Dieu dans l’évènement de noël mais pour notre présent, pour nos contemporains.

Je vous invite donc à prendre ces guides, et dans votre semaine, prenez un peu de temps pour réfléchir ces questions. C’est très court. Mais la semaine prochaine, lors de la fête de noël de notre Église, ça pourra alimenter nos discussions. Nous pourrons mettre en commun nos réflexions, mais nous pourrons aussi témoigner de ce qu’implique la venue du Christ encore pour nous aujourd’hui.

Et rappelez-vous. Parce que nous croyons sans avoir vu, nous recevons la joie de Dieu. Mais c’est lorsque nous désirons nous souvenir et témoigner que cette joie devient complète. Amen.

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