Soutien à l’Ukraine

Le « parler en langues »

Bonjour à tous !

Aujourd’hui on va continuer ce qu’on avait entamé la semaine dernière à l’occasion de la Pentecôte, c’est-à-dire une série de prédication sur le Saint-Esprit.

Alors petit retour en arrière, il y a 2 semaines on avait fait une prédication sur la trinité, Dieu qui est à la fois unique mais qui est aussi 3 personnes en même temps. Et on y avait vu que le Saint-Esprit, c’est Dieu, c’est une des 3 personnes de la trinité. Et comme le Père et le Fils, Dieu l’Esprit est totalement et pleinement Dieu, il possède toutes les caractéristiques divines, toute la nature divine, il est exactement la même chose que le Père et le Fils. Le Saint-Esprit, c’est pas une puissance ou un morceau de Dieu, le Saint-Esprit, c’est Dieu. Si ça parait un peu flou dit rapidement comme ça, vous pouvez retrouver la prédication d’il y a 2 semaines sur le site web de notre église, ou sur son Facebook.

Ca c’était il y a 2 semaines. La semaine dernière, à l’occasion de la Pentecôte, nous avions vu que la venue du Saint-Esprit sur terre durant cet évènement de la Pentecôte, ça correspondait finalement à une inauguration. Et pas n’importe quelle inauguration. C’était l’inauguration de l’ouverture du Royaume de Dieu à tous les humains qui accepteraient le Christ comme Sauveur et Seigneur. En effet, le Christ avait tout accompli sur la croix pour rendre possible cet accès au Royaume de Dieu pour les humains. Et il avait promis à ses disciples que cette ouverture du Royaume de Dieu se ferait par la venue du Saint-Esprit d’abord à Jérusalem, puis en Samarie, puis jusqu’au bout du monde. Et on avait vu qu’effectivement, tout c’était passé comme le Christ l’avait annoncé. Le Royaume de Dieu a été inauguré tout d’abord pour les juifs à Jérusalem en Actes 2, puis pour les samaritains en Samarie en Actes 8, et enfin à tout le reste de l’humanité en Actes 10. Et à chaque fois, c’est l’apôtre Pierre qui était chargé par Dieu d’aller officier à cette inauguration.

Et on avait vu qu’un des signes qui accompagnait l’ouverture du Royaume de Dieu aux humains, c’était justement la venue du Saint-Esprit sur les croyants.

Aujourd’hui, on va chercher à comprendre un peu mieux dans le détail cette venue du Saint-Esprit chez les croyants, que ce soit lors de l’évènement de la Pentecôte ou dans notre vie en général. Et on va se pencher plus particulièrement sur une des manifestations du Saint-Esprit qui divise énormément le monde évangélique, je parle de ce très mystérieux « parler en langues ».

Alors avant de regarder les textes bibliques qui en parlent, qu’est-ce qu’on entend par « parler en langues » ? Et bien il y a 2 compréhensions différentes de ce don.

  • Qu’est-ce que le « parler en langues » ?
  • Xénoglossie.

Certains y voient un don qui vient du Saint-Esprit et qui permettrait de parler une langue humaine, qui existe, mais qui est pour nous totalement étrangère, une langue qu’on ne connait pas parce qu’on ne l’a jamais apprise. Par exemple, je ne parle pas le chinois, j’ai jamais appris le chinois, mais dans cette compréhension du « parler en langues », le Saint-Esprit pourrait me donner tout à coup de m’exprimer dans un chinois impeccable, pour annoncer l’Évangile par exemple.

On appelle ça la xénoglossie. « Xénos » ça veut dire « étranger », et « glossa » ça veut dire « langue ». Donc la xénoglossie c’est un don venant de Dieu qui donne la capacité de parler une langue étrangère qu’on n’a jamais apprise. Mais c’est une langue humaine, qui existe réellement.

C’est une première façon de comprendre le « parler en langues ».

  • Glossolalie

Mais il existe une 2ème compréhension au « parler en langues » qu’on appelle la Glossolalie. Alors « glossa » veut toujours dire « langue », et « lalia » ça veut dire « bavardage, ou parole ». La glossolalie, c’est en fait la capacité de parler une langue qui n’existe pas, une langue inconnue, qui n’a aucun sens humain, et donc quand on l’entend ça ressemble à un enchaînement de syllabes sans aucun sens, une sorte de bavardage énigmatique, d’où le terme glossolalie, c’est-à-dire une langue comme un bavardage inconnu.

Par exemple, si je vous dis « shabala limdou sala », je viens d’enchaîner des syllabes, mais qui n’ont aucun sens humain, c’est pas une langue qui existe. Alors là je viens de le faire de façon artificielle, humaine, mais quand on parle de glossolalie on pense que cet enchaînement de syllabes est donné au croyant par le Saint-Esprit et que ça peut avoir 2 buts différents :

-tout d’abord si on le reçoit quand on est tout seul, ça a pour but de nous rapprocher de Dieu, comme une sorte de pratique de piété personnelle.

-ensuite si on le reçoit quand on est avec un groupe de chrétiens, ça peut servir à transmettre une parole venant de Dieu. Alors le problème c’est que ça a aucun sens intelligible, du coup il faut alors également que Dieu donne à une personne de l’assistance le don d’interpréter ce qui est transmis en glossolalie.

  • Qu’est-ce que ça change ?

Voilà, quand vous entendez des chrétiens discuter du « parler en langues », suivant la compréhension qu’ils en ont, ils parlent de glossolalie, c’est-à-dire parler une langue qui n’existe pas, ou de xénoglossie, c’est-à-dire parler une langue humaine mais qu’on n’a jamais apprise.

Et personnellement, que vous le compreniez dans un sens ou dans l’autre, ça me pose aucun problème. Parce que le débat biblique n’est pas tranché. C’est débattu. Dans le milieu évangélique, il y a les 2 positions. Et que vous soyez persuadés de l’une ou de l’autre, et bien vous resterez quand même chrétiens, évangéliques, croyants en Jésus-Christ, sauvés par le Christ, et unis au reste du peuple de Dieu par le Saint-Esprit.

Y a des chrétiens évangéliques qui se disputent sur ce sujet-là, des églises qui se divisent, des communautés qui veulent surtout pas avoir affaire entre elles si elles pensent pas pareil sur le « parler en langues ». Ça en devient même un critère pour choisir l’église qu’on fréquente : qu’est-ce qu’ils pensent du « parler en langues » ?

Mais s’il y a bien une première chose que j’ai envie de vous transmettre sur le sujet ce matin, c’est que c’est pas grave ! C’est pas un sujet central dans notre foi !

Je dis pas que c’est pas un sujet intéressant ou même important, je dis juste que c’est pas un sujet primordial dans notre confession de foi. Et que donc en aucun cas ça ne doit être une excuse pour rejeter un autre croyant, pour le dénigrer, pour se sentir supérieur, ou pour nier la communion que nous partageons en Jésus-Christ par l’Esprit-Saint.

Nous sommes manifestement une communauté qui ne pratique pas, publiquement en tout cas, le « parler en langues », quelle que soit notre compréhension de ce don. Mais je me pose la question : comment est-ce qu’on réagirait si une personne venait à le pratiquer publiquement un dimanche matin ?

J’ai pas la réponse. Mais j’espère que nous aurions alors la bienveillance et l’humilité de reconnaître que nous avons en face de nous un frère ou une sœur en Christ qui a juste une compréhension et une pratique différente de la nôtre sur un point secondaire de la Parole de Dieu. Et j’espère que ce ne serait pas une occasion de jugement ou d’exclusion au sein de notre assemblée. Parce que ça le mérite pas. Ça en vaut pas la peine.

Et maintenant que j’ai pu dire tout ça, et bien on peut très paisiblement rentrer un peu plus dans le détail biblique de ce sujet. On va pas chercher à trancher entre glossolalie et xénoglossie, d’ailleurs tout ce que je vais dire par la suite marche parfaitement dans les 2 cas, donc peu importe. Mais on va regarder 2 choses : tout d’abord les exemples bibliques de cette pratique, puis les ordonnances ou les conseils qui nous sont données dans la Bible pour encadrer cette pratique.

  • Exemples bibliques.

Alors en fait il n’y a que 4 exemples bibliques de la pratique du « parler en langues ». Trois de ces exemples sont explicites, le 4ème est implicite, il est sous-entendu même si pas clairement écrit. Vous voyez, c’est pas très présent dans la Bible. A peine 3 exemples clairs, et un 4ème sous-entendu.

Tous ces exemples se trouvent dans le livre des Actes, et il se trouve qu’on en a étudié 3 sur les 4 dimanche dernier. Et je vous relis rapidement ces textes, tout d’abord en Actes 2 les versets 1 à 4.

Lecture Actes 2.1-4.
Là c’est explicite. Puis on va lire en Actes 10.44 à 46.
Lecture Actes 10.44-46.
Là aussi c’est explicite. Puis en Actes 8 les versets 14 à 17.
Lecture Actes 8.14-17.

Ici c’est donc implicite, c’est pas clairement écrit. Alors pourquoi je dis que c’est implicite, et bien parce que si on lit le verset suivant, il nous est dit « Lorsque Simon vit que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres (…) ». Or, si ce fameux Simon voit que les croyants reçoivent l’Esprit, c’est qu’il doit y avoir une manifestation assez inhabituelle qui permet de le voir. Et si vous comprenez comme moi qu’Actes 2, 8 et 10, c’est en fait le même évènement de l’inauguration du Royaume de Dieu à toute l’humanité, et bien par déduction cette manifestation en Actes 8 doit être la même qu’en Actes 2 et 10, c’est-à-dire le « parler en langues ».

Dans ces 3 exemples, le « parler en langues » est un don qui accompagne la réception du Saint-Esprit par les croyants. En partant de là, certaines églises évangéliques déduisent que toute personne qui reçoit le Saint-Esprit doit obligatoirement le manifester par ce don du « parler en langue ».

Et là en revanche, je suis pas tout à fait d’accord. Je trouve que c’est un peu simpliste.

Parce que comme on l’a étudié la semaine dernière, ces 3 évènements d’Actes 2, 8 et 10, c’est au final tout simplement le même évènement. C’est l’inauguration de l’ouverture du Royaume de Dieu à toute l’humanité.

Dans ces 3 récits, on est pas en train de parler de la conversion habituelle des croyants. On est pas en train de parler de la réception normale du Saint-Esprit chez celui qui se convertit. On est en train de parler d’un évènement très particulier, d’une inauguration, un truc qui arrive une fois. Pas un truc qui se répète pour toujours ! Pas un truc normatif !

Mais dans ces 3 textes, à chaque fois qu’un groupe particulier de l’humanité fait son entrée dans l’histoire du salut, Dieu l’accompagne du don de son Esprit et du « parler en langues » justement pour montrer que le Royaume se répand, qu’il atteint tous les hommes, et que l’Église, c’est-à-dire le peuple de Dieu, a pour objectif de devenir universelle et donc de parler toutes les langues.

Voilà donc le sens de ce don qui accompagne la venue de l’Esprit à la Pentecôte.

Mais on a vu que 3 exemples, je vous ai parlé d’un 4ème. Et bien on le trouve en Actes chapitre 19, les versets 1 à 7.

Lecture Actes 19.1-7.

Dans ce texte, on trouve un groupe de 12 personnes, qui n’ont jamais entendu parler du Saint-Esprit, qui sont appelés disciples mais qui n’ont reçu que le baptême de Jean-Baptiste, et apparemment qui ne connaissent pas trop le Christ vu que Paul est obligé de leur dire que Jean ne faisait que préparer la venue de Jésus.

En fait, ces personnes, c’est des disciples de Jean-Baptiste. Même après sa mort, il est resté des groupes de ses disciples qui continuaient à appeler le peuple à changer de vie et qui annonçaient que le Royaume de Dieu était proche, comme le faisait Jean. Mais ces disciples de Jean-Baptiste sont restés bloqués à l’enseignement du prophète sans comprendre qu’en fait Jean annonçait la venue d’un autre plus grand que lui, c’est bien sûr le Christ.

Alors en Actes 19, normalement le Royaume de Dieu est déjà ouvert à toute l’humanité. Mais pourtant il reste un groupe humain, un petit groupe, à qui ce Royaume reste fermé, parce qu’ils sont restés bloqués à l’étape précédente du plan de salut de Dieu. Et ce groupe c’est donc les disciples de Jean. Le Royaume de Dieu est ouvert à tous les autres, mais eux continuent d’annoncer qu’il est proche, et pas qu’il est là. Ils sont comme une anomalie, des personnes restées hors du Royaume de Dieu par erreur, sur un malentendu.

Et dans notre texte, Paul, c’est pas Pierre cette fois parce que sa mission est terminée, mais Paul vient rectifier ce petit couac. Il vient annoncer l’Évangile à ce groupe de disciples à qui il manquait une marche pour rentrer pleinement dans l’histoire du salut. Et ça s’accompagne chez eux par la réception de l’Esprit ET par le don des langues, parce que c’est comme une mini Pentecôte privée qui est donnée à ce dernier tout petit groupe d’humains qui étaient fermés à cette entrée dans le Royaume de Dieu.

On se retrouve alors avec tous les exemples bibliques du « parler en langues » sans exceptions qui sont liés à l’inauguration du Royaume de Dieu. Et le sens de ce don, c’est d’annoncer que le peuple de Dieu, l’Église du Christ, doit devenir universel, s’adresser à tous les humains, et donc parler toutes les langues. Ces 4 exemples dont donc très particuliers.

Mais on ne peut pas conclure de ces 4 exemples que le don de l’Esprit doive toujours se manifester, de manière normative et stéréotypée, par le signe des langues. Au contraire, dans tous les autres cas de conversion rapportés dans la Bible en-dehors de ces 4 là, il n’est jamais fait mention de ce don.

En revanche, dans la 1ère épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul parle de ce don comme d’une pratique courante de cette Église de la ville de Corinthe. A ce sujet, il donne plusieurs directives ou conseils à cette communauté, et ça va justement nous permettre de réfléchir un peu à la pratique de ce don jusqu’à aujourd’hui.

  • Ordonnances sur cette pratique.

Et nous lisons donc en 1 Corinthiens, tout d’abord au chapitre 12, les versets 4 à 11.

Lecture 1 Corinthiens 12.4-11.

Ici Paul parle du don des langues comme faisant partie des dons que l’Esprit peut donner aux croyants. Je le répète, je rentre pas dans le débat glossolalie/xénoglossie, et tout ce qu’on va dire marche de toute manière dans les 2 cas, mais en tout cas on peut pas dire que ce don était réservé qu’au moment de l’inauguration du Royaume de Dieu. Visiblement ce don perdure par la suite. D’où la pertinence de ce thème encore aujourd’hui.

Mais ce texte nous montre également une nouvelle fois que le don des langues n’est pas quelque chose de systématique chez les croyants, vu qu’il fait partie d’une liste de dons, et que Paul affirme que l’Esprit distribue à chacun ces dons comme il le décide. On reçoit tous des dons de l’Esprit, mais on reçoit pas tous les mêmes dons.

Et il est précisé quelque chose qui va conduire la fin de notre réflexion, c’est lorsque Paul nous dit qu’ « à chacun, la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune ».

Et au chapitre 14 de cette 1ère épître aux Corinthiens, Paul va parler des dons de l’Esprit dans cette optique de l’utilité commune, de l’édification des autres, de la construction de l’Église. En voici quelques exemples au verset 2 de ce chapitre 14.

Lecture 1 Corinthiens 14.2-5.
Ou encore plus loin au verset 12.
Ou encore au verset 16-17.

Dans tous ces passages, l’apôtre Paul n’est pas en train d’interdire la pratique du « parler en langues ». Mais il est en train de dire que dans l’Église, dans l’assemblée des croyants, il nous faut rechercher et mettre en pratique les dons qui aident à construire l’Église, qui servent à édifier l’autre, qui ne servent pas qu’à nous faire du bien à nous, personnellement, mais qui vont pouvoir faire grandir les autres.

La prophétie, l’enseignement, Paul nous dit que ces dons servent à l’édification, à la construction de l’église. Mais il dit au sujet du don des langues aux versets 27 et 28 :
Lecture versets 27-28.

Parce que s’il n’y a pas de personne ayant un don reconnu par l’assemblée d’interprétation des langues, alors celui qui exerce le don des langues ne parle qu’à lui-même, on ne comprend pas ce qu’il dit, il n’édifie personne. C’est pour cela que l’apôtre donne cette exhortation au verset 13.

Lecture verset 13.

  • Et nous aujourd’hui ?
  • La reconnaissance mutuelle des dons.

Qu’est-ce qu’on peut en tirer pour nous et notre communauté ? Et bien tout d’abord que même si manifestement nous ne pratiquons pas ce don de manière communautaire le dimanche matin, ce n’est pas une pratique que l’apôtre Paul interdit. Mais comme l’apôtre nous exhorte à pratiquer dans nos rassemblements les dons qui édifient tout le monde, il recommande de ne pas le pratiquer s’il n’y a pas de don reconnu d’interprétation.

Et ça, ça nous questionne déjà sur le sujet de la reconnaissance mutuelle de nos dons ! C’est vrai, imaginez que j’ai le don des langues, comment je vais savoir si je peux le pratiquer dans notre assemblée si je ne sais pas quels sont les dons des autres ? Et notamment si je ne sais pas si l’un d’entre nous a le don d’interpréter ?

Ce sujet nous rappelle que l’Esprit de Dieu nous donne à tous des dons qui doivent servir au bien commun, à l’édification de l’église. Mais aussi que ces dons sont complémentaires ! Qu’ils sont tous nécessaires ! Or, comment peut-on mettre en pratique nos dons de manière complémentaire si nous ne connaissons et reconnaissons pas les dons des uns et des autres ?

Si vous acceptez de recevoir un enseignement de ma part, c’est parce que vous me reconnaissez ce don. Si vous acceptez des uns mais pas forcément des autres une parole de sagesse, c’est parce que vous leur reconnaissez ou non ce don. Si une personne vous apporte une prophétie, vous n’en tiendrez pas compte à moins que vous ne reconnaissiez ce don chez cette personne, et même là la Bible nous demande de ne pas gober ce qu’on nous dit mais de le juger, parce qu’un prophète ou un enseignant ou un sage peuvent se tromper.

Mais il est primordial pour l’édification, la construction, la croissance de l’Église et de ses membres que nous connaissions et reconnaissions nos dons mutuellement. Et là-dessus on a du boulot. J’en ai déjà parlé, mais j’aimerais que ça puisse être un de nos projets de travail pour le début d’année prochaine. On en reparlera.

  • La recherche du bien commun.

Il y un autre enseignement que je tire de ce texte et que je trouve très pertinent pour notre communauté. Lors de notre dernière assemblée générale, nous avons évoqué le sujet du culte, et notamment de la louange. On avait commencé à parler du contenu des chants, d’équilibrer ou pas les styles musicaux durant le culte… On avait pas creusé la discussion lors de l’AG parce que je voulais pas qu’on le fasse à la va vite. Et pour avancer dans la réflexion on a d’ailleurs un atelier prévu dans 2 semaines, qui va réunir tous ceux qui actuellement participent à préparer nos temps de culte.

Mais moi ce qui m’a frappé lors de ce début de discussion de l’AG, et c’est d’ailleurs pourquoi j’ai demandé qu’on ne pousse pas cette réflexion et qu’on la reporte, c’est que chacun a parlé de ses préférences, des styles qui lui plaisent le plus : certains préfèrent les cantiques anciens, d’autres les modernes, d’autres veulent équilibrer… Certains veulent nourrir leur intelligence, d’autres leur vécu sentimental avec Dieu… Mais chacun s’est basé sur ses préférences. Ça se conçoit.

Pourtant, tout l’enseignement autour des dons spirituels et de leur mise en pratique nous montre justement que nous devons aspirer, rechercher, travailler aux pratiques qui ne vont pas m’édifier MOI selon MES préférences, mais qui pourront aider à édifier l’ensemble d’entre nous. Et pour ce qui est du débat entre ceux qui veulent nourrir leur intelligence par des choses profondes, ou ceux qui veulent nourrir nos émotions dans notre relation à Dieu, l’apôtre Paul nous dit ceci toujours dans ce chapitre 14 d’1 Corinthiens au verset 15 : « Que faire alors ? Je prierai par l’Esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence. Je chanterai par l’Esprit, mais je chanterai aussi avec mon intelligence ». Nous faisons très souvent une séparation entre l’intelligence et le sentiment, on valorise l’un, on dévalorise l’autre, et ce dans les 2 sens. Pourtant la Bible laisse la place aux 2, et même plus, Paul nous dit qu’il prie et qu’il chante pour Dieu avec tout son être.

De la même manière, vu qu’on va devoir entreprendre des travaux de peinture, notre assemblée veut réfléchir à l’esthétique, à l’aspect, à la déco de notre lieu de culte. Et là encore la tentation est très grande de réfléchir chacun en fonction de nos goûts ou de nos sensibilités personnelles. Moi je préfère telle couleur, moi je veux enlever la chaire, moi je préfère la garder, moi je veux des versets au mur, moi je préfère des tableaux, moi je ne veux rien qui détourne ma réflexion, moi je veux du visuel qui nourrisse mes émotions…

Mais lorsque nous commencerons ces réflexions communautaires, que ce soit au sujet du contenu du culte, de sa forme, ou de l’esthétique, serons-nous prêts à mettre nos préférences personnelles de côté pour rechercher tous ensemble l’édification des autres ainsi que la croissance de notre église ?

Dieu nous accorde des dons particuliers par son Esprit. Ca, c’est la preuve de l’amour qu’il nous porte à chacun. Mais ces dons, il nous demande de les mettre au service des autres, pas de nous-mêmes, pour qu’entre nous nous puissions refléter l’amour que Dieu nous porte à chacun. Le centre du culte, c’est pas moi, c’est même pas l’autre, c’est Dieu, et ce qu’Il donne à son Église par son Esprit. Amen.

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