Soutien à l’Ukraine

Peut-on tout pardonner ?

Peut-on tout pardonner ? A cette question on a envie de répondre : ça dépend ! Ça dépend la gravité de la faute (si c’est un pot de fleurs renversé par le chat ou un coup de couteau dans le dos par un collègue de travail), mais aussi de l’intensité de la douleur provoquée par la faute. Quand celle-ci est trop forte, on se dit qu’on « ne peux pas laisser passer cela » qu’« il y a des limites ». Quand la goutte qui fait déborder le vase le fait depuis trop longtemps; quand la blessure est trop intense. On ne peut pas tout pardonner. Parfois on se demande même si on doit tout pardonner !

Et pourtant Dieu sait qu’on a besoin de pardon dans la vie. J’ai lu un livre acheté à la Fnac dont le titre était : « Peut-on tout pardonner ». L’auteur, Olivier Clerc, dit quelque chose de très intéressant, à savoir que le pardon n’est pas réservé aux chrétiens. Tout au long de son livre, il invite les non-croyants à expérimenter le pardon, parce que la pardon guérit les blessures du cœur. Il parle de milliers de personnes qui viennent à ses ateliers et qui ont tellement besoin de pardon. Il répète à travers tout son livre que le pardon n’est pas obsolète, ou démodé. Que l’on soit croyant ou non, on a besoin de pardon.

Le couple a besoin de pardon

Deux études indépendantes ont été faites sur les couples pour essayer de savoir quels étaient les éléments qui permettaient à un couple de durer alors que d’autres se séparent. Un des éléments déterminants pour la durée de vie d’un couple était sa capacité à gérer les conflits et à introduire dans ses conflits du pardon. Une petite note de pardon suffit pour continuer la mélodie du bonheur. Si dans le couple, au moment de la crise, l’un des deux dit : « Je te demande pardon », « C’est vrai j’ai eu tort », il y a toutes les chances que le couple puisse surmonter la crise. S’il n’y a rien pas même l’ombre d’une esquisse d’un commencement de pardon, on peut se faire du souci pour ledit couple.

La famille a besoin de pardon

Nous avons besoin de pardon dans les relations familiales aussi, dans les relations parents/enfants. Il y a une histoire qui circule en Espagne au sujet d’un père et d’un fils qui après une dispute ne se voyaient plus depuis des années. Il étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre. Un jour le père décide de retrouver son fils. Il le cherche des mois sans jamais le trouver. Finalement, comme dernière tentative pour retrouver son fils, il fait passer une petite annonce dans un journal de Madrid. On pouvait lire dans cette annonce : « Cher Paco, retrouve-moi samedi matin devant l’agence du journal, tout est pardonné, je t’aime, ton père. » Le samedi matin, il y avait 800 Pacos devant le journal, 800 jeunes hommes à attendre le pardon et l’amour de leur père. C’est une belle histoire. Je ne sais pas si elle est vraie, mais elle illustre magnifiquement notre besoin de pardon dans les familles. Dans les relations parents/enfants, frères/sœurs. Et il y a des tas de gens qui trainent des culpabilités ou des colères toute leur vie par rapport à un membre de leur famille. Peut-être en faites-vous partie ?

Ma vie a besoin de pardon

Le dernier domaine où l’on a besoin de pardon, c’est la vie tout simplement. Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Et dans cette vie où tout peut arriver, il nous arrive des choses qui nous font mal, qui nous touchent et qui nous amènent à nous replier dans des mécanismes de défense comme la colère et la haine ou au ressentiment et toutes ces choses nous enferment. Alors qu’on a besoin de vivre libre, on a besoin d’être libéré.

Voici ce qu’en dit Mary Foley, dont la fille de 15 ans, Charlotte, a été assassinée d’un coup de couteau lors d’une soirée privée à Londres en 2005) : « Je savais que si je n’arrivais pas à pardonner, la colère et la rancœur m’auraient transformée en une personne que Charlotte n’aurait pas aimée (…) Le pardon m’a libérée, parce que sans pardon je sentais que j’allais m’enfermer intérieurement. »

Et l’enfermement est double, la meurtrière, une jeune fille de 18 ans a été enfermée, pas seulement en prison, mais dans sa culpabilité et les proches de la victime étaient enfermés dans leur douleur ou leur haine à l’égard de la meurtrière. Ils étaient tous enfermés et avaient donc tous besoin de libération. Cela fait écho aux paroles du Psaume 32:3 : « Tant que je me taisais, mes os se consumaient. »

Quand on en fait le tour, on doit se rendre à l’évidence que le pardon n’est pas optionnel dans la vie. Il semble même être le fondement de la vie et de toutes les relations. 

Il faut remarquer que dans le « Notre Père », dans cette prière que Jésus nous a transmise pour nous inspirer dans notre vie de prière, la seule demande en rapport avec les relations interpersonnelles concerne le pardon. Il est question du pain, il est question de la délivrance du mal, mais en ce qui concerne les relations entre les hommes, il est question de pardon : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé. » C’est dire l’importance du pardon. Mais le sketch de tout à l’heure nous a bien montré toute la difficulté du pardon. Parce qu’on a beau avoir compris toute l’importance du pardon, cela ne signifie pas pour autant que le pardon va devenir facile. Le chemin du pardon est compliqué et surtout semé d’obstacles en tout genre, il tient plus du parcours du combattant que du parcours de santé. Je vous propose un chemin vers le pardon. Je n’oublie pas la question « peut-on tout pardonner ? » mais je crois que l’on va y répondre chemin faisant.

1. Lever le malentendu du pardon

Un des principaux obstacles au pardon est très certainement une mauvaise compréhension du pardon. Souvent on a du mal à pardonner parce qu’on se dit que pardonner serait cautionner le mal, ce serait comme si on disait « y’ pas de mal », « c’est pas grave », alors que ça l’est ! Pardonner à quelqu’un qui ne demande pas pardon et qui ne montre aucun remords, se serait lui faire un cadeau qu’il ne mérite pas et pire qui va le renforcer dans ses mauvaises actions. Et cette pensée nous bloque sur le chemin du pardon et c’est normal. Il faut lever ce malentendu, ce n’est pas ce que la Bible dit par rapport au pardon. On a parfois l’impression que dans le christianisme on doit tout pardonner et à tout le monde et à tout bout de champ. Mais non, la Bible dit bien qu’on n’est pas dans un monde de bisounours, y’a du mal, y’a des choses moches qui se passent dans ce monde, et ce mal ne doit pas être renforcé mais le mal doit être puni, la justice doit être rendue, que l’offense doit être réparée. On a parfois idéalisé le pardon chrétien. Pardonner dans la Bible ne vient jamais ajouter une injustice à celle qui a déjà été commise. Et jamais, il est dit qu’il fallait donner son pardon à celui qui ne demande pas pardon.

Mais le pardon dont on parle est d’abord une affaire personnelle. On pourrait parler de pardon du cœur, où dans mon cœur , c’est-à-dire dans mon intériorité, en relation avec celui qui est en haut pour les croyants, je me libère de l’emprisonnement de ma haine, de mon ressentiment. Le pardon commence à l’intérieur. Et pour reprendre l’histoire de Mary Foley, elle commence par ce pardon-là, à l’intérieur, pour ne pas être enfermé par la haine. Elle n’est pas allé dire à la meurtrière de sa fille qu’elle lui pardonnait. Mais la meurtrière lui a écrit pour lui demander pardon. Elle a écrit une lettre de 14 pages pour parler d’elle et de sa vie, c’était une fille en souffrance. Et Mary Foley, à ce moment-là seulement, lui a dit qu’elle lui avait pardonné, pas avant mais après qu’il y ait eu une demande de pardon. Je crois que c’est important de préciser cela et de lever cette fausse conception du pardon qui serait de renforcer le mal.

2. Changer d’ambiance

On peut vivre sous le soleil et à la côte d’Azur ou dans la douce France, pays de mon enfance, l’ambiance générale n’est pas vraiment au pardon. On parle plus de se faire une place au soleil, de se battre pour s’imposer, de la loi du plus fort. On nous dit ou on nous suggère que ce serait une faiblesse de pardonner et que l’autre va en profiter.

Nietzsche philosophe du 19ème siècle est la figure emblématique de cette fierté humaine, lui qui a tant parlé du surhomme « der Ubermensh » et qui méprisait le christianisme parce qu’il parlait de dette et de pardon. Il pensait que cette foi chrétienne dégénérée était pour les faibles et certainement pas pour les surhommes que nous rêvons d’être, qui n’ont besoin ni d’être pardonné ni de pardonner. Je me souviens avoir été Nithchéen pendant 3 semaines quand j’avais 19 ans, j’avais lu un livre qui s’intitulait « Le loup des steppes » de Hermann Hesse. Je me sentais au-dessus de la mêlée, un solitaire autosuffisant, dominant. Jusqu’à ce que ma mère me dise, « Eric range ta chambre. » Rattrapé par la réalité de la vie. Et dans la vie, on doit faire face à la nécessité du pardon et un des pas sur le chemin du pardon est certainement de changer d’ambiance et en trouver une autre : celle de la Bible, de la révélation de la personne de Dieu et il est dit que « Le pardon se trouve auprès de Dieu » Psaume 130 :4 et dans un autre passage « Il est le Dieu des pardons » Néhémie. Et il y en aurait des centaines d’autres.

Auprès de Dieu, il y a manifestement un autre climat que celui du loup des steppes, il y a une ambiance de pardon. Il y a du pardon dans l’air dans le royaume de Dieu. Et on le sent bien, même quand on y croit pas ! Une romancière américaine, athée convaincue et même militante, du nom de Marghanita Laski a dit lors d’une émission de télévision en 1988 : « Ce que j’envie le plus chez vous chrétiens, c’est la pardon. Moi, je n’ai personne qui me pardonne. »

J’imagine que dans le petit monde de Marghanita, le monde de l’édition, ça ne pardonne pas. J’imagine que dans le monde du travail, de votre travail, ça ne pardonne pas, le monde politique, ça ne pardonne pas. Je peux vous dire que dans le monde du football que je fréquenté, ça ne pardonne pas non plus. Il y a quelques années, j’ai assisté à une bagarre générale au stade, lors d’un match des 19 ans division d’honneur. C’était lamentable, j’ai été parler à celui qui avait donné le premier coup. Je lui ai dit que cela ne se faisait pas et il m’a répondu la lèvre en sang : « Je tape qui je veux. » Tous les petits mondes se ressemblent, on ne pardonne pas, l’ambiance est terrible.

Mais auprès de Dieu, il y a une atmosphère différente et qui sent bon le pardon et la grâce. Mais ce n’est pas juste une question d’atmosphère ou d’ambiance, auprès de Dieu, il y a aussi des marques tangibles de pardon, dans la vie même de Dieu. Des marques qui resteront, comme des empreintes que l’on pourra suivre sur le chemin du pardon. Et ces empreintes ce sont celles de son fils Jésus-Christ qui parcourt la distance qui nous sépare de lui et qui vient pour mourir sur une croix, non pas pour le martyr, non pas par masochisme spirituel, mais pour le pardon de tous les hommes.

Quelqu’un disait : « Pardonner c’est donner par-dessus. Le pardon implique le don », le don de soi. Et Jésus est l’illustration parfaite de cette phrase. Pour pardonner, il s’est donné. Et on se souvient de ce qu’il dit sur la croix : « Père pardonne-leur, car il ne savent ce qu’ils font. » C’est pour le pardon que Jésus est venu, non pas pour lancer une nouvelle religion monothéiste, mais pour le pardon des hommes et des femmes, c’est-à-dire leur libération. Il y a une ambiance de pardon ou même de grâce auprès de Dieu. Je prie que nous soyons tous attirés par cette ambiance-là plutôt que celle du loup des steppes.

Il y a une autre étape sur le chemin du pardon :

3. Demander soi-même pardon

L’auteur du livre parle d’une technique pour sortir de l’impasse quand on ne parvient pas à pardonner. Cette technique, c’est de demander soi-même pardon. Quand le cœur est complètement bloqué, à l’état de désert ou de banquise : « Demander pardon, dit-il, permet d’ouvrir une brèche dans notre cœur. Et cette demande de pardon a pour effet de changer l’orientation de notre regard et de nos efforts. Je ne regarde plus vers le bas du haut de mon jugement contre celui qui a fauté contre moi, mais je me tourne vers le haut. Et comme il s’adresse à des non-croyants, il leur propose de s’adresser à la Vie ou à l’Amour.

Alors peut-être veut-il parler de Dieu sans le dire, mais ce qui me gène avec des mots comme vie et amour, c’est que ça ressemble à des concepts et qu’il n’y a personne derrière. C’est vraiment juste une technique que de demander pardon à des concepts! Mais demander pardon à Dieu, c’est ne pas une technique, c’est entrer en relation avec une personne et c’est cela qui change tout. C’est prendre conscience de mes faiblesses, de me raccourcis, de mes fuites, de mon égocentrisme, en un mot de mon péché, ce mal personnel qui me détruit moi et mes relations et qui me plonge dans la culpabilité, de cette culpabilité qui me consume de l’intérieur.

Se présenter comme tel devant lui. Et Dieu n’est pas un concept, il est une personne qui sait pardonner et dont le pardon est véritable et éternel. « Si nous lui parlons de nos fautes, il est fidèle et juste pour nous les pardonner  et pour nous purifier de tout mal » (pour remettre notre coeur à neuf ) 1 Jean 1 :9, dit la Bible. Un concept n’est pas fidèle, un concept ne peut pas octroyer le pardon. Dieu est une personne et il nous pardonne, il peut tout nous pardonner en Jésus Christ. SI nous lui apportons notre faute. Un pardon total et renouvelable si nous passons par l’incontournable de la demande de pardon devant Dieu. On entre dans une toute autre ambiance de vie.

4. Compter sur Jésus

Je reviens une dernière fois au livre de Marc Olivier sur le pardon. Surprenant de voir que la première histoire qu’il raconte est celle de Marie Foley et qu’un peu plus loin on comprend qu’elle est chrétienne ! Elle écrit en effet : « Deux semaines après la mort de Charlotte, alors que je priais et m’accrochais à la foi, recevant aide et réconfort du Christ et de mon mari, Dieu m’a donné la force et la grâce de pardonner. »  Télérama, dans un documentaire sur le pardon dira : « Le facteur religieux a manifestement joué on ne saura pas jusqu’à quel point. » Le facteur religieux joue, c’est évident et jusqu’à même pardonner l’impardonnable du point de vue humain, jusqu’à tout pardonner.

Comme Marie Foley qui pardonne celle qui a tué sa fille.

Comme cette hollandaise, Corrie t’en Boom, qui a perdu toute sa famille dans un camp de concentration et qui lors d’une conférence chrétienne qu’elle donne sur la pardon à Munich en 1947 voit un ancien tortionnaire s’approcher et lui demander pardon pour les atrocités qu’il a commises. Corrie le reconnait tout de suite mais elle avoue qu’elle a du mal à lui pardonner, mais elle prie « Seigneur donne-moi l’amour » et elle avance sa main un peu mécaniquement, froidement. Et tout à coup, elle ressent comme une chaleur qui gagne sa main et son bras et jusqu’à son cœur. Ce qui lui semblait impossible une minute avant devenait possible et elle lui dit : « Je te pardonne mon frère de tout mon cœur. »

Ces histoires nous montrent que pour pardonner, il faut s’en remettre au Christ mais qu’il y a aussi des pas à faire sur le chemin du pardon, une distance à parcourir. Comme Dieu a parcouru la distance pour nous pardonner en Jésus-Christ, la distance du ciel à la terre, de notre côté aussi il y a une distance à parcourir que ce soit pour recevoir le pardon, pour pardonner et pour demander pardon. Dans les trois cas, il y a une distance à parcourir.

Parce que notre réflexe quand il y a un problème ou quand quelque chose ou quelqu’un nous a fait mal est de prendre nos distances, rentrer dans notre caverne et s’y enfermer, ne plus la voir, ne plus lui parler, une mise à distance pour ne plus être blessé et avoir mal.

Jésus va parler de cette question de la distance quand il parle de réconciliation, dans son sermon sur la montagne : « Laisse tout de suite ce que tu es en train de faire, même si c’est quelques chose de spirituel et va d’abord te réconcilier avec ton frère. » Matthieu 5. On note le « va » ! Va à sa rencontre, va couvrir la distance qui te sépare de lui. Ne laisse pas le temps, les kilomètres ou l’oubli faire leur œuvre. Ils ne la font pas cette oeuvre. Va ! Dans une affaire où le pardon est en jeu, il faut y aller !

Et sans vouloir vous dire ce que vous avez à faire, il y a peut-être des distances à parcourir pour vous et pour moi également, des pas à faire sur la route bien encombrée du pardon.

  • Peut-être faut-il faire quelques pas dans la direction de Dieu et reconnaître devant lui son besoin de pardon. Peut-être portez-vous un lourd fardeau de culpabilité et vous avez besoin de rentrer dans sa présence, lui qui est le Dieu du pardon personnel « auprès de lui se trouve le pardon » total, complet libérateur. Un pas à faire vers Lui
  • Peut-être faut-il faire le pas de la demande de pardon pour une affaire où ta responsabilité est engagée, avec ta famille, tes amis ou ex-amis. Ou avec le conjoint ou l’ex conjoint. Tu as peut-être un dossier sur lui ou elle. Il faut peut-être aussi faire le pas vers cette personne à qui tu ne parles plus depuis des mois. Il faut y aller sans attendre qu’elle le fasse à ta place, elle aussi attend peut-être, et dis-lui, ces mots qui sont si difficiles : « Pardon, je te demande pardon pour la haine que j’avais à ton égard. » Il faut y aller avant que la situation ne devienne complètement absurde, avant d’atteindre le point de non-pardon.
  • Peut-être es-tu dans la situation de celui qui ne veut pas pardonner. Tu es peut-être submergé par tes émotions, par ta blessure, dans le désert ou sur la banquise. Là aussi le « va » est aussi pour toi. Et dis-lui d’abord que tu as mal, il ne le sait peut-être pas. Dis-lui sans l’accuser, sans le lui jeter à la face, dis- lui doucement, mais dis-le lui, et s’il comprend et te demande pardon alors tu as gagné ton frère, ton mari, ta femme, ton enfant, ton voisin…

Oui, il y a certainement des pas à faire, peut-être même les trois que nous venons de citer. Aucun n’est très facile mais il faut se rappeler qu’auprès de Dieu se trouve le pardon, auprès du Dieu d’amour, il y a une atmosphère de pardon extraordinaire. Une ambiance de grâce. Dieu peut tout pardonner et c’est cela qui fait toute la différence.