Soutien à l’Ukraine

Un Dieu qui prie pour nous

Bonjour à tous.

On approche tout doucement de Pâques. Dimanche prochain c’est déjà le dimanche des Rameaux. Et le dimanche suivant, c’est déjà la Pâques. Alors on va commencer dès aujourd’hui à se rappeler, se souvenir de certaines choses au sujet du Christ et de sa venue sur terre.

Et pour la prédication de ce matin, on va parcourir ensemble un texte assez long qu’on va parcourir petit à petit. On va en lire un passage, puis en parler, puis un lire un autre, en parler aussi, et ainsi de suite jusqu’à la fin de ce passage.

Et ce passage, c’est une prière. Et pas celle de n’importe qui, c’est la prière du Christ lui-même. Alors c’est pas le « Notre Père », mais c’est une prière que le Christ adresse à Dieu peu de temps avant sa mort sur la croix et qui résume pas mal de choses. Elle se trouve en Jean chapitre 17. Et c’est ce chapitre que nous allons lire ensemble, du moins presque en entier.

Et on va commencer par le début de ce chapitre en lisant les versets 1 à 5.

Lecture Jn 17.1-5

Dans le début de cette prière, le Christ nous décrit sa personne et sa mission, tout ça en à peine 5 versets. Il se dit Fils de Dieu, revêtu de la gloire de Dieu depuis bien avant les origines du monde. Il a autorité sur l’humanité toute entière, et Dieu le Père fait éclater la gloire du Fils, tout comme le Fils fait éclater la gloire du Père.

Le décor est planté. Si en parcourant l’Évangile de Jean le lecteur avait encore un doute sur l’identité de ce messie, le Christ Jésus, et bien là le doute n’est plus permis. Jésus est Dieu. Il n’est pas Dieu le Père, mais il est Dieu le Fils.

Oui on rentre à nouveau dans ce problème mathématique avec la Bible qui nous affirme que Dieu est 1 et unique, mais qu’il est 3 en même temps. Ça dépasse notre logique humaine, parce que là on rentre dans le mystère de la personne de Dieu. Et comme Dieu est bien au-dessus de notre intelligence, on peut malheureusement pas le comprendre totalement. Heureusement pour nous, dans sa Parole, la Bible, Dieu nous apprend à le connaître et le comprendre.

Et bien ici nous sommes en plein dans ce mystère. Dieu est 1 et unique, mais il est en même temps trois, Père, Fils et Esprit. Et ici, c’est la prière de Dieu le Fils qui s’adresse à Dieu le Père.

Mais comme si c’était pas assez compliqué comme ça, Dieu le Fils ici c’est un homme, Jésus, qui est né sur terre et qui vit sur terre. Et si on réfléchit de manière humaine, ça parait débile. Dieu serait un homme ? C’est bizarre. Mais si on regarde les choses du point de vue de Dieu, quelle est la situation ?

Nous avons ici Dieu le Fils, rempli de gloire depuis bien avant la création du monde, tout-puissant, qui a participé à l’œuvre magnifique de création de toute chose, et qui a l’autorité sur toute l’humanité. Et ce Dieu le Fils décide de quitter momentanément cette gloire pour s’incarner dans un simple être humain. Il reste pleinement Dieu, mais il vit pleinement son humanité, et donc sa gloire il la met en retrait. Et d’un point de vue du Dieu tout-puissant, j’ai envie de dire « Ok. De toute façon il est tout-puissant, alors il fait ce qu’il veut ».

Et effectivement, s’il l’a fait, c’est parce qu’il le voulait. Il y avait un but, une mission derrière tout ça. Jésus dans notre texte nous dit qu’il est venu dans le monde pour apporter la vie éternelle à tous ceux qui le suivraient. Et cette vie éternelle, voici en quoi elle consiste dans notre texte : « Or, la vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ ».

Avoir la vie éternelle, c’est tout simplement connaître, accepter, accueillir dans nos vies le Dieu unique et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ, Dieu le Fils. Alors Jésus est venu se faire connaître à nous et nous faire connaître Dieu, pour nous donner accès à la vie éternelle auprès de Dieu.

Vous voyez qu’en à peine 5 versets, Jésus nous dit finalement un bon gros paquet de choses.

Et nous continuons alors notre texte, en lisant les versets 6 à 13.

Lecture Jean 17.6-13

Le Christ est effectivement venu dans le monde, il a fait connaître son message, des personnes ont crues en lui, ces personnes le suivent, comme leur maître. Ces personnes appartiennent au Christ, elles appartiennent à Dieu. C’est ce que dit Jésus « Je t’ai fait connaître aux hommes que tu as pris du monde pour me les donner. Ils t’appartenaient, et tu me les as donnés ».

Parce que lorsqu’on croit au message du Christ, lorsqu’on l’accepte, notre texte nous dit qu’on a accès à « la vie éternelle » auprès de Dieu. Mais on parle pas ici de « connaître Dieu » dans le sens d’un savoir, on parle de connaître dans le sens d’une relation. Dieu nous donne de le connaître, c’est-à-dire de vivre avec lui.

C’est pour ça que notre texte passe son temps à répéter le mot « donner ». Tout ce dont parle le Christ ici est un don de Dieu. Dieu nous donne le Christ pour qu’il vienne vers nous. Dieu donne au Christ des hommes qui croiront en lui. Dieu donne aux hommes la connaissance de lui-même. Dieu donne de pouvoir croire en lui. Et Dieu donne la vie éternelle à ceux qui le suivent.

Connaître Dieu, c’est pas quelque chose qui vient de nous. C’est un don, un cadeau. Et Jésus est venu nous faire connaître ce cadeau.

Mais. La venue du Christ n’est que temporaire. Et là, dans ce texte, il va bientôt partir, il va retrouver cette gloire qui était la sienne depuis avant les origines du monde. Et ses disciples, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Jésus s’inquiète pour eux. Alors il demande à Dieu de veiller sur eux.

Et c’est justement le sujet de la suite de notre texte. Et nous lisons les versets 14 à 19.

Jean 17.14-19

En Jésus, Dieu est venu dans le monde pour venir à la rencontre des humains. Mais les humains n’ont pas tous accepté le Christ. Certains l’ont rejeté, violemment. Et ils vont le rejeter jusqu’à le mettre à mort. Jésus le sait, et il a peur pour ses disciples. Parce que si le monde a rejeté le maître, ils vont forcément rejeter les disciples. Alors il demande à Dieu de les préserver du diable, les préserver du mal qui sévit dans le monde, et de les maintenir dans la vérité de Dieu malgré les épreuves.

Parce que, quand le monde vous pointe du doigt. Quand les gens se moquent de vous. Ou même quand ils en viennent à vous faire du mal à cause de votre foi. A cause de ce en quoi vous croyez. Il est toujours très tentant, et c’est normal, de renoncer à ce en quoi on croit.

Alors Jésus demande avant tout à Dieu de préserver ses disciples, pour que rien ne leur arrive. Mais aussi de les garder dans la vérité, pour qu’ils ne renoncent pas si jamais l’épreuve survient.

Au final, Jésus fait une séparation nette ici entre ses disciples et le reste du monde. Dans sa prière, il dit même que ses disciples n’appartiennent pas au monde. Alors ça parait étrange, parce que même si on croit en Jésus, même si on est chrétien, on habite bien dans le monde. On est citoyen d’un pays. On fait partie de l’humanité ! Alors pourquoi Jésus dit qu’on n’appartient pas au monde ?

Et bien souvenez-vous, dans le début de notre texte, Jésus déclare que ses disciples appartiennent à Dieu, et que Dieu les a donnés au Christ. Nous appartenons à Dieu, et à personne d’autre. Nous vivons une réalité terrestre, humaine, avec ses contraintes, ses autorités auxquelles nous devons nous soumettre. Mais nous ne leur appartenons pas. Nous appartenons à Dieu. Lui seul nous a libéré du mal. Lui seul a payé le prix fort pour nous racheter, nous pardonner, nous faire intégrer son peuple, nous donner accès à sa joie, sa paix, et à la vie éternelle auprès de lui. Alors oui, bien que vivant dans le monde, nous pouvons dire que nous n’appartenons pas au monde. Parce que nous appartenons à Dieu.

C’est ce que Jésus dit lorsque dans sa prière il déclare à Dieu « Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver ». Nous habitons ce monde, mais c’est Dieu notre seul maître. Parce qu’en Christ, nous lui appartenons.

Jésus fait une séparation entre ses disciples et le monde. Et pourtant, il demande à Dieu de ne pas nous retirer du monde. Il ne désire pas que nous nous retirions du monde. Et il va plus loin, lorsqu’il dit à Dieu « comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les y envoie ».

Non seulement Jésus ne désire pas que nous vivions en retrait du monde, attendant paisiblement la vie éternelle, en vivant cachés, entre nous. Au contraire, il désire nous envoyer dans le monde.

Mais pour quoi faire ? Et bien la réponse se trouve dans cette phrase : « comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les y envoie ». « Comme tu m’as envoyé ». Et comment Dieu a-t-il envoyé son Fils ? Pour quoi faire ?

Et bien souvenez-vous du début de notre texte qui disait ceci : « La vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ. J’ai fait connaître ta gloire sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée ».

Jésus est venu pour nous faire connaître qui est Dieu. Pour nous parler de lui. Pour nous permettre de le rencontrer. Et par sa mort sur la croix, il est également venu rendre possible cette rencontre en nous pardonnant de nos fautes. Il est venu nous donner accès à la vie éternelle auprès de Dieu.

Et ses disciples, dont Jésus parle, et bien ils reçoivent une mission identique. Faire connaître au monde qui est Dieu et qui est celui que Dieu a envoyé, Jésus-Christ, afin que tous les hommes puissent connaître Dieu et ainsi avoir accès à la vie éternelle auprès du Père.

Jusque-là ce texte était assez confortable pour nous, on nous parle d’avoir la vie éternelle avec Dieu, de connaître Dieu, d’être préservé du mal. Et puis là on sent la pression de la responsabilité qui commence à monter. On sent un côté « engagement personnel », le poids d’une « mission » qui nous tombe dessus. Et on peut toujours chercher à rejeter ce poids, à s’en délester.

On peut dire : « Oui, mais là Jésus est en train de parler de ses disciples de l’époque, quand il était en vie. Il est en train de parler de ses disciples à lui, qu’il va bientôt quitter. ». Et c’est vrai. Jésus ici est en train de parler des disciples qu’il va quitter. Jusque là il parle pas de nous, qui venons plus tard. Donc on peut se rassurer en se disant, « Ha, ok, il parle pas de nous, donc cette mission, c’est pas la nôtre, c’était celle des premiers disciples ».

Héhé, bien essayé, mais dommage. Parce qu’on s’est arrêté au verset 19, mais on va lire encore juste un dernier verset, celui qui suit, le verset 20, qui dit ceci.

Jean 17.20

Et si nous croyons, nous aujourd’hui. C’est sur la base de ce que nous raconte la Bible. C’est-à-dire sur le témoignage écrit direct des premiers disciples qui ont vécu ces évènements et qui nous les racontent encore aujourd’hui. Nous faisons partie de ceux qui croient en Jésus grâce au témoignage des premiers disciples.

Et donc la prière que Jésus adresse ici, elle nous concerne également. Les promesses de vie éternelle sont aussi pour nous. Et la mission qui est celle des disciples du Christ est aussi la nôtre.

Dieu nous envoie aujourd’hui dans le monde pour parler de Dieu autour de nous, dans nos familles, à nos amis, à nos collègues, à nos connaissances. Parce que si par notre témoignage ils en viennent à accepter Dieu, à croire en Jésus, et bien les promesses de vie éternelle seront pour eux également. Parce qu’ils connaîtront vraiment Dieu. Et le Christ nous l’affirme « La vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ ».

Les promesses sont belles, mais la mission peut sembler effrayante. Mais soyons rassurés, parce que le Christ lui-même prie constamment le Père pour qu’il nous préserve, nous accompagne, nous encourage et nous soutienne. La mission du Christ était bien plus effrayante que la nôtre et pourtant dans notre texte il nous dit que la joie qui est la sienne est une joie parfaite. Et dans notre mission, il demande également à Dieu à ce que cette joie soit la nôtre. La joie de connaître Dieu et son Fils Jésus-Christ, la joie des promesses de vie éternelle, la joie de pouvoir annoncer ce message autour de nous. La joie de vivre en tant que disciple du Christ.

Amen.

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