Soutien à l’Ukraine

Un Sauveur d’accord, mais pour qui?

Bonjour à tous.

Aujourd’hui nous sommes le 2ème dimanche de l’Avent.

Et le mot Avent veut dire « la venue ». Durant cette période, nous nous souvenons d’une attente, l’attente de la venue du Christ, de Jésus, le Sauveur, Dieu devenu homme.

Alors Jésus est déjà venu sur terre il y a plus de 2000 ans. C’est donc pas nous qui avons attenu sa venue, c’est les personnes qui ont vécu avant qu’il ne vienne. C’est de leur attente à eux qu’on se souvient durant la période de l’Avent. Mais c’est une attente qui nous concerne quand même nous aussi, parce qu’avant de quitter cette terre, le Christ a promis qu’il reviendrait, et cette 2ème venue nous l’attendons toujours.

Pour nous souvenir de cette attente, on a l’habitude, pendant la période de l’Avent, d’étudier ensemble des textes bibliques qui justement annonçaient la venue de Jésus. Et dimanche dernier, pour le 1er dimanche de l’Avent, Gérard a entamé ce cheminement en nous présentant des prophéties qui annoncent ce que ce Sauveur sera. Qui il sera.

Aujourd’hui, pour continuer notre attente, nous allons étudier ensemble des textes qui annonçaient ce que ce Sauveur devait faire, accomplir, réaliser. Et nous allons le faire pas à pas au travers de la lecture de 3 textes.

Tout d’abord, pour faire le lien avec la prédication de dimanche dernier, nous allons revoir rapidement un texte que Gérard avait déjà étudié la semaine dernière. Ce texte se trouve en Esaïe chapitre 11 les versets 1 à 5.

Lecture Esaïe 11.1-5

  • Le Germe viendra d’un arbre (Es 11)

Dans ce texte, ce Sauveur qui doit venir est présenté comme un rameau, une branche. En fait ici le peuple de Dieu est représenté par un arbre. C’est une image, hein. Ce peuple de Dieu, c’est celui avec qui Dieu a conclu une alliance dans l’Ancien Testament, c’est-à-dire le peuple d’Israël.

Le peuple de Dieu est donc comme un arbre, et de cet arbre doit pousser ou germer une branche qui, d’après le texte, portera du fruit. Et cette branche qui portera du fruit, ce sera le Sauveur promis. Le Christ.

Et déjà dans cette image il y a quelque chose d’intéressant.

Le texte nous dit que le Sauveur poussera sur le tronc du peuple de Dieu, qu’il naîtra de ses racines et qu’il portera du fruit.

Mais lorsqu’un arbre est en bonne santé, en temps normal, comment est-ce qu’il grandit ? Au printemps il fait des bourgeons, de ces bourgeons naissent des branches et des feuilles, et si c’est un arbre fruitier en bonne santé alors toutes ses branches donnent du fruit. Bernard, notre paysagiste, si jamais je dis une bêtise tu m’arrêtes. Mais jusque-là je pense que ça va.

Donc ce que notre texte nous dit du Sauveur, qu’il germe sur un arbre, qu’il pousse et qu’il donne du fruit, c’est en fait ce qui se passe normalement pour toutes les branches d’un arbre en bonne santé. Pour un arbre en bonne santé c’est quelque chose de banal, il n’y a rien d’extraordinaire, il n’y a aucun miracle là-dedans, pas de quoi faire une prophétie.

Si je regarde un arbre en bonne santé durant l’hiver, et que je commence à prophétiser qu’au printemps il donnera des bourgeons, des branches et des fruits, vous allez vous marrer. C’est pas une super la prophétie. C’est comme si durant la nuit j’annonçais qu’au matin le soleil allait se lever. C’est pas une prophétie, c’est juste normal.

Oui, pour un arbre en bonne santé, qu’un bourgeon apparaisse, puis germe, pousse et donne du fruit, c’est normal.

Mais ici, ce qui fait que ce texte est une prophétie formidable. Ce qui en fait un miracle. C’est que cet arbre sur lequel doit pousser ce germe est un arbre malade. C’est un arbre mort. Un arbre qui ne pousse plus et qui ne produit plus de fruit.

Lorsque le prophète Ésaïe écrit ce texte, l’arbre représente le peuple d’Israël. Un peuple avec lequel Dieu a conclu une alliance. Un peuple qui a promis à Dieu de lui rester fidèle pour toujours. Mais avec le temps, la Bible nous raconte que le peuple d’Israël s’est détourné de Dieu, il a abandonné l’alliance, il a rompu la promesse.

Tant que le peuple respectait cette alliance, Dieu promettait de faire de lui un arbre plein de vie, qui pousse et donne du fruit. Mais lorsque le peuple a rejeté Dieu, il a rejeté celui qui lui donnait la vie, et petit à petit il est devenu un arbre mort. Le peuple n’a pas été fidèle à sa promesse.

En revanche, Dieu, Lui, reste fidèle. Et il promet de ne pas totalement abandonner ce peuple. Il ne pourra pas sauver l’arbre tout entier, mais de cet arbre il fera repartir une branche, belle, saine et qui portera du fruit. De ce peuple qui le rejette, Dieu fera sortir un Sauveur.

Et que viendra faire ce Sauveur tant attendu ? Et bien c’est la suite de notre texte qui nous le dit.

Lecture Ésaïe 11.3-5.

Le Sauveur viendra établir la justice de Dieu. Il viendra séparer ceux qui sont fidèles à Dieu de ceux qui le rejettent. Il poussera depuis un arbre malade, non pas pour sauver l’arbre tout entier, mais pour préserver les parties encore saines. C’est-à-dire ceux du peuple qui restent fidèles à Dieu.

Il est temps alors de passer au 2ème texte que nous étudierons ce matin et qui développe un peu plus ce que nous venons de voir. Et ce texte se trouve toujours dans le livre d’Ésaïe, cette fois au chapitre 4, les versets 2 à 6.

Lecture Ésaïe 4.2-6.

  • Le Germe rendra saint le reste d’Israël (Es 4)

Ce texte nous présente à nouveau ce germe qui doit venir et qui portera du fruit. Mais cette fois il nous en dit plus sur ceux qu’il vient sauver.

Il nous dit que le germe viendra pour les survivants d’Israël, ceux qui subsisteront, ceux qui resteront à Sion. Le Sauveur doit venir mais uniquement pour une partie du peuple d’Israël.

Ce reste fidèle, cette partie du peuple qui n’a pas rejeté Dieu, notre texte nous apprend que leur nom est inscrit afin d’avoir la vie. C’est-à-dire que Dieu les a consignés, reconnus comme étant fidèles, et qu’il leur promet de ne pas les abandonner à la mort et de leur apporter la vie.

Dans le 1er texte que nous avons lu, il était dit que le Sauveur devait apporter la justice de Dieu. Et bien ici notre texte nous apprend que c’est ce reste fidèle qui sera déclaré saint, c’est-à-dire qu’il sera pur, juste, fidèle, consacré à l’Éternel.

Mais si quelques-uns seront déclarés justes, alors ça veut dire que les autres ne le seront pas. Au contraire, ils seront déclarés coupables d’avoir rejeté Dieu. Et effectivement notre texte nous dit que l’Éternel « aura lavé la souillure des filles de Sion et purifié Jérusalem ».

Le Sauveur doit venir apporter la justice de Dieu. Une justice qui béni, protège, sauve et fait vivre celui qui s’en remet au Seigneur, mais une justice parfaitement juste, qui ne commet pas d’erreur judiciaire, et donc qui ne déclare pas le coupable innocent. C’est ce que nous disait notre 1er texte d’Ésaïe 11, le Sauveur « ne jugera pas d’après les apparences, et n’arbitrera pas d’après des ouï-dire. » Mais « il jugera avec justice, et il arbitrera selon le droit ».

En fait, le Sauveur doit venir apporter la justice, mais une justice parfaitement juste, qui ne commet pas d’erreur judiciaire, et donc qui ne déclare pas le coupable innocent. Le coupable sera déclaré coupable, et ceux qui sont fidèles à Dieu seront déclarés justes.

Tout ça est expliqué dans cette prophétie où Dieu promet à ceux qui lui sont fidèles de les garder, de les protéger, de les préserver, de les maintenir dans sa présence. Il les guidera nous dit notre texte comme une nuée durant le jour, et comme une flamme durant la nuit.

Cette image de la nuée le jour et de la flamme la nuit pour guider le peuple de Dieu, ça fait référence à l’épisode de l’Exode, lorsque par Moïse Dieu a délivré son peuple de l’esclavage en Égypte, et pour les guider dans le désert il leur donnait une nuée le jour et une flamme la nuit. Et bien de la même manière Dieu continuera à guider le reste de son peuple, ceux qui lui sont fidèles, tout comme il a guidé Israël dans le désert.

Enfin, notre texte rajoute que pour ce reste fidèle, Dieu sera non seulement un guide, mais également un protecteur, on peut lire au verset 6 que Dieu sera « comme une cabane donnant de l’ombre pendant le jour pour protéger de la chaleur et servant de refuge, d’abri contre l’orage, contre la pluie. ».

Dimanche dernier Gérard nous a guidés dans la découverte de ce Sauveur, de sa personne, de qui il est. Aujourd’hui nous découvrons le but de sa venue : apporter au monde la justice de Dieu. Sauver, délivrer, bénir, protéger les justes, ce fameux reste qui est toujours fidèle à Dieu.

Ces textes nous le promettent, et c’est ce qui s’est passé. Le Sauveur, Jésus-Christ, est venu sur terre en naissant au sein du peuple d’Israël. Ce peuple qui avait fait une alliance avec Dieu, mais ce peuple qui ensuite rejetait Dieu et qui était comme un arbre malade.

Et bien de ce peuple, de cet arbre malade est sorti une branche, un rameau, un Sauveur. Un Sauveur juste et fidèle, qui obéissait à Dieu. Et qui venait apporter la justice de Dieu à tous les hommes.

Ce Sauveur, Jésus-Christ, est bien né dans le peuple d’Israël, comme les prophéties que nous avons lues l’avaient annoncé. C’est ce que nous fêtons d’ailleurs le jour de Noël. La naissance de ce Sauveur à Bethléem, dans le peuple d’Israël. Et c’est de cette attente dont nous parlons durant la période de l’Avent.

Le Sauveur est venu rencontrer ce peuple avec qui Dieu avait conclu une alliance. Et tout comme nous l’avons lu dans les prophéties d’Ésaïe, une partie du peuple a accueilli le Christ avec joie, une partie du peuple a reconnu en lui le Sauveur promis, une partie du peuple est restée fidèle à Dieu et a suivi ce Sauveur. Mais une partie seulement.

L’autre partie de ce peuple a rejeté Dieu, a rejeté le Sauveur que Dieu avait envoyé. Ils ne l’ont pas reconnu, ils ne l’ont pas accepté, ils l’ont rejeté.

Ces prophéties se sont bien accomplies pour Israël.

  • Au reste d’Israël seront ajoutés tous les peuples de la terre (Es 56)

Mais ça, ça concerne le peuple d’Israël à l’époque de Jésus. Ces prophéties jusque-là ne parlent pas de nous ! Et pourtant, moi aussi je veux suivre ce Sauveur ! Moi aussi je veux être fidèle à Dieu ! Moi aussi je veux le reconnaître et l’accepter dans ma vie ! Alors, est-ce que Dieu avait déjà prévu quelque chose pour moi, pour nous ?

Et bien c’est le moment de lire notre dernier texte de ce matin, qui est encore une prophétie du livre d’Ésaïe, cette fois au chapitre 56, tout d’abord les versets 1 et 2.

Lecture Ésaïe 56.1-2.

Oui, c’est bien de ça qu’on parlait, le Sauveur doit venir et faire justice. Mais jusque-là c’était annoncé que pour une partie du peuple de Dieu, le reste fidèle d’Israël qui suivrait Jésus. Et moi, qu’est-ce que Dieu a prévu pour moi ? Et bien poursuivons notre lecture un peu plus loin, toujours au chapitre 56, les versets 6 à 8.

Lecture Ésaïe 56.6-8.

Voilà ce que Dieu a prévu pour nous tous. Voilà ce que devait venir accomplir le Sauveur. Il devait rassembler le reste fidèle d’Israël, c’est-à-dire les 1ers croyants qui ont suivi le Christ durant sa vie. Mais à ce reste, Dieu promet d’en ajouter d’autres qu’il rassemblerait aussi. Notre texte nous dit de ces « autres » qu’ils sont « étrangers » au peuple de Dieu, et que le Temple du Seigneur sera appelé « La Maison de prière pour tous les peuples » !

Ces « autres », ces « étrangers », tous ces « peuples », qui ne font pas partie du reste fidèle d’Israël mais que Dieu promet d’ajouter à son peuple, c’est nous. Ce sont l’ensemble des croyants de tous les pays du monde. Ce sont tous ceux qui ont entendu la Bonne Nouvelle du Christ et qui ont accepté Jésus comme Sauveur et Seigneur !

Déjà dans les prophéties de l’Ancien Testament, avant même la venue du Sauveur, Dieu avait prévu de se constituer un nouveau peuple non seulement à partir d’un reste fidèle d’Israël, mais également en adoptant, en ajoutant à ce peuple tous les croyants de tous les peuples de la terre.

Les prophéties d’Ésaïe ne s’adressent pas à un Israël étatique. A un Israël politique. A un Israël en tant que nation. Elles s’adressent à une partie de ce peuple qui a reconnu en Jésus-Christ la venue du Sauveur que Dieu avait promis. Et ces promesses s’adressent également à nous, nous qui ne faisions pas partie du peuple de Dieu, mais nous qui avons cru en lui, qui l’avons accepté comme Sauveur, qui lui avons donné notre vie. Nous que Dieu a greffé à ce rameau sain qui porte du fruit. Nous que Dieu a adopté comme ses enfants, au sein de son peuple, au sein de sa famille.

Les prophéties du livre d’Ésaïe qui parlent du Sauveur, de sa venue, de sa mission. Ces prophéties annoncent déjà l’existence de l’Église !

Conclusion

L’Église : ensemble de tous les croyants de tous les temps et de toute la terre, c’est pas un accident. C’est pas un plan B.

Vous savez, beaucoup de chrétiens pensent que l’Église ne faisait pas partie du plan de Dieu à la base. Ces chrétiens croient que Dieu avait prévu de sauver Israël en tant que pays, c’est-à-dire tout ce peuple. Mais ça se serait finalement pas passé comme prévu, il y aurait eu un couac, parce qu’une grande partie d’Israël aurait, par erreur, rejeté le Sauveur qui était promis.

Du coup, Dieu serait passé à un plan B, qui est l’Église, sans que ce soit prévu au départ. Et l’Église ne serait qu’une parenthèse dans le plan de Dieu, une parenthèse qui dure tant que le peuple d’Israël continue à ne pas reconnaître le Christ comme Sauveur. Ces chrétiens pensent que l’Église est un accident.

Mais les prophéties que nous avons lues ce matin, ces prophéties nous montrent que nous ne sommes pas un accident. Dieu n’a jamais prévu de sauver un pays, une nation entière ! Non, il a prévu de sauver ceux parmi ce peuple qui resteraient fidèles. Ceux qui accepteraient le Sauveur, Jésus-Christ.

Ça démarre au sein du peuple d’Israël, effectivement, mais uniquement avec une partie de ce peuple, un reste fidèle. Et sur ce reste, Dieu a alors greffé tous les croyants de toutes les nations de la terre.

C’est pas un accident, c’est le plan de Dieu que l’Éternel nous annonce déjà dans les prophéties d’avant la venue du Christ.

L’Église n’est pas une parenthèse, elle est l’aboutissement des promesses merveilleuses que Dieu nous révèlent dans sa Parole. L’Église est l’aboutissement de toutes les promesses que Dieu a pu faire à Abraham, à Moïse, à David, et dans les textes que nous avons lu ce matin, au prophète Ésaïe.

Les plans de Dieu n’ont pas échoué. Au contraire, tout se déroule toujours selon le plan de Dieu. Nous en sommes la preuve aujourd’hui encore. Nous sommes la preuve de la grande fidélité de notre Dieu. Et, à l’exemple de ces promesses réalisées en Jésus-Christ, nous pouvons, dans notre vie aujourd’hui marcher avec l’assurance de la fidélité de Dieu. Avec l’assurance qu’il réalise toujours ce qu’il nous promet. Avec l’assurance que rien ne lui échappe. Et avec la certitude que les promesses qu’il nous a faites et que nous attendons toujours, comme celle du retour de son Fils et d’une vie éternelle auprès de lui, ces promesses-là, comme toutes les autres, se réaliseront à coup sûr.

Amen.

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