Soutien à l’Ukraine

Une attente pas si paisible que ça…

Bonjour à tous.

Aujourd’hui, c’est un peu particulier, parce qu’on est que le 3ème dimanche de l’Avent, il en reste encore 1 avant Noël. Et pourtant cet après-midi nous aurons la fête de Noël de notre Église.

Donc aujourd’hui on va se souvenir à la fois de l’attente de la venue du Sauveur, mais on va aussi se souvenir de cette venue, la naissance de Jésus. Du coup moi je suis un peu coincé. Je fais quoi, je vous parle de l’attente, ou de la venue ? Vous préférez quoi ?

Et bé moi, j’aime pas choisir, du coup on va parler des deux, à la fois de l’attente et de la venue du Sauveur promis.

  • Un Sauveur très attendu.

Alors pendant les 2 dimanches précédents avec Gérard on vous a lu des prophéties de l’Ancien Testament qui annoncent la venue du Sauveur, notamment dans le livre d’Ésaïe. Y en a aussi ailleurs dans la Bible, mais les prophéties qu’on vous a lues étaient essentiellement dans le livre d’Ésaïe. Et le prophète Ésaïe a vécu environ 700 ans avant Jésus-Christ.

Le peuple d’Israël a attendu 700 ans. Je sais pas si vous vous rendez compte. Un peuple qui croit en une promesse de Dieu pendant 700 ans. Génération après génération, pendant 700 ans ils se sont transmis une promesse.

Alors vous allez me dire, d’accord, ils se sont transmis une promesse de Dieu pendant tout ce temps. Mais est-ce qu’ils y croyaient vraiment ? Est-ce qu’ils l’attendaient toujours ? Ou est-ce qu’après autant de temps c’était pas devenu plutôt une sorte de folklore national pour les hébreux.

Et bien pour répondre à ça on va lire un texte assez court qui se trouve dans le livre des Actes. C’est un texte qui se passe un certain temps après la mort, la résurrection et la montée de Jésus au ciel. Ce texte nous raconte une discussion entre les responsables religieux juifs qui se demandent quoi faire des disciples de Jésus qui sont de plus en plus nombreux alors que Jésus n’est plus là. Ce texte se trouve en Actes chapitre 5, les versets 34 à 39.

Lecture Actes 5.34-39

Les responsables juifs discutent de quoi faire au sujet des disciples de Jésus qui sont de plus en plus nombreux. Ca les inquiète. Mais ils savent pas s’ils doivent laisser faire, ou intervenir.

Alors un de ces responsables juifs, Gamaliel, leur rappelle 2 exemples historiques récents. Enfin récents, à l’époque. Il leur parle d’un certain Theudas et d’un certain Judas le Galiléen. Alors ce Theudas on sait pas trop qui c’est. On en a pas de trace, à par ce texte.

Mais Judas le Galiléen on le connait très bien puisque l’historien juif du 1er siècle Flavius Josèphe a mis son histoire par écrit.

Theudas et Judas, c’est des personnes qui sont apparues quelques années avant le ministère de Jésus, et pas mal de gens les ont pris pour le fameux Sauveur qui était promis. Du coup beaucoup de gens les ont suivis, en tant que disciples, en pensant suivre le Sauveur qu’ils attendaient.

Et c’est pas les seuls, le même historien juif Flavius Josèphe raconte également la vie d’autres pseudo-messies qui apparaissaient par-ci par-là à l’époque.

Et ça, ça nous montre bien une chose. C’est que même 700 ans après les prophéties d’Ésaïe, le peuple d’Israël attendait le Sauveur avec une telle impatience que régulièrement ils croyaient le trouver un peu partout. Il suffisait qu’un personnage assez mystérieux et charismatique apparaisse pour que de suite il y ait des 100ènes de personnes qui le prennent pour le Sauveur.

C’est quelque chose d’assez fréquent quand on attend un évènement avec impatience. On se met au bout d’un moment à le voir partout, ou à voir des signes de son accomplissement un peu partout.

Alors, ça peut nous faire sourire. Mais ça nous arrive à nous aussi.

Les juifs de l’époque de Jésus attendaient un Sauveur avec tellement d’impatience qu’ils voyaient des signes de sa venue même là où y en avait pas. Mais nous, nous attendons également avec impatience le retour du Christ. Parce qu’il nous a promis de revenir. Et dès qu’un évènement grave se produit, j’entends systématiquement des chrétiens dire « ça y est, regardez, c’est un signe que le retour du Christ approche ! ».

Et c’est pas nouveau ! Ça fait presque 2000 ans que les chrétiens réagissent comme ça. A chaque grande guerre. A chaque épidémie. A chaque catastrophe. A chaque nouveau siècle. Et encore plus à chaque nouveau millénaire, depuis presque 2000 ans les chrétiens ne peuvent pas s’empêcher de voir des signes du retour du Christ un peu partout.

Pour des choses plus proches de nous, il y a 70 ans, combien de chrétiens étaient persuadés qu’Hitler était l’anti-Christ, et que le retour du Seigneur était proche. Aujourd’hui combien de chrétiens sont persuadés que Daech est l’anti-Christ, et que le retour du Seigneur est proche.

Nous ne sommes pas si différents que ça des juifs de l’époque de Jésus. Ils étaient dans une telle attente, qu’au final ils voyaient des signes un peu partout.

Une attente, si elle est vécue comme ça, n’est pas une attente paisible. C’est une attente vécue dans la crainte, dans l’impatience, dans l’appréhension, dans le doute. Vivre une attente en regardant toujours par-dessus son épaule pour voir si on a pas loupé un indice important, c’est pas vivre paisiblement cette attente. C’est être anxieux, angoissé, c’est surement pas être en paix.

C’est pour ça que le Christ n’a pas donné d’indices de son retour à ses disciples. Au contraire, il leur a dit en Luc 12 verset 40 « C’est à un moment que vous n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme reviendra ». Jésus nous l’affirme, nous ne pouvons pas deviner à l’avance le moment de son retour. Et c’est tant mieux. Parce que ça nous permet de vivre cette attente dans la paix.

S’il nous avait dit « attention, avant de revenir, je vous donnerai des signes, surtout les loupez pas ! Faites bien attention aux signes ». Et bé on serait en permanence à l’affut, dans l’angoisse de louper un signe, et on se mettrait à voir des signes partout, même là où y en a pas ! On ne pourrait pas vivre notre attente paisiblement, on vivrait dans une crainte permanente.

Mais le Christ nous rassure en nous disant « Vous inquiétez pas, je vais revenir, mais ne cherchez pas à savoir quand est-ce que je reviendrai, vous pourrez pas le deviner de toute façon ». En faisant ça, Jésus nous appelle à ne pas vivre dans l’angoisse de sa venue future, mais à vivre dans la paix de Dieu dans notre vie présente.

Nous pouvons vivre en paix avec Dieu, malgré les douleurs de ce monde. Même dans l’attente, nous pouvons être en paix. Et c’est ce que Dieu désire pour nous.

  • Un peuple qui doit être rassuré.

Les juifs avaient beaucoup de promesses sur ce Sauveur qui devait venir, du coup ils étaient dans l’angoisse, et ils avaient l’impression de le voir un peu partout. Ces fameux Theudas et Judas dont parle Gamaliel en sont des exemples.

Alors du coup, quand le Sauveur est effectivement venu, et bien il fallait pouvoir rassurer les gens, leur montrer que c’était bien lui dont parlait l’Ancien Testament. C’est bien lui que Dieu avait promis.

Et le début de l’Évangile de Matthieu justement fait ça. Il nous raconte la naissance de Jésus en nous montrant petit à petit que c’est bien l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament.

Lorsque Matthieu nous raconte qu’un ange vient voir Marie pour lui dire qu’elle sera enceinte et qu’elle donnera naissance au Sauveur, il montre que c’est l’accomplissement d’une prophétie en citant le prophète Ésaïe et en écrivant « 22Tout cela arriva pour que s’accomplisse cette parole du Seigneur transmise par le prophète : »23Voici, la jeune fille vierge sera enceinte. Et elle enfantera un fils que l’on appellera Emmanuel, ce qui veut dire : Dieu est avec nous. » ».

Lorsque Matthieu raconte que des mages sont allés voir le roi Hérode pour savoir où le Sauveur doit naître, il cite cette fois le prophète Michée et en écrivant « car voici ce que le prophète a écrit : « 6Et toi, Bethléhem, village de Judée, tu n’es certes pas le plus insignifiant des chefs-lieux de Juda, car c’est de toi que sortira le chef qui, comme un berger, conduira Israël mon peuple. » ».

Lorsque Matthieu raconte que Marie et Joseph doivent fuir en Égypte parce que le roi Hérode veut se débarrasser de Jésus, il montre à nouveau que ça répond à une prophétie en citant le prophète Osée et en écrivant « Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : J’ai appelé mon fils à sortir d’Égypte. ».

Lorsque Matthieu raconte que le roi Hérode, furieux, ordonne la mort de tous les enfants de moins de 2 ans à Bethléem, il montre encore que ça répond à une prophétie en citant le prophète Jérémie et en écrivant « 17Ainsi s’accomplit la parole transmise par Jérémie, le prophète : « 18On entend à Rama une voix qui gémit et d’abondants sanglots amers : Rachel pleure ses fils et elle ne veut pas se laisser consoler car ses fils ne sont plus. » ».

Le peuple d’Israël vivait dans l’angoisse de cette attente, l’attente de la venue du Sauveur. Alors l’Évangile de Matthieu veut rassurer. Ne vous en faites pas, regardez, la naissance de Jésus est bien l’accomplissement des promesses de Dieu dans l’Ancien Testament. L’attente est enfin finie, c’est le moment de l’accomplissement des promesses de Dieu.


 

  • Les détails de cette venue : légende ? Ou réalité ?

Et justement cet après-midi, c’est pas de l’attente qu’on va se souvenir, mais bien de la venue du Christ. De la naissance du Sauveur. Cette naissance de Jésus nous est racontée dans la Bible. C’est une histoire fabuleuse, il se passe plein de trucs, parfois miraculeux. Mais comme toutes les grandes histoires, on a tendance parfois, à force de la raconter, à rajouter des détails, à enjoliver le récit. Et le récit de la naissance de Jésus fait pas exception. On a la Bible qui nous raconte comment ça s’est passé, mais les hommes peuvent pas s’empêcher d’en rajouter.

Alors pour finir cette prédication de manière ludique, et pour nous préparer à nous souvenir ensemble cette après-midi de la venue de Jésus, et bien on va faire un petit test. Un petit quizz. Un quizz que j’ai intitulé « Biblique ? Ou pas biblique ? ».

En gros je vais vous donner des détails des évènements de la naissance de Jésus, et après je vais vous demander si ces détails sont bibliques ou pas bibliques. Faut pas répondre à haute voix, on triche pas, je vous ferai lever la main à chaque fois.

N’ayez pas peur, y a pas à avoir honte si on sait pas ou si on se trompe. Soyez juste honnêtes. Si vous pensez qu’un détail est raconté dans la Bible, levez la main quand je le demande, si vous pensez qu’il n’est pas biblique, levez la main quand je le demande. Regardez pas ce que font les voisins, et n’ayez pas peur de vous tromper. Ce qui compte, c’est qu’on apprenne « ensemble ». D’accord ? Je compte sur vous ? Alors c’est parti.

1-Un ange est venu annoncer à Marie qu’elle serait enceinte. Et si je vous dis que cet ange s’appelle Gabriel. Qui pense que c’est la Bible qui donne ce nom, levez la main ? Qui pense que ce n’est pas biblique ?

Et bien la réponse est : biblique ! On trouve ça dans l’Évangile de Luc au chapitre 1, le verset 26 « Six mois plus tard, Dieu envoya l’ange Gabriel dans une ville de Galilée appelée Nazareth, chez une jeune fille liée par fiançailles à un homme nommé Joseph ». L’Évangile de Luc nous dit bien que c’est l’ange Gabriel, par contre les autres Évangiles ne donnent pas ce détail.

Allez, 2ème question.

2-Marie et Joseph habitaient à Nazareth, mais ils ont dû aller à Bethléem pour un recensement. Et comme toute la maison était pleine, ils ont dû loger dans une étable. Et si je vous dis que dans l’étable il y avait un âne et un bœuf. Alors est-ce que ce détail des 2 animaux est biblique ou pas ? Qui pense que c’est biblique ? Qui pense que ce n’est pas biblique ?

Et bien la réponse est : pas biblique ! En effet la Bible ne nous parle pas d’animaux au moment de la naissance de Jésus. Mais comme l’Évangile de Luc nous dit que Marie dépose Jésus dans une mangeoire, on comprend qu’ils sont dans une étable, et donc on a imaginé qu’il devait y avoir des animaux, mais en fait on en sait rien. Et la première trace qu’on ait de ce détail d’âne et de bœuf date d’environ 600 ans après Jésus-Christ.

Allez une petite dernière.

3-La Bible nous raconte que des mages sont venus adorer l’enfant Jésus et lui offrir des cadeaux. Et si je vous dis que ces mages étaient 3. Est-ce que ce nombre de 3 est biblique ou pas ? Qui pense que c’est biblique ? Qui pense que c’est pas biblique ?

Et bien la réponse est : pas biblique ! Et oui, il n’y a que l’Évangile de Matthieu qui nous parle de la visite des mages et tout ce qu’il en dit c’est « Des mages venus d’Orient ».

La Bible ne nous dit jamais qu’ils sont des rois, c’étaient pas des rois, c’étaient des mages, c’est-à-dire des savants qui s’occupaient entre autre d’astronomie. C’est seulement au 10ème siècle qu’on a commencé à les représenter comme des rois.

La Bible ne nous dit pas non plus combien ils étaient. On pense souvent qu’ils étaient 3 parce qu’ils apportent 3 cadeaux à Jésus, de l’or, de l’encens et de la myrrhe, mais en réalité on sait pas combien ils étaient.

La Bible ne nous dit pas non plus leur nom. Vous savez, les fameux Gaspard, Melchior et Balthazar, et bien ça non plus c’est pas dans la Bible. C’est seulement au 6ème siècle qu’on a commencé à les appeler comme ça.

Et on dit souvent qu’un d’entre eux venait d’Afrique, un autre d’Asie, et le dernier d’Europe. Et bien ça aussi c’est faux, l’Évangile de Matthieu nous dit qu’ils venaient d’Orient. Et l’Orient dans la Bible, c’est généralement la Mésopotamie.

On pourrait continuer longtemps comme ça. On dit que Jésus est né en l’an 0, et c’est faux, il est probablement né vers l’an -6 ou -5. On dit que Jésus est né un 25 Décembre, ça aussi c’est faux. On connait pas le jour exact de sa naissance…

Au final, comme pour toutes les histoires qu’on raconte encore et encore chaque année, les hommes ont pas pu s’empêcher de rajouter des détails à l’histoire.

Mais même si le folklore populaire rajoute des choses qui sont fausses, ça enlève rien à la réalité de cette naissance. Cette naissance que nous raconte la Bible. Cette naissance qui est l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament. Cette naissance qui met fin à une attente, même si nous encore aujourd’hui nous attendons le retour du Christ.

Alors cet après-midi, durant notre fête de Noël, nous aurons l’occasion de nous réjouir ensemble de la venue au monde du Sauveur promis et de nous rappeler que Dieu reste fidèle dans notre histoire. Ses promesses se réalisent toujours.

Et pour déjà louer notre Dieu pour sa fidélité, j’invite la chorale à venir pour nous chanter un cantique qui nous dit ces paroles :

Tu es le soleil levant sur les ombres de nos vies,

Le trésor que nous cherchons, perle de grand prix.

Comment pouvons-nous te dire notre adoration ?

Reçois la reconnaissance de ta création.

De l’orient à l’occident, ton nom sera glorifié,

Au long des générations et dans l’éternité.

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