Soutien à l’Ukraine

Une nouvelle création

Bonjour à tous !

Oui, nous sommes le premier dimanche de cette nouvelle année 2016. Alors j’en profite pour à mon tour vous souhaiter à tous une Bonne Année !

Oui c’est une nouvelle année, mais en fait c’est pas si simple ! Parce que pour notre église, c’est pas le début d’une nouvelle année, vu que nos activités suivent le calendrier scolaire. Le début de notre année d’église, c’est en Septembre, pas en Janvier. Janvier c’est presque le milieu de notre année d’église. Donc aujourd’hui pour notre église c’est une nouvelle année qui commence au milieu de notre année en cours.

Alors du coup j’ai un peu galéré pour trouver quoi dire ce matin, parce qu’il faut que je parle de quoi ? De début ? Ou de milieu ?

Et finalement, vous commencez à bien me connaître, j’aime bien faire l’inverse de ce qui les gens attendent.

Alors en ce dimanche, qui est un début mais aussi un milieu, et bien nous allons parler d’une fin.

Et pour cela je vous invite à suivre la lecture d’un texte dans la 2ème épître de Pierre, au chapitre 3, les versets 8 à 15.

Lecture 2Pierre 3.8-15a.

C’est un texte assez chargé, on va pas tout décortiquer en détail, mais j’aimerais surtout en tirer 3 choses pour nous ce matin.

  • Une fin programmée.

Tout d’abord, et c’est ce que j’avais annoncé avant de lire le texte, nous allons parler de la fin. Parce que le thème central de ce texte, c’est la fin des temps.

Et si notre texte nous parle d’une fin pour notre monde, pour cette terre, et bien c’est avant tout parce que ce monde aura une fin.

Et même si ça parait évident, je pense que de nos jours il est très important de le rappeler. Parce que nous vivons dans une société qui est très paradoxale sur ce sujet. Pourquoi est-ce que je dis paradoxale ?

Et bien tout d’abord parce que le sujet de la fin du monde fascine énormément. Regardez le nombre de films à gros budgets qui sortent et qui parlent de catastrophe à l’échelle planétaire entraînant la fin du monde. Je pense à « Deep Impact » ou « Armageddon » avec des météorites qui menacent de détruire le monde. Je pense au film « Le jour d’après » qui se base sur un dérèglement climatique catastrophique à l’échelle mondiale. Je pense également au film « 2012 » qui part d’un dérèglement du noyau terrestre qui finalement ravage la planète entière.

Bref le sujet de la fin de notre monde est utilisé à foison, il fascine. Mais, et c’est là où ça devient paradoxal, à chaque fois que les humains imaginent la fin du monde, dans un film, un livre ou un jeu vidéo, il y a « toujours » un après. C’est jamais une fin totale. Il y a toujours un petit groupe de gens qui en réchappent, et qui vivent alors dans ce qu’on appelle « un monde post-apocalyptique ». C’est-à-dire qu’ils vivent dans les ruines de notre monde ravagé.

Et c’est ça qui est paradoxal. La fin du monde fascine nos contemporains, mais en même temps ils refusent d’être réellement confrontés à l’idée d’une fin du monde définitive. Il leur faut toujours un espoir de pouvoir s’en sortir. Ok la planète peut être complètement déréglée, mais on s’en sortira quand même. Et même si notre planète est détruite, on partirait alors dans l’espace, on trouverait un moyen de s’en sortir.

Notre société a cela de paradoxal qu’elle est fascinée par le sujet de la fin du monde, mais qu’en même temps elle refuse de s’y confronter réellement, totalement.

La Bible, et notre texte notamment, nous parlent également d’une fin du monde. Mais pas d’une fin partielle. C’est une fin totale. Cette terre, cet univers, cette création toute entière, notre texte nous affirme qu’ils finiront par ne plus exister. Et je vous relis ce passage.

Lecture v10b.

Il n’y aura pas de petit groupe de rescapés pour vivre dans un monde post-apocalyptique, puisque la terre ne sera plus. Il n’y aura pas de fuite possible sur une autre planète, parce que l’univers ne sera plus.

Nos contemporains ont l’intuition très juste que ce monde finira par passer, par ne plus être. Mais ils ont peur de ce que le mot « fin » peut réellement signifier pour eux. Alors ils préfèrent espérer survivre à cette fin.

  • Une nouvelle création.

Alors, ils ne se trompent pas totalement. Ils se trompent s’ils espèrent survivre à cette fin dans la création actuelle. Cette création ne sera plus, donc il n’y aura pas de suite possible, ce sera juste la fin.

Mais si nos contemporains espèrent juste continuer à vivre, là ils ne se trompent pas totalement. Parce que notre texte nous affirme ceci au verset 13.

Lecture v.13.

Effectivement il y aura une suite, oui ce ne sera pas la fin de toute chose. Mais ce ne sera pas une suite au monde que nous connaissons, lui n’existera plus. Ce sera nous dit notre texte « un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habitera ». Ce sera une nouvelle création. Pas la suite de l’ancienne création. Mais une nouvelle création.

Et qu’est-ce qu’elle aura de différent de l’ancienne ? Et bien principalement nous dit notre texte que la justice de Dieu habitera cette nouvelle terre. Ce ne sera plus un monde injuste, rempli de mal, de douleur et de souffrance. Ce ne sera pas non plus ce que beaucoup de gens imaginent, une sorte de paradis lumineux dans les nuages où les humains vivraient comme des angelots tous nus.

Non, ce sera une nouvelle création, un ciel et une terre tous neufs, et dans lesquels il n’y aura plus de mal. Parce que la justice de Dieu, c’est-à-dire le bien, habitera pleinement ce nouveau monde.

Je suis d’accord avec nos contemporains, imager une fin définitive, sans survie possible, c’est flippant, donc je comprends qu’ils se sentent obligés d’imager des survivants. Mais ce que nous promet notre Dieu dans la Bible, cette nouvelle création sans le mal, je trouve ça quand même vachement plus rassurant et encourageant que la perspective d’un petit groupe de survivants qui devrait galérer dans un monde post-apocalyptique.

Oui la Bible exprime sans détour ce que les humains redoutent, cette fin définitive. Mais elle leur apporte également un merveilleux encouragement, une superbe espérance. Alors pourquoi les humains ne s’en remettent pas tout simplement à cette espérance dont nous parle la Bible ?

Et bien justement parce que cette nouvelle création vivra dans la justice de Dieu. Et donc ceux qui pourront y vivre devront être déclarés justes devant Dieu.

Aïe. Là ça coince, parce que si on a ne serait-ce qu’un soupçon d’humilité et d’honnêteté, on est forcé de reconnaître que nous sommes tout sauf totalement justes. Durant notre vie nous nous rendons coupables de tout un tas de choses plus ou moins grandes. Des choses bien souvent pas très graves, du coup on essaye de se persuader que ce n’est rien. Mais au fond de nous, on ressent quand même que ces choses sont le mal.

Dans la célèbre pièce de théâtre d’Edmond Rostand intitulée « Cyrano de Bergerac », il y a une tirade qui m’a toujours frappé. Elle se trouve dans l’acte 5 scène 5, c’est une tirade du Duc de Guiche. Pour ceux qui ne connaissent pas la pièce, le Duc de Guiche, qui est comte au début puis qui devient duc, c’est en quelque sorte l’ennemi de Cyrano durant toute la pièce. C’est son opposé. Cyrano n’a rien, il est seul, pauvre, il n’a que sa liberté. De Guiche lui a tout, il a réussi sa vie, il est un personnage important du royaume. Et il n’a jamais vraiment rien fait de terriblement mauvais dans sa vie. C’est pas un personnage cruel. Il a un peu le rôle du méchant, alors qu’il est pas vraiment méchant. Et voici ce qu’il dit dans cet Actes 5 scène 5.

Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,

On sent, – n’ayant rien fait, mon dieu, de vraiment mal ! –

Mille petits dégoûts de soi, dont le total

Ne fait pas un remords, mais une gêne.

Ce que ressent ce personnage, c’est je pense ce que peut ressentir la majorité des êtres humains. On sait qu’on est pas mauvais. On est des personnes de bien. On a pas forcément de remords profonds. Mais on sait pourtant que toute notre vie, tous nos actes, toutes nos pensées ne sont pas faits uniquement de bien. Il y a aussi du mal dans tout ça. C’est ce dont parle le Duc de Guiche : « On sent, – n’ayant rien fait, mon dieu, de vraiment mal ! – Mille petits dégoûts de soi, dont le total Ne fait pas un remords, mais une gêne. ».

Cette gêne, c’est celle de se savoir injuste, coupable. Cette gêne, c’est celle de savoir que dans cette magnifique nouvelle création dont nous parle Dieu dans la Bible, cette création où la justice de Dieu habitera, nous ne devrions normalement pas avoir notre place. Parce que totalement juste, nous ne le sommes pas.

Les humains ne sont pas rassurés par la beauté de cette espérance que l’on trouve dans la Bible, parce qu’ils se savent injustes, indignes de vivre dans un monde tellement parfait. Ils préfèrent imaginer survivre dans un monde en ruine, post-apocalyptique, parce que ça correspond plus à ce que nous sommes.

Mais Dieu le sait très bien que nous ne sommes pas totalement juste. Et c’est pas un sadique qui viendrait nous mettre sous le nez un truc merveilleux auquel on aurait pas droit.

Parce ce que si effectivement nous sommes injustes, Dieu a fait en sorte que nous puissions être déclarés justes, et même gratuitement.

On a rappelé il y a quelques jours, dans la période de Noël, qu’il y a plus de 2000 ans, Dieu est devenu un homme, Jésus-Christ. Il l’a fait pour venir à la rencontre des hommes, pour leur faire découvrir qui il est, pour les enseigner, les guider, mais également pour venir payer à notre place le prix de cette injustice qui est la nôtre.

Et depuis lors, si nous nous en remettons à lui. Si nous le reconnaissons comme notre Sauveur, si nous lui donnons notre vie, nous sommes au bénéfice de sa justice. Nous sommes pardonnés, déclarés justes devant Dieu gratuitement en Jésus-Christ.

Et si nous sommes déclarés justes, et bien alors cette nouvelle création dans laquelle la justice de Dieu habitera, cette nouvelle création dans laquelle nous n’avions pas notre place, nous y avons enfin accès. Et Dieu nous promet de pouvoir y vivre éternellement dans le bien, dans la paix, sans le mal, dans sa présence.

  • Une attente active.

On en vient alors à la dernière chose que je voudrais retenir de ce texte ce matin. Et je vous relis les versets 9 et 15.

Lecture v.9, 15.

La promesse qui nous est faite dans la Bible, la venue de ce monde de paix et de justice, elle s’accomplira avec certitude !

Mais alors, pourquoi est-ce que Dieu attend ? Qu’est-ce qu’il attend ? Pourquoi ce monde de souffrance continue-t-il ?

Et bien tout simplement parce que Dieu veut qu’un maximum de personnes puissent avoir accès à cette nouvelle création qui doit venir. Il veut qu’un maximum de personnes accepte le Christ comme Sauveur et Seigneur. Il veut qu’un maximum de personnes soit pardonné, justifié, et qu’ils aient leur place sur cette nouvelle terre pour l’éternité.

Et c’est là où « nous » devons arrêter de seulement attendre la venue de cette nouvelle terre. Parce que pour que les humains se tournent vers Dieu et acceptent le Christ, il faut avant tout qu’ils entendent parler de lui. Qu’ils entendent la Bonne Nouvelle que Dieu a pour les humains. Il faut des témoins qui puissent aller vers les gens pour leur témoigner en paroles et en actes de tout l’amour que Dieu a pour eux.

Et cette tâche de témoignage, c’est celle que Dieu a confiée à son Église. C’est notre rôle, à chacun, à la fois individuellement mais aussi collectivement, tous ensemble.

Notre attente n’est pas une attente passive, c’est une attente qui doit nous mettre en marche. Notre attente ne doit pas nous faire regarder uniquement vers cet avenir promis. Elle doit nous pousser à vivre, dans le présent, une vie pleine et entière qui témoigne de ce que le Christ a fait pour nous.

En ce début d’année, qui est également le milieu de notre année d’Église, il est bon de se rappeler que cette fin, cette espérance promise par Dieu doit rester notre but, notre vision d’Église. Elle doit nous mettre en marche dans le présent pour nous amener à vivre pleinement notre identité de Fils et de Filles de Dieu, notre rôle de témoins de la Bonne Nouvelle.

Et je terminerais par ces quelques paroles de notre texte.

Lecture v.11-12.

Que Dieu nous aide, dans nos vies et en Église, à rester attacher à lui, à vivre cette vie faite de bien qu’il désire pour nous, et à hâter la venue du Seigneur comme le dit l’apôtre Pierre. A hâter la venue du Seigneur par l’annonce de sa Parole.

Amen.

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