Soutien à l’Ukraine

Une puissance bien cachée…

Bonjour à tous. Après la prédication, nous allons avoir un retour qui sera fait sur le dernier synode national de notre Union d’Églises qui a eu lieu il y a deux semaines. On prendra le temps de vous faire un bon retour, parce que ce Synode a réellement été… historique.

Mais je fais pas de spoil, ce retour viendra tout à l’heure. En attendant, avant de parler du synode, on va parler un peu de nous. De nous qui sommes assemblés ici ce matin.

Alors nous sommes, quoi, j’ai pas vraiment compté, mais une 60ène ? Environ ? C’est très correct, mais on peut pas non plus parler de foule. Rien qu’en regardant notre nombre, on voit déjà une limite forte à ce que nous sommes capables de faire ensemble.

En plus il faut ajouter à ça qu’on est extrêmement différents les uns des autres. Nous venons d’un peu partout en France, voir d’autres pays du monde. On pense pas pareil, on n’aime pas les mêmes choses… Nous sommes très différents. Et c’est une richesse, je le crois sincèrement, mais ça peut aussi être parfois une limite à ce que nous sommes capables de faire ensemble.

Bon, jusque là, c’est pas très glorieux. Pas très encourageant non plus. Mais maintenant, je vais vous demander de voir les choses autrement. Et pour vous aider à voir les choses autrement, je vais vous demander, de fermer les yeux. Allez-y. Et interdiction de dormir. C’est bon, personne ne triche ?

Alors ça peut sembler bizarre de fermer les yeux pour « voir ». Mais c’est justement parce que ce dont on va parler maintenant ne se voit pas avec les yeux.

Pensez à cette assemblée que nous sommes, cette assemblée dont nous avons parlé. Petite en nombre, diverse dans sa composition. Pensez-y. Vous la voyez ? Dans vos têtes ?

Alors maintenant, imaginez qu’en chacune des personnes de notre assemblée, en chacun de nous, vous compris. Imaginez qu’une puissance capable de changer le monde entier soit en train d’agir. Une puissance qui est sans limite. Une puissance parfaitement tournée vers le bien, vers l’amour, vers la compassion. Une puissance qui surpasse toutes les forces visibles ou invisibles.

Est-ce que vous arrivez à l’imaginer ? C’est pas facile, ça nous dépasse. Ca parait irréel. Et pourtant. Et pourtant…

Et je vous invite à rouvrir les yeux. Gardez en tête cette image de cette puissance qui agit en nous. Et nous allons maintenant lire ensemble un texte de l’épître de Paul aux Éphésiens qui nous parle justement de ce sujet.

Lecture Éphésiens 1.17-22.

Cette puissance dont nous avons parlé. Cette puissance dont parle l’apôtre Paul, ce n’est pas une puissance qui nous appartient, que nous maitrisons, on n’est pas des super-héros. Mais c’est tout simplement Dieu. C’est Dieu qui agit à l’intérieur de chacun des membres de son peuple. A l’intérieur de chacun des croyants. Cette puissance, c’est Dieu en nous par son Esprit.

Et c’est d’une telle importance pour nous que Paul en fait le sujet de sa prière dans ce texte. « Je demande que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui possède la gloire, vous donne, par son Esprit » ! Cette puissance envers nous, c’est l’objet de la prière de Paul. Et dans cette prière, nous allons voir ensemble 3 choses au sujet de cette puissance :

– elle surpasse tout ce qui existe

– elle nous est donnée, à nous les croyants, et à l’ensemble de l’Église du Christ

– elle a pour but de nous faire connaître Dieu, son amour, sa volonté, et de nous faire agir selon la volonté de Dieu

Une puissance qui surpasse tout.

Tout d’abord, voyons ce que Paul nous dit de l’immensité de cette puissance.

Il nous parle tout d’abord de son « extraordinaire grandeur ». Ca reste un peu vague. Mais il ne s’arrête pas là, il sait qu’on a besoin de concret, alors il nous donne un exemple de comment cette puissance s’est mise en action. Il nous dit : « Cette puissance, en effet, Dieu l’a déployée dans toute sa force en la faisant agir dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les morts et l’a fait siéger à sa droite, dans le monde céleste ».

Le récit biblique nous raconte comment le Christ est mort à notre place, pour notre salut. Il nous raconte également comment le Christ est ensuite revenu à la vie, il est ressuscité ! C’est un miracle incroyable, vous en conviendrez. Et bien Paul nous affirme que le Christ est revenu à la vie par l’action de cette puissance, par l’action du Saint-Esprit qui agissait en lui.

Lorsque cette puissance agissait dans le Christ, elle a permis qu’il revienne d’entre les morts. Qu’il ressuscite pour une vie éternelle à passer avec le Père.

Mais c’est pas tout. C’est déjà incroyable, mais ça ne prouve pas forcément que cette puissance est la plus grande parmi tout ce qui peut exister.

C’est pour ça que Paul enchaîne « Cette puissance, en effet, il l’a déployée dans toute sa force en la faisant agir dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les morts et l’a fait siéger à sa droite, dans le monde céleste. Là, le Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté ; au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir. Dieu a tout placé sous ses pieds ».

Cette puissance, la puissance de Dieu par son Esprit, c’est non seulement elle qui a agit en Christ pour le ramener à la vie. Mais c’est également elle qui a agi en Christ pour lui donner l’autorité suprême, le règne, la gloire sur tout ce qui existe ou même pourrait exister.

Et il n’est pas juste au-dessus, non Paul nous dit qu’il est placé BIEN au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté ; au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir.

C’est par la puissance de Dieu, Dieu le Saint-Esprit, que le Christ, Dieu le Fils, règne aux côté du Père sur tout ce qui existe ou qui est encore à venir.

Voila comment l’apôtre Paul vient nous faire prendre conscience de l’immensité, de l’infinie grandeur de la puissance du Saint-Esprit. Elle dépasse tout. Parce qu’elle vient de Dieu lui-même. Parce qu’elle est Dieu lui-même. Dieu le Saint-Esprit.

Elle est donnée aux croyants et à l’Église du Christ.

Mais la grandeur de Dieu ne s’arrête pas là. En j’en viens à mon deuxième point. Parce que cette puissance qui agit en Christ, qui agit en Dieu, l’apôtre Paul nous l’affirme, elle agit également dans l’Église du Christ, et donc aussi en chacun des croyants.

Regardez ce que Paul dit au sujet du Christ, ce Christ en qui agit continuellement cette puissance extraordinaire. Il nous dit « Dieu a tout placé sous ses pieds, et ce Christ qui domine toutes choses, il l’a donné pour chef à l’Église ».

Celui qui rassemble les croyants en un seul peuple, qui les unit en une famille, celui qui pardonne, qui sauve, qui donne la vie et qui règne, le Christ, est également le chef de ce peuple, le chef de l’Église. Et lorsque l’apôtre utilise l’image du corps. Lorsqu’il nous dit que l’Église est le corps du Christ. C’est une image, bien sûr, mais qui nous fait comprendre que la puissance agissante en Christ va bien sur agir de la même manière dans son corps qu’est l’Église.

Elle va donc agir en chacun des croyants, individuellement, mais également collectivement, lorsque ces croyants se rassemblent pour servir Dieu, pour annoncer sa Parole, pour manifester son amour.

Et là vous me direz « non mais c’est pas dans le texte, tu extrapoles, c’est pas marqué que cette puissance de l’Esprit de Dieu agit aussi dans les croyants.

Et bien regardons ce que Paul nous disait au verset 19. Il nous parlait de « l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui ».

Le Saint-Esprit agit aujourd’hui, à chaque instant, à ce moment présent, il agit en chacun des croyants. Cette puissance qui a ramené le Christ d’entre les morts, cette puissance qui l’a élevé à la droite du Père, cette puissance qui lui a donné la domination sans partage sur tout ce que nous pouvons concevoir et même au-delà… Cette puissance agit de la même manière à l’intérieur de chacun des croyants.

Et c’est fou à quel point bien souvent on n’en a tellement pas conscience. C’est fou ce que nous, disciples du Christ, nous pouvons être timorés. Combien parfois, nous désir agir pour Dieu, mais nous n’osons pas. Parce que nous savons que nous ne sommes pas capables. Et c’est vrai. Regardez nous ! Nous ne sommes pas grand-chose.

En revanche, Dieu peut tout ! Et sa puissance qui surpasse tout, il la fait agir en nous. Pour que de notre faiblesse puisse jaillir sa gloire.

Le théologien John Stott a été réellement émerveillé par cette épître de Paul aux Éphésiens. Émerveillé, et en même temps attristé de voir tant de peur et de crainte chez ceux à qui Dieu a pourtant tout donné ! Et dans son commentaire de l’épître aux Éphésiens, John Stott écit ceci :

« Combien, en comparaison, notre propre vision est étriquée, notres esprit petit et notre horizon limité ! Nous ramenons tout si facilement et si naturellement à nos petites personnes ! (…) Si nous partagions la perspective de l’apôtre, nous nous associerions à sa louange. (…) Notre vie deviendrait adoration, et nous bénirions constamment Dieu de nous avoir si richement bénis en Christ. »

Si seulement nous pouvions prendre pleinement conscience de ce que désire faire cette puissance dans nos vies. C’est le cri du cœur de John Stott. Mais c’est aussi celle de l’apôtre Paul dans notre texte où il demande à Dieu d’ « illuminer ainsi votre intelligence afin que vous compreniez ». Afin que nous comprenions ! Que nous comprenions, selon les mots de l’apôtre, quelle est l’espérance fabuleuse du salut que nous avons en Jésus-Christ. Que nous comprenions la glorieuse richesse de l’héritage qui nous attend dans la vie éternelle. Et que nous comprenions quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui.

Une puissance qui nous fait comprendre et agir.

Et j’en viens alors à mon troisième point. Le but de cette puissance agissante en nous, c’est avant tout de nous amener à comprendre. Et voici quelle est la prière de l’apôtre Paul :

« Je demande que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui possède la gloire, vous donne, par son Esprit, sagesse et révélation, pour que vous le connaissiez ; qu’il illumine ainsi votre intelligence afin que vous compreniez ».

L’Esprit agit en nous avant tout pour nous faire connaître Dieu le Père. Pour nous faire comprendre qui il est. Pour nous faire comprendre l’ampleur de ce qu’il a fait pour nous en Jésus-Christ. Et qu’ainsi nous comprenions quelle est notre espérance, quel est notre héritage, et quelle est la puissance par laquelle Dieu agit en nous.

C’est étrange. On aurait plutôt pensé que cette puissance viendrait nous faire faire des choses extraordinaires ! Nous faire réaliser des miracles ! Nous faire déplacer des montagnes, changer le monde, arrêter les guerres, multiplier la nourriture pour mettre fin à la famine, annoncer l’Évangile à toutes les nations avec une autorité incroyable !

Ces choses ne sont pas trop grandes pour l’Esprit de Dieu, lui qui en Christ domine sur tout ce qui peut exister.

Mais il ne désire pas agir en nous comme un marionnettiste tirant les fils de ses marionnettes. Il désire avant tout nous faire comprendre. Nous faire grandir, dans notre foi. Grandir dans notre connaissance de Dieu. Grandir dans notre maturité spirituelle. Grandir dans notre vie de disciple. Grandir dans notre vie d’Église !

Pour qu’alors, enfin, avec nous et en nous, saisis au plus profond de nous-mêmes par l’amour et la puissance de Dieu, nous décidions de nous mettre à son service dans tous les aspects de notre vie. Notre vie individuelle, mais également dans toutes les actions et dans les tous les objectifs de notre communauté. Là, alors, nous verrons Dieu agir à travers nous avec puissance. Et nous, nous sachant si petits et impuissants, comme le disait John Stott, « nous nous associerons à sa louange. (…) Notre vie deviendra adoration, et nous bénirons constamment Dieu de nous avoir si richement bénis en Christ. »

J’ai choisi ce texte, et j’ai choisi ce thème, parce que c’est ce réveil, cette compréhension, qui est en train enfin de naître au sein de notre Union d’Église dont nous allons vous faire un retour à la suite de cette prédication.

Mais c’est avant tout à notre communauté et à chacun d’entre nous que ce message et cette prière de l’apôtre Paul sont adressés. Alors où en sommes-nous ? Est-ce que jour après jour nous travaillons avec l’Esprit de Dieu pour grandir en connaissance, en foi, en œuvres bonnes et en amour ?

Et je terminerais simplement par cette autre prière de l’apôtre Paul, dans cette même épître aux Éphésiens, au chapitre 2.

Lecture Éphésiens 2.14-21.