Soutien à l’Ukraine

Vivre la paix de Dieu malgré les soucis…

Bonjour à tous. La semaine dernière nous avions pris l’exemple d’Abraham pour parler de la vie spirituelle et de la relation à Dieu. Nous y avions vu que la pratique la plus nécessaire dans la vie spirituelle, c’est tout simplement la présence de Dieu. S’accoutumer à sa présence. Lui parler de manière constante, sans forcément de règle très précise.

Et aujourd’hui, nous irons un peu plus loin dans cette réflexion. En effet dans toute relation, le but, c’est finalement la construction d’une confiance mutuelle. Parce que seule cette confiance mutuelle peut permettre de vivre cette relation dans la paix.

Et bien avec Dieu, ce n’est pas différent. Si nous sommes appelés à pratiquer la présence de Dieu quotidiennement, c’est pour faire grandir la confiance que nous avons en lui, et pour ensuite vivre notre quotidien dans cette confiance, et donc dans la paix que notre relation à Dieu nous procure.

La confiance en Dieu et la paix que Dieu nous donne sont étroitement liées. L’un va difficilement sans l’autre. Et la paix, c’est un des sujets principaux dans la Parole de Dieu. Le mot « paix » revient 90 fois juste dans la Nouveau Testament. C’est un mot très présent. C’est même un des buts de Dieu en Jésus-Christ, venir instaurer la paix entre Lui et nous, pour ensuite pouvoir nous donner de vivre sa paix au quotidien.

C’est même un des cadeaux que le Christ promet à ses disciples avant son arrestation et sa mort. En Jean chapitre 14 il leur dit « Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. C’est pourquoi, ne soyez pas troublés et n’ayez aucune crainte en votre cœur ».

La paix, nourrie de notre confiance en Dieu, c’est quelque chose que le Seigneur nous promet jusque dans l’éternité. Mais c’est avant tout un cadeau qu’il veut pour nous dès aujourd’hui, dans notre quotidien, dans le présent, à chaque instant. C’est un cadeau pour maintenant ! Alors pourquoi j’ai souvent du mal à le vivre ? Qu’est-ce qui pourrait m’empêcher de vivre la paix de Dieu dans le présent de ma vie ?

Pour y réfléchir, j’aimerais que nous lisions ensemble un Psaumes, le Psaumes 42.

Lecture Psaumes 42.

L’auteur commence ce Psaumes par affirmer que ce qu’il désire plus que tout, c’est vivre dans la présence de Dieu. « Comme un cerf qui soupire après l’eau des ruisseaux, de même je soupire après toi, ô mon Dieu. J’ai soif de Dieu, du Dieu vivant ! Quand pourrai-je venir et me présenter devant Dieu ? ».

Le psalmiste est comme nous, il désire vivre dans la présence de Dieu, il veut recevoir sa paix dans le présent. Mais visiblement, il n’y arrive pas. « Mes larmes sont le pain de mes jours comme de mes nuits. Sans cesse, on me répète : « Ton Dieu, où est-il donc ? » ».

Ce Psaumes, c’est la prière d’un croyant qui n’arrive plus à vivre dans la paix du Seigneur au quotidien. Et il peut nous aider à comprendre pourquoi peut-être nous aussi également cela nous arrive. Et les raisons peuvent être multiples.

  • Se complaire dans le passé, ou rêver à l’avenir.

Une première possibilité, nous la trouvons au verset 5. « Avec quelle émotion je me souviens du temps où, avec le cortège, je m’avançais, en marchant à sa tête vers le temple de Dieu, au milieu de la joie et des cris de reconnaissance de tout un peuple en fête. »

C’est un réflex pour l’être humain. Quand ça va mal dans notre présent, nous avons pour habitude de tourner nos pensées vers le passé, ou vers l’avenir.

Lorsqu’on fuit le présent pour vivre dans les doux souvenirs du passé, on appelle ça la nostalgie. On repense à des moments plus paisibles, plus heureux, tout semblait plus simple. On regrette des temps ou des lieux auxquels on associe des sensations agréables. On rumine, on triture le passé avec regret. Parce que notre présent nous semble plus difficile, plus sombre.

C’est un réflex humain, et le psalmiste le fait ici dans ce verset 5. Son présent est difficile, alors il repense aux joies et à la paix du passé.

Mais pour vivre la paix de Dieu dans notre quotidien, il faut avant tout accepter de fixer notre regard sur notre condition présente. En regrettant un passé qui nous semblait bien plus beau, on se coupe du présent. On se coupe de la relation à Dieu dans le présent. On se coupe de la paix de Dieu dans le présent. C’est dans le quotidien de sa vie que le disciple du Christ est appelé à apprendre la confiance en Dieu.

D’ailleurs le psalmiste a dû se faire violence pour s’adresser à lui-même, arrêter de ressasser le passé, et faire revenir ses pensées dans le temps présent au verset 6, « Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, car il est mon Sauveur ».

L’auteur de ce Psaumes a dû se gronder intérieurement, se dire « ça suffit ! A quoi ça sert de se perdre dans un bonheur passé. C’est maintenant que je dois mettre ma confiance en Dieu. Il est mon Sauveur ! Et je peux le louer également dans le présent ».

C’est bien dans le présent que l’on doit espérer en Dieu pour lutter contre l’abattement moral qui peut nous gagner lorsque le quotidien est difficile. Mais ce n’est pas si simple. La tentation est grande de se complaire dans le passé. Et lorsque nous arrivons à nous faire violence pour arrêter de ressasser le passé, on peut tomber dans le piège opposé, rêver à un futur idéal où nous vivrons dans la paix.

On peut très facilement fuir les difficultés du présent en rêvant à l’avenir ! Haaaaa, si jamais j’avais… Ou quand j’aurai… Quand j’aurai mon bac, mon diplôme, ou le travail que je désire. Quand je serai marié, quand j’aurai des enfants, quand j’aurai une belle maison, ou quand je serai enfin à la retraite…

On peut fuir le présent en rêvant d’une situation future idéale. Mais ce n’est qu’une illusion. On a l’impression que l’on sera enfin « en sécurité » lorsque certaines conditions seront réunies. Mais ce n’est qu’une utopie. Parce que la vie ne se passe jamais comme on l’avait prévu, ou comme on l’avait rêvé.

Jésus a raconté une parabole à ce sujet en Luc chapitre 12. C’est l’histoire du riche insensé qui pensait se mettre à l’abri des problèmes en amassant toute sa récolte dans d’immenses granges. Il se dit alors « Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi ! ».

Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que Dieu avait décidé que cette nuit-là, il allait mourir, sa vie allait prendre fin. Et Jésus déclare dans cette parabole que la sécurité d’un homme ne dépendra jamais de ses biens, ou de sa situation. La seule véritable sécurité, c’est de faire confiance à Dieu là où nous sommes, dans le présent.

Si notre présent est difficile, nous pouvons parfois faire comme le psalmiste, préférer vivre dans les souvenirs du passé. Ou nous pouvons faire comme l’homme riche de la parabole, rêver à un avenir où les conditions seront réunies pour enfin vivre en sécurité.

Mais il n’est pas bon de se complaire dans les rêves en oubliant de vivre. Et ce que nous montre ce Psaumes, c’est qu’il faut alors se faire violence, se parler à soi-même pour faire revenir nos pensées vers le temps présent. Parce que c’est bien dans le présent que le disciple du Christ est appelé à vivre et à pratiquer la présence de Dieu, à faire grandir la confiance que nous avons en Lui, et à recevoir la paix qu’il désire pour nous dans nos vies.

  • Les soucis du quotidien.

Mais si nous fuyons parfois dans le passé ou dans le futur, il y a bien une raison. C’est parce que notre présent semble trop difficile à vivre. Et c’est ce que nous pouvons voir également dans la suite du Psaumes.

Lecture Psaume 42.7-11.

On ne sait pas vraiment ce qui arrive à l’auteur de ce Psaumes. On sait juste qu’il vit dans la tristesse, qu’il a des ennemis, que son quotidien ressemble à un abîme dans lequel il s’enfonce. Il souhaiterait de tout son cœur vivre à nouveau dans l’amour du Seigneur et chanter ses louanges ! Mais pour l’instant, il se sent abandonné, ignoré par Dieu.

Pas besoin de fuir dans le passé ou le futur pour se couper de notre confiance en Dieu. Les difficultés, les soucis du quotidien s’en chargent très bien pour nous.

Faites une rapide rechercher sur internet, et vous verrez l’immensité de la gamme des soucis de nos contemporains.

Il y a les soucis d’ordre financier : les fins de mois difficiles, les emprunts à rembourser, l’équipement ménager à remplacer, les vacances pour lesquelles il faut mettre de côté…

Il y a les soucis liés à notre personne et notre physique : le look, l’apparence, le poids ou la musculature qu’on rêverait d’avoir. Ces soucis-là en particulier nous font terriblement culpabiliser lorsqu’on n’arrive pas à être ce que l’on rêve d’être. Cela touche aussi au vieillissement, les rides, le regard des autres sur moi.

Il y a les soucis liés à l’emploi : trouver un emploi, garder un emploi, réaliser les objectifs fixés par mon chef. Et une question qui fait très peur lorsqu’elle se pose : dois-je changer d’emploi ou non ?

Il y a les soucis familiaux : est-ce que je vais trouver mon âme sœur, est-ce que mon conjoint m’aime toujours, pourquoi mes enfants n’écoutent jamais, qu’est-ce que j’ai mal fait dans leur éducation ?

Il y a les soucis liés à la santé : j’ai peur pour mes enfants, mes proches, mes parents, pourvu qu’ils ne tombent pas malade… Et ce souci si paradoxal qui est de se croire malade sans oser consulter un médecin de peur d’en avoir la confirmation.

Il y a enfin les soucis causés par une actualité affligeante : des morts, des catastrophes, des fléaux, des crises économiques, de l’instabilité politique, des guerres, du terrorisme…

J’ai même trouvé sur un site médical que l’Européen moyen passerait en moyenne 14h par semaine à se faire du souci de manière consciente ! C’est énorme ! Ca fait 2h par jour consacrées à se faire du souci consciemment !

Avec tous ces sujets de préoccupation, avec tous ces soucis, on en vient très facilement à ne plus avoir nos pensées fixées sur le moment présent. On en vient très facilement à se couper de notre relation à Dieu pour se concentrer sur la façon dont NOUS allons pouvoir NOUS en sortir par NOUS-mêmes.

Finalement, on se rend compte qu’espérer en Dieu dans le présent, ça en devient héroïque, quasi-impossible, presque inhumain ! Et pourtant, c’est ce que le disciple du Christ est appelé à rechercher, tout comme le psalmiste dans notre texte qui était sur le point de se perdre dans les souvenirs du passé, puis dans les soucis du présent, et qui par deux fois a dû se faire violence, se parler à lui-même pour se recentrer sur Dieu : « Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue, et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu. »

Alors heureusement pour nous, on n’est pas seuls dans ce cheminement. Je vous rappelle cette promesse du Christ « Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. C’est pourquoi, ne soyez pas troublés et n’ayez aucune crainte en votre cœur ».

La paix de Dieu, ce n’est pas quelque chose que nous allons trouver par nous-mêmes, c’est un cadeau de Dieu, ce n’est pas à nous de la trouver. Mais c’est à nous de la chercher auprès de Dieu, en apprenant à lui faire confiance dans le présent, dans le quotidien, sans se laisser troubler par les soucis, sans rêver à un avenir idéal, ou se complaire dans un passé plus confortable.

Nous ne sommes pas seuls, Dieu nous y aide, notamment par son Esprit qu’il nous donne pour nous instruire et nous guider afin que notre confiance en Dieu grandisse. C’est ce que nous dit le Proverbes chapitre 22 verset 19 où Dieu nous affirme « Pour que tu mettes ta confiance en l’Éternel, je vais t’instruire, toi aussi, aujourd’hui ».

C’est aujourd’hui, dans le présent, qu’il nous faut accepter de renoncer au passé. Qu’il nous faut cesser de rêver à l’avenir en oubliant de vivre. Qu’il nous faut détourner nos pensées de tous les soucis qui peuvent les submerger. Parce que c’est également aujourd’hui, dans ce même présent pas toujours réjouissant, que Dieu désire nous faire goutter à sa présence, nous instruire dans la confiance en Lui, et nous partager sa paix.

Que le Seigneur nous guide sur ce chemin qu’il a préparé d’avance pour chacun d’entre nous. Amen.

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