Soutien à l’Ukraine

Ecc 3.9-15 : Regard sur la vie

L’infini gravé en l’homme

Quel regard avons-nous sur notre quotidien ? Nos journées se ressemblent souvent beaucoup, tout se répète, une routine s’installe. Mais dans notre monde actuel, les gens ont peur de la routine. Ils recherchent le changement, le renouvellement, il faut bouger, suivre ses envies dans tous les domaines.

C’est vrai qu’une vie trop répétitive ne fait pas très envie. Mais pourquoi l’homme a-t-il ce sentiment de routine ? Pourquoi est-ce que souvent nous n’aimons pas notre quotidien ?

L'infini gravé en l'homme
L’infini gravé en l’homme

Le verset 11 de notre texte nous dit que Dieu a mis en nous la notion d’éternité. Heureusement pour nous, car pour comprendre un tant soit peu un Dieu que nous appelons souvent « l’Éternel », il nous faut pouvoir comprendre la notion même d’éternité. Mais cela entraîne que nous ayons conscience des durées, du temps qui passe. Nous pouvons nous souvenir du passé, observer notre présent, et imaginer le futur. Et ce que nous y observons dans une certaine mesure, c’est ce que dit l’ecclésiaste au verset 15.

L’homme se rend bien compte que tout recommence, que la vie est faite de cycles qui se répètent : jour/nuit, saisons, années, naissance et mort. L’Ecclésiaste nous dit que Dieu l’a fait ainsi pour qu’on Le révère. C’est donc sensé être beau, magnifique, grandiose, nous sommes censés louer Dieu pour le recommencement de chaque chose. Pourtant l’homme bien souvent déteste la routine. Il préfère le changement.

En effet le verset 11 nous explique que si nous sommes capables de voir que tout recommence, nous ne parvenons pas à en percevoir la finalité, nous ne comprenons pas les buts que Dieu poursuit. Nos journées se répètent, sans que rien ne change, nous le voyons, mais nous ne comprenons pas pourquoi. La vie est un éternel recommencement, nous n’en comprenons pas le but, et nous nous lassons de cette routine.

Comment donc vivre heureux dans ce monde routinier? Là encore notre texte nous apporte la réponse aux versets 12 et 13.

Profiter du présent, des biens que Dieu nous accorde, des choses simples, y trouver de la joie, parce que selon le texte pouvoir se réjouir de ces choses « c’est un don de Dieu ». La Bible nous dit que si nous pouvons penser au passé et à l’avenir, il ne faut pas oublier de jouir de ce que Dieu nous offre dans le présent.

Ce n’est pas un appel à la paresse, à ne rien faire, à se laisser aller, parce le texte nous incite à trouver la joie même dans le labeur, le travail. Nous ne devons pas faire comme si tout était beau, parfait, parce que le labeur dans lequel nous devons trouver la joie est ici dit « dur », pénible.

Mais ce texte est un appel à trouver le sens de toute chose en Dieu. Nous pouvons penser au passé, à notre vie présente ou à notre avenir, mais sans désespérer. L’Ecclésiaste nous encourage à avoir confiance en Dieu, car Lui connait le but de chaque chose et Il a un plan pour chacune de nos vies.

Avec Dieu notre anxiété peut laisser place à la confiance, notre incompréhension peut être apaisée par la foi, notre morosité peut être changée en joie. Face à la routine, la solution n’est pas forcément le changement de vie, mais parfois tout simplement le changement de regard sur la vie.

Les gens qui nous entourent ont peur de leur routine. Notre monde cherche à briser sa monotonie par la recherche incessante du changement et du sensationnel. Mais nous pouvons leur montrer, dans nos vies, la paix et la joie que notre foi en Dieu nous apporte. Le changement n’est pas mauvais, mais il ne doit pas devenir le but de notre vie. Car ce que nous rappelle ce texte, c’est que la finalité, le but de toute chose se trouve en Dieu et en Lui seul.

Quel regard avons-nous sur notre quotidien ? Le regard des hommes ? Ou celui de Dieu ?

Jean-François Comba