Le voyage de Paul et Barnabas est le périple d’authentiques aventuriers du début de notre ère chrétienne. Ils sont animés par un bouillonnant désir de faire connaître la bonne nouvelle du salut par Jésus-Christ.
Tout au long de leur cheminement, que de péripéties rencontreront-ils ! Parfois accueillis, mais le plus souvent rejetés, ils se retrouvent en proie à l’hostilité de la part des foules à qui ils prêchent pourtant …la paix.
Mais il en faut davantage à nos deux aventuriers pour les dissuader d’arrêter de prêcher la bonne Parole. Échappant de peu à une lapidation de la part des Juifs, ils se réfugient à Lystre où ils auraient pu couler des jours paisibles. Mais c’est mal les connaître. Convaincus de leur mission, inlassablement, inconditionnellement, Paul et Barnabas annoncent l’Évangile aux foules qu’ils rencontrent même dans des situations particulières comme celle-ci.
Lorsque l’on a un trésor dans le cœur, on ne peut pas le garder pour soi, il faut le proclamer. Peut-être que les paroles de Jésus, rapportées par les apôtres, résonnent encore dans les oreilles de Paul : « Allez, faites de toutes les nations des disciples ».
Il est intéressant de noter que Dieu, par l’intermédiaire de Pierre, en Actes 3, fait un miracle semblable à celui de Paul, mais au cœur même du judaïsme. Ce fut un témoignage puissant et de nombreux juifs se convertirent. Ici, Dieu se sert de Paul pour opérer un miracle semblable, mais chez des païens. Ces derniers, les prenant pour des dieux, interprètent ce miracle à la lumière de leurs fausses croyances et se seraient livrés à une fête païenne en leur honneur si les apôtres n’avaient pas protesté. Dieu veut se révéler à tous les hommes.
Regardons d’un peu plus près cette guérison. Parmi tous les prodiges accomplis par les deux hommes, c’est cette guérison là qui nous est relatée. Voyant un homme paralysé mais que la foi anime, Paul lui donne cette injonction : « Tiens-toi droit sur tes pieds ». Cet homme, handicapé des deux jambes, n’a jamais marché, nous précise le texte. Un homme qui n’est pas en marche, forcément, c’est quelqu’un qui n’avance pas dans la vie. Il est dévalorisé et privé d’une vie sociale. Et voilà que la foi en ce Dieu que prêchent Paul et Barnabas, soudain le met debout, le met en route en quelque sorte, il va pouvoir aller plus loin, il va pouvoir arriver enfin à faire quelque chose de sa vie.
Lui, l’homme immobile, va pouvoir suivre le chemin du Seigneur. Dorénavant, il va avancer avec Dieu ; pas à tâtons, pas en titubant : «Tiens-toi droit sur tes pieds » lui dit Paul.
Dieu nous met debout certes, mais Il ne se contente pas de nous relever de notre immobilisme, Il nous fait tenir droit sur nos pieds, c’est à dire affermi, aguerri, paré pour la marche avec lui. L’expression populaire dirait « droit dans nos bottes ». Oui Dieu nous met non seulement en route, mais Il nous restaure. Ici, le paralytique retrouve sa dignité d’homme.
Le prophète Ézéchiel, a entendu la même injonction de la part de Dieu : « Fils d’homme, tiens-toi debout, car je vais te parler ». Ces paroles suffirent à l’interpeller et ce fut le début de sa mission.
Dieu a besoin d’hommes et de femmes qui se lèvent pour lui, Il s’adresse à chacun personnellement, dans un vis à vis qui nous valorise. Dieu a besoin d’hommes et de femmes engagés, affermis, convaincus. En faisons-nous partie ? Sommes-nous prêts à cheminer avec Lui, même sur des chemins pas toujours faciles ? Comme Jonas, Dieu nous emmène parfois là ou l’on ne veut pas aller. Mais c’est pourtant là que notre témoignage va être entendu, là qu’il sera fertile.
Paul Naulet