Soutien à l’Ukraine

L’éducation des enfants

Pour la prédication de ce matin, qui sera d’ailleurs assez courte, et pour rester dans la continuité de ce que nous venons de vivre, j’aimerais que nous explorions ensemble la difficile question de l’éducation. Et pour cela on va regarder ensemble un texte que nous avons déjà étudié il y a quelques semaines. Mais nous allons le regarder avec un axe différent.

J’aimerais donc vous inviter à suivre la lecture d’un très court passage d’à peine 4 versets. Les 4 premiers versets du chapitre 6 de l’épître aux Éphésiens.

Lecture Ep 6.1-4.

Ce texte nous présente 2 grands principes éducatifs. Un qui s’adresse aux enfants, l’autre qui s’adresse aux parents. Et j’aimerais que nous puissions nous focaliser ce matin sur ce qui concerne le rôle des parents.

  • Éduquer, c’est avant tout aimer.

Mais avant de traiter ce que le texte demande aux parents, il faut replacer cet enseignement au cœur même du message de l’Évangile. En effet, nous ne voulons pas être des croyants légalistes, qui pensent que suivre des règles serait la valeur suprême. C’est ce que faisaient par exemple les pharisiens au temps de Jésus, ces ultrareligieux de l’époque.

Ils respectaient tout un tas de commandement, mais ils en oubliaient le centre, la valeur suprême qui permet de comprendre et de mettre en pratique ces commandements. Et je veux bien sûr parler de l’amour.

Face à ces religieux légalistes, le Christ a rappelé quels sont les 2 commandements les plus importants. Le premier : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. Et le second qui, nous dit le Christ, lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Tout ce qu’enseigne la Bible, tous les commandements, tous les messages des prophètes doivent être lus et compris sur la base de ces 2 commandements. L’amour de Dieu et l’amour des autres.

Et lorsque notre texte nous parle d’éducation de nos enfants, il ne fait pas exception. La base de l’éducation d’un enfant, c’est l’amour. Élever un enfant, c’est avant tout l’aimer. Vous allez me dire, bien sûr, c’est évident.

Mais si l’amour est un commandement, c’est justement parce que ce n’est pas si naturel que ça. Aimer son enfant n’est pas facile tous les jours. Ça ne va pas de soi. Bien sûr il y a en nous un instinct qui peut nous pousser à aimer, à protéger nos enfants. Mais lorsqu’il pleure, des nuits entières étant bébé. Lorsqu’il casse tout ce qu’il touche alors qu’il marche à peine. Lorsqu’il peut se montrer assez rebelle et colérique envers nous durant l’adolescence. Ou bien plus grand lorsqu’il prend un chemin de vie qui nous déçoit, que nous savons mauvais pour lui, que nous savons même parfois destructeur. Aimer son enfant demande alors non pas qu’un instinct, ou des sentiments, mais de la volonté.

Voilà pourquoi l’amour est un commandement. Parce que lorsque nos sentiments sont mis à mal, c’est notre volonté qui doit nous garder sur le chemin de l’amour.

Peut-être trouvez-vous ça évident, mais il faut pouvoir le rappeler avant de parler d’éducation.

  • Parents, n’exaspérez pas vos enfants.

Maintenant que ce rappel est fait, nous pouvons explorer ensemble ce que le texte demande aux parents. Et je vous relis ce passage.

Lecture verset 4.

Nous parlerons juste après de ce fameux « n’exaspérez pas ». Mais avant tout qu’est-ce que « éduquer et conseiller d’une manière conforme à la volonté du Seigneur ».

Et bien tout d’abord, dans la droite ligne du commandement d’amour, éduquer conformément à la volonté du Seigneur c’est transmettre cet amour tel que Dieu nous le demande. Car Dieu est amour, et il désire que son amour se reflète dans nos vies.

Mais si Dieu est amour, il est aussi parfaitement juste, et c’est aussi sa justice qu’il désire que nous transmettions à nos enfants. Ce que Dieu ne désire pas pour nous, il ne le désire pas non plus pour eux. Ce que Dieu souhaite pour nous, il le souhaite aussi pour eux.

Dieu est amour, Dieu est justice. Et notre éducation doit refléter ces deux qualités.

Un amour débordant qui ne se préoccuperait pas de ce qui est bien ou mal, qui ne transmettrait pas les principes de justice que la Bible nous enseigne, cet amour-là deviendrait alors destructeur pour l’enfant. Et vous connaissez comme moi le résultat, ce que l’on appelle communément l’enfant roi. L’enfant qui impose sa volonté et sa justice, là où il devrait en recevoir une.

Mais une justice qui ne se parerait pas d’amour, qui ferait passer le respect des règles avant la compassion et la tendresse, cette justice-là deviendrait écrasante en oubliant ce qui est le centre de la Loi, l’amour.

C’est là où nous rejoignons ce fameux « n’exaspérez pas ». D’autres traductions choisissent le mot « n’irritez pas ». Mais que votre justice se pare d’amour, et votre amour se pare de justice.

Il nous faut être juste avec nos enfants. Mais parfois, sous le coup de la colère, ou même parfois sans le vouloir, nous pouvons être injustes avec eux. Nous pouvons les blesser, les décevoir, les offenser. Parfois avec raison et justice, un enfant peut se vexer alors que nous le reprenons très justement et avec douceur. Mais parfois nous le faisons injustement.

Et dans la droite ligne de notre recherche d’amour et de justice dans l’éducation, il nous faut pouvoir reconnaître nos tords, et leur demander pardon. Pas uniquement leur montrer nos regrets par des cadeaux ou de la tendresse, mais comme pour tout acte de repentance il nous faut pouvoir leur demander pardon. C’est aussi par cette démarche que nous leur montrerons et leur apprendrons l’amour dans la justice.

  • Enseigner et conseiller pour permettre le choix.

Enfin, il y a un dernier point que j’aimerais souligner en ce qui concerne le rôle des parents. Notre texte nous demande de « conseiller nos enfants d’une manière conforme à la volonté du Seigneur ».

Et vous le savez bien, les enfants sont destinés à grandir, et à faire leurs choix. Nous prenons alors conscience que le rôle des parents se limite bien souvent au simple conseil. C’est notamment le cas en ce qui concerne la foi.

C’est un réel bonheur pour des parents croyants de voir que leur enfant fait le choix de suivre le Christ. Mais nous ne pouvons pas choisir à leur place. En revanche, nous devons les conseiller, les enseigner, leur donner tous les éléments pour les guider vers le bon choix. Et ça passe aussi par un enseignement de la Bible à la maison, une lecture de la Parole de Dieu en famille. L’église est là en complément, elle aide à l’enseignement spirituel de l’enfant, c’est ce qu’ils sont en train de recevoir en ce moment. Mais si cet enseignement se limite au dimanche matin, il sera bien peu de chose face à tout ce à quoi est confronté l’enfant dans la semaine. Ce ne sera pas inutile, mais limité.

Nos enfants feront leur choix vis-à-vis de Dieu, comme tout le monde. Mais s’ils ne connaissent pas Dieu, s’ils n’ont jamais entendu parler de Lui, ils n’auront pas le choix. Le seul choix qu’ils auront, c’est celui de ne pas croire. C’est pour cela que les parents et l’Église ont la responsabilité d’enseigner les enfants dans la foi en Christ. Pour qu’ils puissent choisir.

Vous voyez que dans ce rôle de parent, on retrouve en fait beaucoup de choses que nous devons vivre même entre nous, ou avec un peu tout le monde. Manifester dans notre vie l’amour et la justice de Dieu. Avoir une vraie démarche de repentance et de pardon dans nos relations communes, pas une réconciliation à bon marché. Et annoncer l’Évangile pour permettre à tous de faire un choix.

Conclusion.

Mais il me reste, pour finir, à relativiser quand même la portée du rôle des parents. En effet le cadre familial, voulu par Dieu, a été créé en vue d’un monde sans le mal. Où l’amour et la justice des parents suffisent à produire le bonheur de leurs enfants.

Malheureusement, une éducation de parfait amour et de parfaite justice ne garantissent pas que nos enfants suivent la voie que nous leur conseillons. Parce que nous ne pouvons pas choisir à leur place. L’éducation des parents détermine énormément de choses pour leur enfants, mais ne garantit pas le choix.

Nous le savons, et pourtant, face aux choix de vie parfois destructeurs de leurs enfants, la réaction normale et naturelle des parents est la culpabilité. Qu’avons-nous fait de mal ? Qu’est-ce qu’on a raté ? Pourtant nous avons élevé nos enfants dans l’amour et la justice, en faisant de notre mieux, alors pourquoi ?

Et la seule réponse, impuissante que nous ayons, c’est : parce qu’ils l’ont choisi. C’est leur choix. Et les parents doivent pouvoir recevoir l’appel de paix que Dieu leur lance face aux choix de leurs enfants. La douleur reste malgré tout à cause de l’amour qui nous lie à eux, mais nous pouvons trouver la paix même dans cette douleur. Et ainsi continuer à transmettre malgré tout notre amour et nos conseils même lorsque nos enfants vivent selon leurs choix. Tout comme Dieu qui continue à aimer et à appeler à Lui chaque être humain malgré la douleur que lui cause la méchanceté de nos actions.

Et pour conclure, je souhaite, de tout cœur, que cette promesse de notre texte puisse se réaliser pour nous tous. Que la paix, l’amour et la justice règne dans nos foyers, dans nos familles, dans notre Église, afin que nous vivions heureux, heureux ensemble mais aussi avec Dieu.

Amen.

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