L’ascension de Jésus pose de nombreuses questions. N’est-elle pas la preuve manifeste que Jésus n’était qu’un extra terrestre qui est remonté dans le ciel avec son vaisseau spatial ? Pourquoi la résurrection corporelle de Jésus n’a-t-elle pas été le mot de la fin? Pourquoi était-il nécessaire que son corps soit exalté le jour de l’Ascension, et pourquoi fallait-il attendre quarante jours? Ensuite, qu’est-il advenu du corps une fois élevé? Est-il devenu esprit, ou est-il toujours présent quelque part au ciel, ou bien dans l’espace? N’aurait-il pas été préférable que Jésus reste sur terre dans son corps ressuscité et soit un témoignage vivant de son œuvre de salut sur la croix ?
Toutes ces questions et d’autres ont trouvé peu d’échos chez les chrétiens. Les prédications et les enseignements liés à l’œuvre de Christ sur la croix sont nombreux. Mais ceux sur l’ascension du Christ le sont moins. Pourtant, l’église catholique, notamment, lors des premiers siècles, en a fait une partie de son Crédo, lui accordant bien de l’importance du même coup. En fait, toute l’Ecriture est inspirée de Dieu. Si un texte se trouve dans la révélation de Dieu, ce n’est pas par hasard. C’est que Dieu veut nous parler à travers lui et on ne peut donc pas le négliger.
Je propose d’étudier l’ascension de Jésus et ce passage de Actes 1 d’après le schéma suivant :
« Le disciple est appellé à sortir du monde en étant assis (enfance) pour mieux y demeurer en marchant (âge adulte) et le renouveler en tenant ferme (parentalité) »
Nous voyons que les disciples posent à Jésus cette question « est-ce en ce temps ci que tu rétablis le Royaume pour Israël ? ». 40 jours viennent de s’écouler entre la résurrection de Christ et ce jour-ci. 40 jours où les disciples ont refait le périple qu’ils avaient déjà fait avec Jésus avant sa mort et sa résurrection, allant de Jérusalem en Galilée, sur le lac de Tibériade, pour retourner à Béthanie au pied du Mont des Oliviers, là où Jésus avait sa base d’action et de repos. Là où se trouvaient tous ceux qu’il aimait d’une façon toute particulière. Durant ces 40 j, les disciples ont pu bénéficier d’un enseignement de Jésus renouvelé, qui les a préparé à pouvoir devenir les futurs grands acteurs du bouleversement social, religieux, culturel des siècles à venir.
Mais voilà. Le Maître va bientôt partir et les disciples ont encore une vision du monde et des projets tournés vers le royaume terrestre. Même si Jésus a changé leur vie, ils demeurent juifs et pour eux, dans leur vision du monde et dans leurs projets futurs, il est inconcevable de supposer qu’Israël ne pourra pas être restauré comme il se doit de l’être. Pour les disciples, ce qui compte, c’est un projet de réforme de la société dans laquelle ils sont pour dire, d’une façon un peu orgueilleuse, à la face du monde entier : « Regardez, nous sommes le peuple élu par Dieu, nous sommes les meilleurs. » Les disciples n’ont pas encore changé de monde. Il leur faut encore réaliser qu’ils ne sont plus de ce monde mais d’un autre.
Lorsque nous lisons la prière sacerdotale de Jésus en Jean 17, nous voyons que selon Jésus, le disciple est appelé à ne pas être du monde. Nous en concluons donc que le disciple est appelé à sortir du monde. Mais, avant de sortir du monde, il faut d’abord réaliser qu’il faut en sortir. Les disciples ont besoin de sortir du monde, de son système de pensée, de projets et visions terrestres pour rentrer dans un autre monde, celui de Dieu, non pas le royaume d’Israël mais celui de Dieu. Alors Jésus oriente leurs regards vers ce nouveau monde. Il les aide à ne plus regarder à ce monde ici-bas mais à lever les yeux. Jésus en s’élevant, leur montre la voie du ciel. Il est dit dans le psaume 68.18 en parlant de Christ : « Quand il est monté vers les hauteurs, il a capturé des prisonniers; il a fait des dons aux hommes. ». Nous étions prisonniers. Prisonniers du pêché, de la mort, de la loi, de Satan, de notre passé, de notre moi. Christ, à la croix, nous a délivrés. Mais, il ne s’est pas contenté de cela. A l‘image du brigand sur la croix à qui il dit que le jour même, il sera avec lui dans le paradis, Jésus ne nous laisse pas uniquement là. Il nous enmène avec Lui. A l’ascension, Jésus reçoit du Père le couronnement de Roi des rois. Il reçoit tout pouvoir sur le ciel et sur la terre. En Eph 1, nous lisons que « Dieu a ramené le Christ d’entre les morts et l’a fait siéger à sa droite dans le monde céleste. Le Christ y est placé au-dessus de toute autorité, de tout pouvoir, de toute puissance, de toute domination et de tout autre titre qui puisse être cité non seulement dans ce monde-ci mais aussi dans le monde à venir. Dieu a mis toutes choses sous les pieds du Christ et il l’a donné à l’Église comme chef suprême. »
Mais, chose merveilleuse, Jésus ne s’est pas assis tout seul dans les lieux célestes. Plus loin, en Eph 2, nous lisons que Dieu nous a vivifié ensemble avec le Christ, nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Jésus avait ainsi annoncé à ses disciples lors du repas de la Pâque avant sa mort qu’il allait retourner auprès du Père mais qu’il allait leur préparer une place avant de venir les reprendre.
Ainsi, une chose est certaine. Nous sommes assis dans les lieux célestes et pas n’importe où, avec Jésus-Christ. Nous ne sommes plus de ce monde. Mais nous sommes une nouvelle création. Nous sommes des créatures célestes. Pas de l’air car c’est là que Satan est le prince. Pas de la terre non plus car c’est là que se trouve l’homme irrégénéré. Mais du ciel, là où se trouvent notre Créateur, notre Père, notre Dieu, notre frère et toute notre famille. Le sang coule dans notre corps terrestre mais bientôt, il s’arrêtera de le faire. Mais la vie de l’Esprit Saint coule en nous pour l’éternité, témoignant de cette nouvelle identité que nous avons, de cette position qu’est la nôtre maintenant. Notre place n’est plus ici-bas. Mais dans le ciel, à côté de Jésus. Notre maison n’est plus ici-bas bien que nous ayons un appart ou une villa. Mais elle est là-haut, avec Christ. Notre futur n’est pas sur cette terre mais dans le ciel avec ceux que nous aimons. Rentrons dans cette réalité. Préparons nous y car Christ va venir nous chercher pour nous amener avec Lui là-haut bientôt, d’une façon ou d’une autre. Nous sommes sur le départ. Nous sommes en transit dans la gare « terre ». Bientôt, nous le verrons face à face tel qu’il est. Bientôt, il n’y aura plus ni pleurs, ni larmes, ni épreuves, ni blessures, ni deuil. Mais joie, paix, sécurité, allégresse. Nous allons festoyer avec Jésus lors des noces de l’agneau. Nous allons faire la plus belle des agapes. Nous chanterons aussi des tas de louanges. Nous allons parler avec Lui. Nous allons pouvoir parler avec Paul, Pierre et les autres apôtres. Et Saint Augustin, Blaise Pascal, Georges Muller et tous ces grands hommes de foi. Nous allons retrouver tous ceux qui nous sont chers ; nos familles, nos amis…Nous allons habiter ensuite la nouvelle Jérusalem sous de nouveaux cieux et sur une nouvelle terre. Nous habiterons avec Le Seigneur en personne. Nous irons au bord du fleuve admirer le paysage et l’arbre de vie porter 12 fois du fruit. Nous irons aux sources de la vie sous la conduite de Jésus. Et nous recevrons comme récompense la couronne de vie.
Les disciples ne peuvent plus détacher leurs yeux du ciel. C’est trop beau. Il y a eu cette nuée qui a couvert Jésus. Ils ont vu la gloire de Dieu car la nuée représente la gloire de Dieu dans la Bible. Devant un tel spectacle, ils restent figés. De même, quand nous nous prenons à nous représenter le ciel et le futur éternel, nous avons l’impression de rêver. Et comme ce rêve est trop beau et qu’on sait qu’il va devenir bientôt réel, on a plus envie de faire face à la réalité terrestre et quotidienne.
Pour Jésus qui s’éloigne, le combat spirituel aura été jusqu’au bout. 40 j pendant lesquels il a enseigné ses disciples et il a vécu des tranches de vie avec eux. Mais 40 j aussi où il a à nouveau été tenté, au moment de finir son ministère sur terre. Comme avant de commencer son ministère. Tenter de régner comme roi, comme vainqueur. Tenter de rester là avec ses disciples bien fragiles et manquant de sagesse. Tenter de les aider. Tenter de les aider à convertir un maximum de monde par un coup médiatique sans précédent en se montrant à tout le peuple par ex. Tenter de se faire roi lui même au lieu de laisser son Père céleste l’oindre comme Roi des rois comme Saül n’a pas attendu Samuel et s’est proclamé roi lui-même. Tenter de régner tout de suite pour toujours. Imposer l’évidence de sa divinité à tous pour que tous se convertissent. Mais Jésus n’a pas voulu cela. Le monde, la terre est à l’homme. La création devait être régie par Adam au temps du jardin d’Eden dans la soumission, la confiance et la dépendance en Dieu. Ainsi, l’homme doit continuer dans cette voie. C’est à l’homme de construire son futur et de choisir s’il veut le faire dans la dépendance, la confiance et la soumission à Dieu à nouveau ou non.
Dieu aime l’homme. Il le laisse donc libre. Libre de se réconcilier avec Lui ou pas. Libre de le suivre, de faire ses choix, de prendre ses décisions. Il n’agit pas à sa place. Il le laisse prendre ses responsabilités. Il le laisse se tromper. Il le laisse grandir à son rythme. Les disciples étaient fragiles, incrédules, lâches, immatures. 40j d’enseignement et de vie avec le Ressuscité les ont changés. Mais peut-on leur faire confiance ? Le Maître parti, ne vont-ils pas retomber dans les mêmes travers ? Or, Jésus croit en l’homme. Il croit en nous. Il nous fait confiance. Il nous laisse devenir adultes. Il ne regarde pas à nos erreurs du passé, à nos ratés. Il nous permet de grandir, d’évoluer, de recommencer pour aller plus loin.
Tels sont appelés aussi des parents biologiques ou spirituels à être avec leurs enfants. Ils sont appelés à les laisser libres. Ils sont appelés à ne pas plaquer sur eux des schémas, des préjugés. Ils ne sont pas appelés à planifier leur vie. Ils ne sont pas appeler à les sur protéger pour que jamais rien ne leur arrive. Ils sont appelés à ne pas les faire prisonniers en fusionnant avec eux. Car certains parents qui ont raté leur enfance la vivent au travers de celle de leurs enfants. Mais du coup, ils ne les laissent pas être eux mêmes non plus. Ils sont appelés à croire dans leurs enfants. Ils sont appelés à pardonner. Ils sont appelés à aimer. Ils sont appelés à accompagner leurs enfants dans leurs projets de vie. Ils sont appelés à les aider à découvrir leurs dons et à les faire mûrir.
Il est donc fondamental de démarrer notre vie chrétienne en tournant nos yeux vers le ciel comme les disciples. Ainsi, nous pourrons sortir pleinement du monde pour ne plus en être, pour ne plus lui appartenir.
Mais, nous ne pouvons pas finir toute notre vie, les yeux rivés au ciel. Il arrive un moment où il faut regarder à nouveau autour de nous, revenir à ce monde auquel nous n’appartenons plus mais où nous sommes toujours. C’est souvent un moment un peu douloureux, Et il faut souvent une intervention de quelque chose ou quelqu’un d’extérieur pour que nous détachions nos yeux du ciel et pour que nous puissions passer à l’âge adulte dans notre vie de foi. Pour les uns, ce sera les études, le travail, la vie de couple, le mariage, etc. Pour les disciples, ce sont les anges qui cassent leurs beaux rêves. Jésus a tenu bon jusqu’au bout et il a choisi de laisser les disciples seuls.
Quant aux disciples, ils regardent le ciel. Comment aurions nous réagi à leur place ? A vrai dire, j’aurais été très frustré à la place des disciples. Voilà que Jésus part de ce monde pour aller au ciel, endroit merveilleux, dont nous rêvons au plus haut point, que nous aspirons à connaître de toutes nos forces. Et voilà qu’il nous laisse là, sur cette terre, où le pêché sévit. La haine, l’orgueil, la méchanceté, l’envie, la jalousie, l’amertume, la violence, le racisme, la folie sont les maitres dans ce monde, perdu, à la dérive, sans plus ni foi, ni loi. Quelle frustration pour les disciples. Pourquoi Jésus ne les a t-il pas pris avec eux tout de suite. Pourquoi faut-il rester ici ? Dans ce monde où je ne m’y retrouve pas. Dans ce monde où je ne parviens pas à m’intégrer, où je ne parviens pas à trouver ma place et où quelque part je n’ai pas envie de la trouver. Dans ce monde où je suis en proie au mépris, au rejet et même à la persécution si j’ose dire que je suis chrétien, enfant de Dieu, disciple de Jésus-Christ.
Je préfère encore fuir le monde. Je préfère encore m’évader par le rêve. Je préfère être mystique, rester connecté 24 h sur 24 h avec Dieu en priant, en chantant. Je préfère rester dans l’exaltation et la contemplation éperdue de ce Dieu qui est au ciel et que je rêve de rejoindre. A vrai dire, je ne suis pas adulte. Je n’arrive pas à m’assumer. Je préfère me déresponsabiliser. La terre s’en va en cacahuète. Mais je m’en fiche. Moi, c’est le ciel qui m’intéresse. Pas la terre et ses habitants bizarres. Or, voilà, nous sommes appelés par Dieu à demeurer dans Sa création. Il l’avait remise au gouvernement de l’homme en Eden et il n’a jamais cessé de vouloir que cela continue. Quand je suis né de nouveau, Dieu a tout fait pour moi. Quand j’avais besoin de quelque chose, Dieu répondait presque instantanément à mes prières. Il m’a donné une vie nouvelle, une identité nouvelle. Il m’a remis sur les rails. Patiemment, il m’a éduqué, il m’a redonné les bases pour que je reparte du bon pied. Maintenant, Dieu continue de demeurer avec moi mais il m’appelle aussi à travailler avec lui. Il m’appelle à couper un peu le cordon. Il va continuer de s’occuper de moi mais d’une autre façon. Désormais, j’ai tout ce qu’il faut pour m’assumer moi-même. Aussi, suis-je surpris et désorienté quand lorsque j’ai des problèmes, des épreuves, Dieu semble silencieux et ne pas vouloir m’aider et répondre à mes prières. Au début de la conversion, Dieu a tout assumé car j’avais besoin d’être reconstruit de A à Z. Maintenant, il faut que j’apprenne à m’assumer moi-même. Que j’affronte ce monde qui m’est étranger moi qui ne suis plus désormais qu’un voyageur. Et que j’apprenne à faire mes propres choix, que je prenne mes propres décisions, sans me conformer au siècle présent et en apprenant à le faire par une intelligence renouvelée par le Saint Esprit pour discerner quelle est la volonté de Dieu.
Il faut noter que les disciples redescendent à Jérusalem où ils doivent attendre l’Esprit Saint. Les disciples auraient pu se dire : « Maintenant que nous sommes devenu étrangers sur cette terre, allons dans un coin reculé. Formons notre propre communauté et restons entre nous. Ne nous mélangeons pas à ces gens qui sont fous, pervers, remplis de haine et de convoitise. Le grand danger, c’est de chercher à s’isoler du reste du monde. A vouloir fonder la communauté parfaite. C’est une folie que de vouloir faire cela. De toutes façons, le monde et le pêché finit toujours par nous rejoindre, même sur une île déserte. Au contraire, les disciples sont allés à Jérusalem, là où tous les genres d’hommes se côtoyaient ; les riches, les pauvres, les religieux, les sans religions, les paumés, les hauts notables. Témoigner de Jésus, c’est le faire en choisissant d’être en plein centre du monde. En acceptant d’être en plein milieu du territoire ennemi. En acceptant de prendre tous les risques.
Heureusement, les disciples n’étaient pas appelés à rester seuls dans ce monde. Tout d’abord, Jésus demeure avec eux jusqu’à la fin du monde comme il l’a annoncé par ses derniers mots dans l’évangile de Mathieu. De plus, Jésus est maintenant notre Grand Souverain Sacrificateur, l’auteur de notre salut éternel. Jésus, Souverain Sacrificateur, intercède pour nous, en notre faveur, auprès du Père Céleste. Héb 4.14-16 : « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de pécher. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins ». Le ministère de Jésus auprès de Son Père dans les lieux célestes nous permet d’être sécurisé et de savoir que Jésus continue de s’occuper de nous. Qu’il connaît tout de nous, de notre vie, nos bonheurs mais aussi nos difficultés et nos épreuves dans ce monde où il nous a laissé.
Et plus que cela, Jésus ne se contente pas de demeurer avec nous de cette façon-là.
2 Rois 2.9 : « Quand ils eurent traversé, Élie dit à Élisée: Demande-moi ce que tu désires que je fasse pour toi, avant que le Seigneur m’enlève d’auprès de toi. Élisée répondit: J’aimerais recevoir en héritage une double part de ton esprit prophétique. Tu demandes une chose difficile à obtenir, reprit Élie. Toutefois, si tu me vois, au moment où le Seigneur m’enlèvera d’auprès de toi, c’est que ta demande se réalisera; si tu ne me vois pas, c’est qu’elle ne se réalisera pas. Pendant qu’ils marchaient et s’entretenaient, un char étincelant, tiré par des chevaux éclatant de lumière, les sépara; et aussitôt, Élie fut enlevé au ciel dans un tourbillon de vent. Lorsque Élisée vit cela, il se mit à crier: Mon père! Mon père! Tu valais tous les chars et tous les cavaliers d’Israël! Quand il ne vit plus Élie, il déchira ses vêtements en deux. Ensuite il ramassa le manteau qu’Élie avait laissé tomber de ses épaules et il retourna sur la rive du Jourdain où il s’arrêta. Il prit ce manteau et frappa l’eau du fleuve, en s’écriant: Où est le Seigneur, le Dieu d’Élie? Oui! Où est-il? Il frappa donc l’eau du fleuve, qui s’écarta de part et d’autre, et il put passer. Les membres du groupe de prophètes de Jéricho virent à distance ce qu’avait fait Élisée et ils se dirent: L’esprit prophétique qui animait Élie anime maintenant Élisée. Ils vinrent à la rencontre d’Élisée, s’inclinèrent jusqu’à terre devant lui »
Un point commun entre cette histoire et celle qui nous intéresse est le suivant. Dieu, par Elie, a donné une double portion de son esprit en héritage à Elisée, en permettant que son manteau tombe à terre. De même, Jésus nous a laissé en héritage son Esprit. Il a laissé tomber également son manteau à terre en s’élevant dans le ciel. L’apôtre Pierre dit en Actes 2.32-35 : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins. Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied »
Nous ne sommes pas seuls car le Saint Esprit est venu faire Sa demeure en nous. Nous pouvons demeurer dans ce monde en marchant et en marchant par l’Esprit. Le Saint Esprit est là pour nous conduire dans la vérité, nous convaincre de péché, de justice et de jugement. Il est là pour nous donner les paroles à propos si nous devons défendre notre foi. Il est là pour nous rappeler tout ce que Jésus nous a enseigné. Ne soyons pas troublés. Dieu lui-même est avec nous. Il habite en nous. Ainsi, nous n’avons pas reçu un esprit de timidité mais l’Esprit de Dieu nous remplit de force, d’amour et de sagesse pour demeurer dans ce monde. Nous n’avons pas à avoir peur ou à nous sentir rejeté, mal-aimé dans ce monde et incapable de l’affronter. Dans le Royaume de Dieu, l’homme est appelé à accomplir une tâche qui exige des capacités surnaturelles que seul l’Esprit de Dieu peut lui communiquer lorsqu’il oint l’homme de sa présence en lui.
Nous sommes appelés ainsi à être comme Elisée. A saisir le manteau de l’Esprit. A le recevoir et à l’accepter. Ralph Shallis écrit : « Lorsque Jésus est monté au ciel, son manteau, son revêtement de puissance, son onction tomba sur la tête et les épaules de ses disciples qui portèrent ensuite ce manteau tout le reste de leur vié. Jésus avait promis de verser son Esprit sur ses disciples et ceux ci en le recevant acceptèrent d’être ainsi totalement identifiés à leur Maitre. Ils portèrent avec fierté son nom, sa vie de sacrifice d’abnégation, d’obéissance, de souffrance et de rejet mais aussi de puissance et de joie. » Acceptons nous ainsi aujourd’hui de nous identifier à Christ et de porter son manteau à l’image d’Elisée qui porta celui d’Elie et qui fit des miracles encore plus grands que son maitre comme Jésus a dit que nous en ferions aussi. ? Autrement dit, acceptons nous que le Saint Esprit puisse avoir en nous la place qui lui revient, c’est-à-dire toute ?
Ainsi, nous demeurons dans ce monde en marchant. Et c’est après être assis dans les lieux célestes que nous commençons à marcher. C’est parce que notre salut est garantit pour l’éternité et que nous sommes saints que nous marchons pour travailler à ce salut et nous sanctifier. Nous n’avons pas besoin de marcher, d’agir, de faire de bonnes œuvres pour devenir saints et être sauvé. Nous le sommes déjà. Forts de cette position que nous avons en Christ, vivons en nous comportant d’après cette position. « Je suis la vigne, vous êtes les rameaux. Celui qui demeure uni à moi, et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruits, car vous ne pouvez rien faire sans moi. » (Jean 15.5)
SI nous décrochons de cette position, si nous cessons de demeurer en Christ, si nous cessons de nous voir comme assis dans les lieux célestes avec Christ, nous aurons beau faire tout ce que nous voulons, nous ne porterons pas de fruits car sans Jésus, nous ne pouvons rien faire.
Ainsi, après être sorti du monde en étant assis, nous y restons en marchant pour mieux le renouveler en tenant ferme. Jésus ne nous a pas laissé dans ce monde sans que cela n’ait pas un sens. D’abord, nous avons lu que Jésus a emmené avec lui des captifs et qu’il a fait des dons aux hommes. Ces dons, c’est nous. Ce sont des prophètes, des docteurs, des évangélistes, des apôtres. Il a les a donné pour tous les hommes dans une certaine mesure comme les évangélistes et les apôtres par ex. Et puis, pour son Corps aussi. Nous sommes là déjà pour nous former, nous encourager, nous enseigner les uns les autres. Dieu se sert de chacun de nous pour faire grandir sa vigne, pour fortifier son corps.
Etant des dons aux hommes, nous avons reçu une mission particulière à accomplir de la part de Dieu. Jésus a laissé cet ordre à ses disciples de faire de toutes les nations des disciples en baptisant ces disciples et leur enseignant ce qu’il leur a prescrit. Il leur a ainsi demandé de rentrer dans une dimension de parents spirituels. Il leur a demandé aussi d’être ses témoins, d’être ceux qui vont raconter ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu, ce qu’ils ont vécu avec Jésus et de montrer par leur vie l’impact que Jésus laisse en eux.
Car autant nous pouvons rêver du ciel et imaginer tout ce qui va s’y passer. Toute la beauté des choses qu’on va voir et vivre, tout l’amour qui va être transmis dans nos relations avec tous ceux qui seront à nos côtés. Autant il ne faut pas oublier qu’à côté du ciel, il se trouve un autre endroit qui ne fait pas rêver mais fait plutôt faire des cauchemars. Cet endroit, c’est l’enfer, lieu de la destinée finale des méchants, désignée par le mot « géhenne », dérivé lui-même du nom hébreu de la vallée de Hinnom, près de Jérusalem. C’était le lieu où au temps de l’AT des sacrifices d’enfants étaient offerts, et qui devint un lieu d’incinération des ordures. Dans le NT, l’enfer est dépeint comme un lieu où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas, un lieu de ténèbres où il y a des pleurs et des grincements de dents et un lac de feu. C’est la « seconde mort », détruisant le corps et l’âme. C’est le lieu où seront jetés Satan et ses anges mais aussi tous ceux qui ne seront pas trouvés dans le livre de vie. Ces images indiquent la terreur et le caractère définitif de ce qui est décrit ailleurs comme l’exclusion de la présence de Christ. Le NT enseigne clairement qu’elles symbolisent un châtiment pour lequel il n’existe aucune amnistie L’enfer a été préparé pour le diable et ses anges, et ne devient la destinée que de ceux qui auront refusé leur véritable destinée, celle que Dieu leur offre en Christ. L’enseignement du NT ne peut s’accommoder de l’ »universalisme » qui suggère qu’à la fin tous les hommes seront sauvés. Dieu veut le salut de tous, mais tous n’acceptent pas son offre gracieuse. Voici pourquoi, nous, ambassadeurs du monde céleste, nous sommes appelés à supplier les hommes de se réconcilier avec Dieu si nous ne voulons pas que leur vie devienne un cauchemar et ce cauchemar une réalité éternelle. Les apôtres et les disciples des premiers temps ont bouleversé leur société. Mais finalement, le renouvellement qu’ils ont apporté n’a pas été tant social, religieux, culturel, politique qu’intérieur et spirituel. Car quand l’intérieur est transformé, alors, cette transformation se propage partout, même dans le tissu social, comme le montrera l’histoire de l’Eglise et de l’Occident.
Nous terminerons en disant que les disciples sont appelés comme nous à renouveler ainsi le monde en tenant ferme, en restant fidèles, intègres jusqu’au bout, même dans la persécution. Mais tout ça, c’est la suite du livre des Actes que je vous encourage à lire ou relire.