Bonjour à tous !!!
Nous continuons aujourd’hui notre série de prédication sur le thème des relations fraternelles.
En bref, on a vu les dimanches précédents que notre fraternité est rendue possible en Christ à la croix, elle est réalisée par l’Esprit de Dieu en nous, et nous devons la maintenir, en prendre soin, notamment en mettant en œuvre l’amour et la patience, qui font partie de ces fameux fruits de l’Esprit de Dieu en nous.
Aujourd’hui, nous allons voir un nouvel aspect de nos relations fraternelles. Un aspect qui lui aussi va nous permettre de prendre exemple sur le Christ avec l’aide de l’Esprit Saint.
Et pour découvrir cet aspect, je vous invite à suivre la lecture d’un texte en Éphésiens 5, les versets 18 à 21.
Lecture Éphésiens 5.18-21.
- Une soumission qui vient de l’Esprit
L’aspect des relations fraternelles que nous allons étudier, c’est donc cette difficile question de la soumission mutuelle. « Soumettez-vous les uns aux autres ».
Tout d’abord, on peut voir au verset 18 ce qui reste finalement le centre de notre fraternité et duquel découle tout le reste, c’est-à-dire l’Esprit Saint. « Laissez-vous constamment remplir par l’Esprit ».
A chaque passage biblique que nous avons étudié sur ce sujet, tout trouve toujours son origine dans le Saint Esprit. Et c’est pas anodin, parce que réussir à avoir un bon comportement, réussir à pas s’énerver trop vite, réussir à maintenir la paix et de bonnes relations entre nous… Tout ça on pourrait se dire « chouette, on y arrive pas trop mal, alors que c’est pas le cas de toutes les Églises. C’est qu’on est « meilleurs ».
Et bien non, aucune gloire pour nous là-dedans. C’est juste que l’Esprit de Dieu en nous est à l’œuvre, et que nous nous laissons simplement guidés par lui, sans lui résister, sans lui mettre de barrières.
Philippiens 2 verset 13 nous va jusqu’à nous dire « Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour. »
Lorsqu’on parle de nos relations fraternelles, comme de toute notre vie chrétienne, tout trouve au final sa source dans l’Esprit de Dieu. C’est le texte que nous avions lu la dernière fois en Galates 5 verset 16 : « Puisque l’Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite ».
Lorsqu’on parle de comment se comporter entre nous. Lorsqu’on parle de comment agir en chrétien ou en Église. Lorsqu’on parle de comment servir Dieu et annoncer sa Parole. On ne parle pas d’une liste de bonne conduite, d’une loi qu’il nous faut réaliser pour être un bon élève. Mais on parle seulement et simplement de se laisser guider par l’Esprit de Dieu en nous, qui lui et lui SEUL peut produire toutes ces choses dans notre vie.
Avant de parler de soumission mutuelle. Il faut se rappeler ce qui en est la source. Et notre texte le fait magnifiquement bien : « Laissez-vous constamment remplir par l’Esprit ».
Et si nous nous laissons guider par l’Esprit de Dieu, notre texte nous dit entre autre que « parce que vous révérez le Christ, vous vous soumettrez les uns aux autres ».
- Qu’est-ce que n’est pas la soumission mutuelle ?
Alors le sujet de cette « soumission mutuelle » est pas si facile que ça. Et avant de parler de ce que c’est, j’aimerais parler de ce que ce n’est pas.
Pour nous bien souvent la soumission est synonyme d’obéissance. Et bien ici c’est pas le cas.
Alors là, rien de bien compliqué, c’est avant tout de la logique. Imaginez qu’on doive s’obéir tous mutuellement les uns aux autres. Ben y a plus personne qui prend la moindre décision. On peut plus voter. On fait plus rien au final. On attend que l’autre décide pour nous, sauf que l’autre fait la même chose, et en plus on serait dans ce cas 80 à le faire.
Ensuite, même sans cette logique tout à fait pratique, je vous rappelle que ce que produit l’Esprit de Dieu en nous, ça tend à nous faire prendre exemple sur le Christ. Et la Bible nous dit que le Christ s’est soumis à ses disciples jusqu’à leur laver les pieds, jusqu’à les servir, jusqu’à mourir sur la croix pour nous. En revanche, c’est lui le boss, c’est lui le chef de l’Église. Le Christ n’obéit pas à l’Église, c’est l’Église qui lui obéit. Donc cette idée de soumission, elle n’est pas liée à une quelconque notion d’obéissance.
C’est pas une question de hiérarchie. C’est pas une question de savoir qui est le premier et qui sont les sous-fifres. D’ailleurs cette question on va la régler en 2 secondes, c’est le Christ le chef, et nous tous les sous-fifres. Voila, ça, c’est fait.
Lorsqu’on parle de soumission mutuelle dans l’Église, on parle pas de préséance, d’autorité ou d’obéissance. Mais alors de quoi est-ce qu’on parle ?
Et bien vous le saurez, après la pause…
(silence).
Non mais je blague pas hein. On va vraiment faire une pause. Alors pas une pause-café, on va pas non plus aller prendre l’air 5 minutes. On va faire une pause « musique ».
On m’a fait découvrir y a tout juste une semaine un chanteur chrétien, plus précisément un rappeur chrétien, qui s’appelle Meak. Spéciale dédicace à la famille Racine, merci pour cette belle découverte.
J’avoue je suis pas très rap, mais on m’en a dit beaucoup de bien, alors je suis allé écouter par curiosité. Et je suis tombé sur une chanson que je vais vous passer. Écouter bien les paroles, elles vont nous aider à mieux comprendre ce qu’est vraiment cette soumission mutuelle dont nous parle la Bible.
Écoute de Meak, Religion d’apparence. (cf.audio sur le site web)
- Soumission mutuelle = humilité + discernement + amour.
Avant de vous lire un texte biblique, j’aimerais retenir quelques paroles de cet artiste chrétien.
-rends-moi humble, tue mon hyper-confiance.
-car s’il y a bien une chose que je fais, qui m’horrifie, c’est quand j’utilise ton nom et que j’m’auto-glorifie.
-quelle est ma motivation première : est-ce l’amour ou est-ce une âme trop fière ?
-je confonds obéissance avec authenticité.
-si le contenu de mes paroles gênent, c’est peut-être que t’as aussi besoin d’injection d’humilité dans les veines.
Retenons ces quelques phrases, même si c’est l’ensemble des paroles qu’il faudrait retenir, et maintenant écoutez un texte biblique qui fait échos à tout ça, et qui va encore éclairer notre compréhension de la soumission mutuelle.
En Philippiens 2 versets 1 à 5 nous lisons.
Lecture Philippiens 2 versets 1-5.
Ce à quoi nous appelle ce texte, ce à quoi nous exhorte Meak, ce rappeur chrétien. C’est à faire preuve avant tout d’humilité.
Notre communion nous vient de l’Esprit, et avec son aide nous avons tous de l’affection et de la bonté les uns pour les autres. Et sur cette base, nous ne devons pas chercher la comparaison les uns avec les autres. Nous ne cherchons pas la rivalité, la supériorité, l’autorité. Nous ne cherchons pas non plus l’infériorité, la domination des autres sur nous-mêmes. Tout ça ça serait une soumission biaisée, mauvaise, tordue.
Mais la soumission à laquelle nous sommes appelés est une soumission basée sur l’humilité, tout comme le Christ s’est montré humble envers nous, malgré toute l’autorité qu’il peut avoir sur nous.
Mais il n’y a pas que de l’humilité. Ça va plus loin. Parce que notre texte nous demande « que chacun regarde, non pas ses propres qualités, mais celles des autres ». C’est pas une humilité aveugle, mais c’est une soumission dans laquelle nous devons faire preuve de discernement. Chercher à connaître nos frères et nos sœurs, connaître et reconnaître leurs qualités, les dons que Dieu leur a donnés, avoir un regard plus complet porté sur nos frères, nos sœurs et sur nous.
Il nous faut avoir conscience de nous-mêmes mais sans vouloir soumettre les autres à ce que nous sommes. Au contraire, il nous faut nous soumettre également à ce que sont nos frères et nos sœurs. Nous soumettre à leurs qualités. A leur pensée. A leur façon de faire. Et comme les autres doivent faire de même, car le commandement est mutuel, alors eux aussi doivent se soumettre à notre pensée, nos qualités, et notre manière de faire. Et c’est ainsi que, comme nous le demande notre texte, nous pourrons « avoir une même pensée et tendre au même but ».
Notre soumission doit se faire dans l’humilité et avec discernement.
Et enfin il reste le plus important. Le cœur, le centre auquel nous revenons finalement à chaque fois, et c’est bien normal. Notre texte nous demande « par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes » et aussi « ayez le même amour ».
Notre soumission mutuelle, si elle nous vient de l’Esprit, si elle doit se vivre dans l’humilité, si elle doit se pratiquer avec discernement, c’est que sa source nous vient de l’amour mutuel auquel nous sommes appelés. « Considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ».
Ça ne veut pas dire « considérez les autres comme meilleurs que vous-mêmes dans tous les domaines ». Bien sûr que vous êtes meilleurs que moi dans certains domaines. Mais j’ai aussi des connaissances et des capacités que vous n’avez pas. Attention, si on pense qu’être humble ou être soumis c’est se sentir inférieur aux autres, ou plus nul que les autres, on se plante complètement ! Ça serait une humilité mal placée, une soumission faussée.
Mais notre soumission mutuelle doit nous faire regarder l’autre avec le regard de Dieu. C’est une soumission qui doit prendre exemple sur le Christ lui-même. Le Christ qui dit lui-même qu’il est le maître, il se sait souverain, il se sait tout-puissant, il sait que l’autorité lui appartient, il est Seigneur ! Mais le Christ qui nous a regardés comme plus importants que lui-même. Le Christ qui a regardé notre vie comme plus importante que la sienne. Et qui a donc donné sa vie, pour sauver la nôtre.
C’est une soumission qui nous fait regarder notre frère et notre sœur en Christ avec le regard de Dieu, c’est-à-dire un regard d’amour. Et comme cette soumission est mutuelle, c’est également l’attitude que nous devons recevoir de la part des autres croyants.
La soumission mutuelle dont nous parle la Bible, et à laquelle nous exhorte le rappeur chrétien Meak que nous avons écouté, c’est une soumission qui nous vient de l’Esprit-Saint, qui se vit dans l’humilité, qui se pratique avec discernement, et qui prend sa source dans l’amour mutuel auquel nous sommes appelés, à la ressemblance du Christ.
Et pour terminer cette prédication, je voudrais vous rappeler quelques-unes des paroles de la chanson que nous avons écoutée, et les mettre en parallèle des textes que nous avons étudiés.
-car s’il y a bien une chose que je fais, qui m’horrifie, c’est quand j’utilise ton nom et que je m’auto-glorifie.
Philippiens 2.13 « Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour. »
-rends-moi humble, tue mon hyper-confiance.
Philippiens 2.3 « Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant. »
-si le contenu de mes paroles gênent, c’est peut-être que t’as aussi besoin d’injection d’humilité dans les veines.
Philippiens 2.4 « et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres. »
-quelle est ma motivation première : est-ce l’amour ou est-ce une âme trop fière ?
Philippiens 2.2,3 « ayez le même amour »,et « par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes. »
-je confonds obéissance avec authenticité.
Éphésiens 5.21 « et parce que vous révérez le Christ, vous vous soumettrez les uns aux autres ».
Amen.
Moment méditation.
Ce sujet des relations fraternelles nous le creusons actuellement en prédication, mais aussi en étude biblique, en groupes de maison, également au catéchisme, et nous aurons dimanche prochain une journée fraternelle, avec un repas partagé à midi, suivi d’une discussion communautaire l’après-midi. Cette discussion nous permettra d’échanger sur tout ce qu’on aura réfléchi ou discuté durant ce mois de Janvier.
De plus, sur la base de ce qui sortira de cette discussion communautaire, l’Équipe Vitalité et le Conseil de notre Église feront une sorte de résumé en 7-8 points essentiels. Ce sera un condensé de ce que nous aurons affirmé comme central dans nos relations entre frères et sœurs en Christ. Et lors de la prochaine AG, ce très court texte, 7-8 points pas plus, sera proposé comme un engagement communautaire. Parce qu’en parler c’est bien, mais s’y engager et le vivre c’est mieux. Et c’est bien sûr notre but.
0 Comments