Pour le début de cette nouvelle année, je vous invite à suivre la lecture d’un texte dans la 2ème épître de Pierre, au chapitre 3, les versets 8 à 15.
Lecture 2Pierre 3.8-15a.
C’est un texte assez chargé, on va pas tout décortiquer en détail, mais j’aimerais surtout en tirer quelques enseignements pour nous ce matin.
Tout d’abord, le thème central de ce texte, c’est la fin des temps. C’est un sujet d’une grande actualité dans les Églises et ce n’est pas nouveau. Dès que des difficultés sont visibles dans notre monde, on observe de manière systématique ce qu’on appelle en théologie une « effervescence eschatologique ». C’est-à-dire un regain d’intérêt pour ce sujet de la fin des temps.
A chaque fois que les chrétiens ont été confrontés de manière brutale au mystère du mal, ils ont préféré se rassurer en se disant que ça ne durerait pas, que ça annonçait forcément la fin.
Et nous avons en partie raison de nous intéresser à ce sujet. Parce que si notre texte nous parle d’une fin pour notre monde, c’est avant tout parce que ce monde aura une fin. Et dans ses épîtres, l’apôtre Pierre invite les croyants à se considérer comme des « résidents temporaires » de cette terre.
Des résidents, donc des personnes qui habitent, qui vivent, qui prennent part au bon fonctionnement de ce monde. Mais temporaires, c’est-à-dire qui ne s’attachent pas à ce monde, à ses valeurs, à ses biens, mais qui ont pour référence, pour but, pour vision d’autres valeurs, et un autre lieu.
Et effectivement notre texte nous parle de cet autre lieu qui suivra cette fin. Ce lieu dont nous serons des résidents permanents. Ce lieu dont nous sommes déjà résidents par anticipation. Du moins spirituellement. Ce lieu sera « un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habitera ». Ce sera une nouvelle création. Pas la suite de l’ancienne création. Mais une nouvelle création.
Et qu’est-ce qu’elle aura de différent de l’ancienne ? Et bien principalement nous dit notre texte que la justice de Dieu habitera cette nouvelle terre. Ce ne sera plus un monde injuste, rempli de mal, de douleur et de souffrance. Ce ne sera pas non plus ce que beaucoup de gens imaginent, une sorte de paradis lumineux dans les nuages où les humains vivraient comme des angelots tous nus.
Non, ce sera une nouvelle création, un ciel et une terre tous neufs, et dans lesquels il n’y aura plus de mal. Parce que la justice de Dieu, c’est-à-dire le bien, habitera pleinement ce nouveau monde.
Ce monde parfait devrait être une perspective formidable !Mais les humains ne sont pas rassurés par la beauté de cette espérance que l’on trouve dans la Bible, parce qu’ils se savent injustes, indignes de vivre dans un monde tellement parfait. Nous savons pertinemment que nous ne sommes pas totalement justes, et que nous ne pourrions pas vivre dans un monde où la parfaite justice de Dieu habiterait.
Dieu le sait très bien, que nous ne sommes pas totalement juste. Il le sait, et il nous a offert la solution. Parce ce que si effectivement nous sommes injustes, Dieu a fait en sorte que nous puissions être déclarés justes, et même gratuitement.
On a rappelé il y a quelques jours, dans la période de Noël, qu’il y a plus de 2000 ans, Dieu est devenu un homme, Jésus-Christ. Il l’a fait pour venir à la rencontre des hommes, pour leur faire découvrir qui il est, pour les enseigner, les guider, mais également pour venir payer à notre place le prix de cette injustice qui est la nôtre.
Et depuis lors, si nous nous en remettons à lui. Si nous le reconnaissons comme notre Sauveur, si nous lui donnons notre vie, nous sommes au bénéfice de sa justice. Nous sommes pardonnés, déclarés justes devant Dieu gratuitement en Jésus-Christ.
Et si nous sommes déclarés justes, et bien alors cette nouvelle création dans laquelle la justice de Dieu habitera, cette nouvelle création dans laquelle nous n’avions pas notre place, nous y avons enfin accès. Et Dieu nous promet de pouvoir y vivre éternellement dans le bien, dans sa paix, sans le mal, dans sa présence.
Ce texte nous parle d’une attente, mais pas d’une attente passive. En effet il y a un passage de notre texte qui peut sembler assez étrange, et je vous relis les versets 11 et 12.
Ce texte nous propose de ne pas simplement attendre le retour du Christ. Il nous propose de participer à son retour. De hâter, d’accélérer sa venue.
Nous demandons souvent à Dieu de faire telle ou telle chose. Nous souhaitons, nous prions pour que sa volonté s’accomplisse. Et nous avons raison de le faire, parce que ce souhait se trouve même dans la prière que le Christ nous a apprise, le Notre Père. « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Nous avons raison de prier pour que le règne de Dieu vienne enfin, et pour que sa volonté, c’est-à-dire le Bien, se réalise sur cette terre.
Mais notre texte nous demande de ne pas faire qu’attendre que la volonté de Dieu s’accomplisse. Il nous propose d’y participer. Je désire réellement que la volonté de Dieu se réalise dans ce monde ? Alors je dois accomplir la volonté de Dieu avant tout dans ma propre vie. Je désire que le règne de Dieu vienne dans ce monde ? Alors je dois avant tout le reconnaître comme mon Seigneur, et le laisser régner sur ma vie. Et dans cette épître, Pierre nous propose 2 pistes à explorer pour laisser Dieu régner sur nous-mêmes : mener une vie sainte, et être attachés à Dieu.
Etre attachés à Dieu, parce que le règne de Dieu sur ma vie n’est pas une dictature. C’est une relation. Un partage. Une bienveillance et une affection mutuelle, comme cela peut exister entre un parent et son enfant. Rechercher sa présence dans tous les aspects de nos vies, prendre des moments quotidiens, réguliers, pour apprendre à mieux le connaître, à mieux le comprendre, à mieux discerner sa volonté, notamment par la lecture de sa Parole.
Prendre du temps également pour parler avec lui, lui exprimer notre reconnaissance, nos joies, nos difficultés, nos doutes aussi parfois. Voir même, comme nous l’avons expérimenté hier matin, passer du temps avec le Seigneur, en silence, simplement dans sa présence.
Etre attachés à Dieu, comme nous le dit l’apôtre Pierre, c’est vouloir avant tout développer, renforcer cette relation qu’il nous a offerte. Et si jamais vous cherchez une résolution, un engagement à prendre en ce début d’année, je vous propose celui-ci : passer un temps régulier, quotidien, à développer cette relation à Dieu, dans la prière, le silence, l’écoute et la lecture de sa Parole.
Mais ce ne serait qu’un début. Car Pierre nous parle d’une 2ème chose pour que le règne de Dieu se manifeste dans ma vie. « Mener une vie sainte ». Ce qui signifie tout simplement vivre ma vie comme Dieu le désire, selon les principes qui sont les siens, selon la volonté qui est la sienne. Que les fruits que Dieu désire produire en moi, ces fruits d’amour, de joie, de paix, de patience, d’amabilité, de bonté, de fidélité, de douceur, de maîtrise de soi. Que ces fruits soient visibles dans ma vie, dans mon comportement, dans mes relations, qu’ils soient visibles et que j’y travaille. Parce que ce n’est pas toujours naturel. Que j’y travaille.
Et c’est le 2ème engagement que je vous propose ce matin. Qu’ensemble, nous prenions l’engagement de vivre entre nous des relations qui honorent Dieu. Patience les uns envers les autres, bienveillance, douceur, recherche de la paix, maîtrise de nous-mêmes dans les moments de doute ou de tension. Le tout guidé par l’amour qui nous lie en Jésus-Christ.
Je sais, toute notre communauté n’est pas présente ici ce matin, je reviendrais donc sur ces sujets et ces engagements à Cannes durant le mois de Janvier, mais je tenais à vous en parler déjà aujourd’hui.
Nous aurons l’occasion d’en reparler dans notre assemblée. Mais c’est le souhait que je fais, pour nous, en ce début d’année. Que nos priorités soient notre attachement à Dieu et une vie qui plaise à notre Seigneur. Pour qu’en premier lieu le règne de Dieu soit visible dans nos vies, et que sa volonté s’y accomplisse.
Que Dieu nous aide, dans nos vies et en Église, à rester attacher à lui, à vivre cette vie faite de bien qu’il désire pour nous, et à hâter la venue du Seigneur comme le dit l’apôtre Pierre, en recherchant son règne parmi nous. Amen.