Bonjour à chacun et chacune. A mon tour, j’ai le plaisir de vous souhaiter un très joyeux Noël. C’est quand même l’occasion qui nous réunit ce matin. Et ce n’est pas rien, se souvenir de la venue du Fils de Dieu sur Terre.
Noël, c’est la 2ème plus grande fête chrétienne. C’est vrai que c’est celle dont on parle le plus autour de nous, mais il y a quand même Pâques qui occupe la 1ère place dans l’année liturgique. En effet s’il est important de se souvenir de la venue du Christ, c’est encore plus important de se souvenir du but de sa venue sur terre, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection sur la croix à la Pâques.
Mais Noël n’en reste pas moins très important pour nous ! Et pas seulement à cause des réunions de famille, ou des bons repas de fête. Non, Noël est très important pour nous parce que Dieu en a fait un évènement sans précédent.
En effet, dans le Nouveau Testament, il n’y a aucun autre passage qui regroupe autant de miracles que le récit de la naissance de Jésus. On peut en faire la liste pour s’en rendre compte : il y a tout d’abord l’apparition de l’ange à Marie, puis la conception virginale du Christ, puis un ange qui apparait à Joseph pour lui expliquer ce qui est en train de se passer, puis l’apparition des anges aux bergers pour leur annoncer la naissance du Sauveur, puis il y a cette mystérieuse étoile qui va guider les mages, puis un ange qui apparait aux mages pour leur dire de ne pas retourner voir le roi Hérode, et enfin encore un ange qui apparait à Joseph pour lui dire de fuir en Égypte parce qu’Hérode veut faire mourir l’enfant.
Ca fait énormément de miracles dans un récit qui est finalement très court, moins de 2 chapitres dans l’Évangile de Matthieu, et même pas 1 chapitre dans l’Évangile de Luc.
Noël est pour nous un évènement particulier parce que Dieu l’a voulu ainsi. Il a montré par l’ensemble de ces miracles que cette naissance était bien spéciale. Que cet enfant n’était pas comme les autres. Et il a accompagné la naissance du Christ d’un véritable étalage de sa toute-puissance divine.
Mais jusqu’ici, nous n’avons parlé que des miracles évidents, flagrants, spectaculaires ! Pourtant très souvent l’œuvre directe et puissante de Dieu dans nos vies peut se faire plus discrète, elle peut même passer complètement inaperçue.
Et dans le récit de la naissance du Christ, il y a un miracle dont nous n’avons pas parlé. Un miracle beaucoup plus discret, et pourtant c’est à mes yeux un des plus spectaculaires de ce récit de Noël. C’est ce que nous allons regarder ensemble au travers de plusieurs lectures. Et nous commençons dans l’Évangile de Luc, au chapitre 1, les versets 26 à 38.
Lecture Lc 1.26-38.
Lecture Lc 2.1-7a.
Lecture Mt 2.1-6.
Dans ces différents passages, nous apprenons tout d’abord que le messie doit naître à Bethléhem, une petite ville située à quelques kilomètres à peine au sud de Jérusalem. Dieu l’a annoncé dans l’Ancien Testament. C’est comme cela que les prêtres peuvent dire à Hérode dans quelle ville doit naître le Sauveur.
Petit problème, si Joseph est effectivement originaire de Bethléem, lui et Marie habitent bien loin de là, à Nazareth, à plus de 100 kilomètres au nord.
C’est un problème, mais qui ne semble pas insurmontable, tout au plus une petite semaine de voyage à pied. Il suffirait à Dieu de demander au jeune couple de se rendre dans cette fameuse ville de Bethléem pour la naissance de l’enfant. Et le problème serait résolu.
Mais à aucun moment Dieu ne leur demande de faire ce voyage. Marie et Joseph n’ont donc aucune raison de se rendre à Bethléhem.
Et pourtant, nous avons vu que Dieu démontre l’étendue de sa toute puissance dans cet évènement de Noël. Et ce constat est appuyé par les derniers mots que l’ange adresse à Marie : « Rien n’est impossible à Dieu ».
Dieu n’est limité par aucun obstacle dans la réalisation de ses plans. Il n’a pas besoin de l’obéissance de Marie et Joseph pour les faire se rendre à Bethléhem. Leur obéissance lui est acquise, et Dieu aurait pu l’utiliser, de la même manière qu’il utilise bien souvent notre propre obéissance pour que sa volonté s’accomplisse autour de nous.
Mais l’Éternel à décidé qu’à l’occasion de la venue au monde du messie il manifesterait sa maîtrise totale de l’histoire, sa souveraineté sur le monde, sa maîtrise sans partage même sur ceux qui ne croient pas en Lui.
En effet, pour que s’accomplisse ce qui est annoncé dans l’Ancien Testament, l’instrument de la volonté de Dieu va être ici un homme qui ne sait rien de l’Éternel. Un homme qui pense agir pour lui-même. Un homme qui ne cherche pas à obéir à Dieu. Un homme qui ne cherche qu’à accroitre son pouvoir et sa richesse, pour son profit personnel. Un homme que nous pourrions considérer comme un dictateur, dur, mauvais. L’homme le plus puissant de son époque, l’Empereur Auguste.
Dans le récit de Noël, Dieu amène l’Empereur à ordonner un recensement de tout l’Empire. Pour Auguste, le but est très simple : si l’Empire connait la population précise de chaque pays et de chaque ville, cela facilitera la collecte de l’impôt. Ce recensement ne vise pas une obéissance à Dieu, il ne vise que l’enrichissement de l’Empire, et donc de son empereur.
Auguste pense diriger son Empire, il pense dominer, décider, maîtriser. Pourtant c’est bien Dieu qui est aux manettes. Même le puissant Empereur de Rome doit se soumettre à Dieu, qu’il le veuille ou non. Qu’il en ait conscience ou non. Car ce recensement a en fait pour but premier d’amener Joseph à retourner dans sa ville natale pour se faire recenser. Et c’est ainsi que Joseph et Marie se retrouvent obligés de faire le voyage jusqu’à Bethléhem, où aura effectivement lieu la naissance du messie telle que Dieu l’avait annoncé dans l’Ancien Testament.
Les évènements que nous raconte la Bible, et qui conduisent à cette naissance, nous montrent avant toute chose que Dieu est réellement celui que nous pouvons appeler « le tout-puissant ». Il maîtrise l’histoire, il réalise ses plans et rien n’est un obstacle à sa volonté. Voilà sur quoi se fonde notre espérance manifestée le jour de noël. La toute-puissance de Dieu.
Les évènements de notre monde nous dépassent bien souvent. Nous avons l’impression que tout se décide à des niveaux auxquels nous n’avons pas accès. Que nous sommes impuissants. Je pense que ce sentiment, Marie et Joseph l’ont partagé lorsqu’au beau milieu de la grossesse ils ont été forcés de faire ce voyage d’une semaine à pied.
Nous avons également parfois l’impression que c’est la volonté du mal qui domine, qui s’impose autour de nous. Nous voyons parfois bien peu d’éclats de la volonté de Dieu dans l’actualité. Et pourtant, le récit de Noël nous le rappelle, le seul et unique maître de ce monde, c’est bien notre Dieu.
Alors plutôt que de pester face à notre impuissance, tournons-nous vers celui qui est « le Tout-Puissant ». Vers celui qui n’est qu’amour et qui désire que les humains se tournent vers le bien. Vers celui qui n’a pas hésité à nous envoyer son propre Fils afin de nous faire connaître son message d’amour, de paix et de justice. Et dans nos prières, tout comme le Christ nous l’a enseigné dans le fameux « Notre Père », en nous tournant vers Dieu, demandons lui sans cesse « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
Ce miracle de la venue de Joseph et Marie à Bethléhem, c’est pour moi, après le miracle de l’incarnation en lui-même, le plus grand miracle que Dieu a réalisé lors de la naissance du Christ. Bien plus que la venue de tous ces anges qui portent des messages à Marie, à Joseph, aux bergers et aux mages, c’est par ce recensement que Dieu a manifesté sa parfaite maîtrise sur toute l’histoire des hommes.
En influençant le personnage le plus puissant de son temps, Dieu a permis qu’un obscur couple de juifs d’Israël se rende dans une petite ville un sud de Jérusalem, pour qu’ainsi s’accomplisse ce qui avait été promis depuis des centaines d’années : le Christ, Dieu devenu homme, allait venir sur terre pour vivre une humanité sincère, puis il donnerait sa vie afin de sauver la notre, simplement par amour pour nous.
Si votre vie vous trouble. Si notre monde vous dépasse. N’oubliez pas que celui que nous appelons à juste titre « le Tout-Puissant » se tient là, à notre écoute. Il nous appelle à nous tourner vers Lui, à reconnaître nos fautes, à l’accepter comme le Seigneur de nos vies. Et celui qui peut faire au-delà de tout nous promet alors de nous conduire dans sa présence, dans sa volonté et dans sa paix.
A chaque instant de votre vie, gardez au fond de votre cœur comme une absolue certitude les derniers mots que l’ange adresse à Marie : « Rien n’est impossible à Dieu ».
Et en réponse à ce message, je souhaiterais vous inviter à louer Dieu ensemble par un chant dans lequel nous reconnaissons toute la grandeur de l’œuvre de Dieu, un cantique qui s’intitule « Dieu Tout-Puissant ». Je vous invite à vous lever pour ce chant.